Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Rampage - Hors de Contrôle :
Primatologue et ancien militaire, Davis Okoye (Dwayne Johnson) est très proche de George, un gorille albinos particulièrement intelligent, qu'il a élevé. Jusqu'au jour où les restes d'une expérience génétique orbitale s'écrasent dans l'enclos de George, qui commence alors à grandir de manière disproportionnée. Avec l'aide d'une généticienne (Naomie Harris), Davis va alors tout faire pour protéger George, alors même que le gouvernement, représenté par l'Agent Russell (Jeffrey Dean Morgan), et l'entreprise responsable des expériences, dirigée par Claire et Brett Wyden (Malin Åkerman & Jake Lacy), tentent de capturer l'animal, ainsi que les deux autres créatures géantes qui sèment la destruction en Amérique...
Un film catastrophe signé Brad Peyton, et qui, comme la plupart des films précédents de Brad Peyton (Voyage au Centre de la Terre 2, San Andreas, Incarnate), est très imparfait : comme ses deux autres films avec The Rock, c'est spectaculaire, relativement divertissant, ça possède une distribution attachante, mais ça souffre aussi d'une écriture bancale, d'effets numériques inégaux, et d'un rythme en dents de scie, qui plombe gentiment le tout.
Ici, autant les monstres et le gorille sont très crédibles, visuellement parlant (encore heureux, c'est Weta Digital qui s'en charge), autant les incrustations des acteurs et certaines doublures numériques sont nettement plus approximatives.
Heureusement, cela n'empêche pas de s'attacher au grand singe (et à sa relation avec The Rock), et le tout se suit sans grand problème, en dépit de quelques petits ventres mous et passages obligés pas très intéressants.
Ça se regarde même mieux que San Andreas, je trouve, et pour un Kaiju américain, c'est même assez honorable.
Un petit 3/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Lunopolis :
Quelques jours avant le 21/12/2012, un duo de documentaristes découvre les premières pièces d'un puzzle qui vont lui permettre de reconstituer une histoire alternative de la Terre et de l'Humanité, liée de très près à une secte des plus étranges, l'Église de Lunologie...
Un mockumentaire satirique indépendant très sympathique et bourré d'idées, à défaut d'avoir forcément les moyens de ses ambitions.
Thématiquement, on n'est pas loin d'Opération Lune (le mockumentaire sur Kubrick et la course à la Lune), avec un métrage particulièrement riche en idées et en rebondissements, qui parvient à mêler toutes les théories conspirationnistes et paranormales en une sorte de tout unifié absolument, pas crédible pour un sou mais divertissante (et paradoxalement pas si éloigné que ça des délires que l'on peut entendre dans la bouche "d'experts" qui interviennent dans des émissions du genre d'Ancient Aliens) ; ajoutez à cela une satire très claire de l'Église de Scientologie (qui évolue elle aussi pas mal dans le registre de la science-fiction), et on passe ainsi un moment très amusant devant ce métrage, qui parvient à créer une véritable mythologie excentrique à base d'immortalité, d'ovnis, de sélénites, de voyage temporel, et de dimensions parallèles (entre autres).
D'autant que, contrairement à bon nombre d'autres found footages/mockumentaires, ici, l'interprétation est plus bonne (Dave Potter, notamment) et naturelle, ce qui rend les interventions et les témoignages assez crédibles.
On regrettera tout de même le manque de moyens flagrant, qui se remarque dans les effets spéciaux, et dans certaines scènes un peu fauchées qui servent d'introduction et de conclusion, probablement tournées en dernier, avec le peu qui restait du budget.
(idem pour le narrateur "français" occasionnel, qui n'était pas utile, ou du moins, qui aurait mérité d'être mieux interprété)
Mais dans l'ensemble, c'est une excellente surprise, qui plaira à ceux que les conspirations font sourire, et à tous ceux qui apprécient un bon mockumentaire maîtrisé.
4/6
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Je continue avec l'intégrale de cette anthologie Channel 4/Amazon, supervisée par Ron D. Moore (Battlestar Galactica, etc), et adaptant directement des récits de Philip K. Dick pour le petit écran...
Après quatre premiers épisodes inégaux et dans l'ensemble peu convaincants, on peut d'ores et déjà se poser des questions quant à la viabilité de ce projet : oui, K. Dick était à l'origine de bon nombre de ce que l'on considère maintenant comme des clichés du genre de l'anticipation et de la science-fiction, mais d'innombrables anthologies, de La Quatrième Dimension à Black Mirror en passant par Au Delà du Réel, etc, ont exploité ses concepts, ses rebondissements, et ses idées jusqu'à plus soif, et cet Electric Dreams donne vraiment l'impression d'arriver après la bataille...
- The Hood Maker -
Dans un monde autoritaire et dystopien, les rares télépathes sont mis au ban de la société, et contenus dans des ghettos. Alors que les tensions montent entre télépathes et normaux, l'Agent Ross (Richard Madden) fait équipe avec Honor (Holliday Grainger), une télépathe, pour enquêter sur le mystérieux Hood Maker, qui distribue aux humains normaux des cagoules empêchant les télépathes de lire leurs pensées...
Un épisode adapté de la nouvelle Immunité (un titre qui grille un peu le rebondissement final), et qui se concentre principalement sur la romance naissante entre Ross et Honor (sur fond de monde délabré à la photo délavée et verdâtre) plutôt que sur l'enquête en elle-même.
C'est regrettable, parce que le tout n'est pas désagréable dans sa mise en images et dans son déroulement, mais l'épisode souffre d'un problème de taille : Richard Madden, jamais particulièrement convaincant ou suffisamment expressif en flic aguerri, avec son imperméable et son chapeau façon cosplay de film noir, et sa mèche blonde.
À partir de là, forcément, il est difficile de vraiment accrocher à la romance présentée, et quand arrive le dernier quart d'heure, assez maladroit, l'enchaînement de rebondissements et de révélations ne fonctionne pas très bien.
Dommage, parce que ça restait assez regardable, à part ça..
- Safe and Sound -
Dans un monde divisé entre villes ultra-surveillées et campagnes considérées comme refuges de terroristes, Foster Lee (Annalise Basso) et sa mère Irene (Maura Tierney), une militante, arrivent de la campagne pour s'installer en ville. Mais pour Foster, l'intégration passe par l'achat d'un Dex, un dispositif virtuel qui la connecte au réseau global, et la met en contact avec Ethan (Connor Paolo), un technicien qui l'avertit d'une menace terroriste imminente...
Un épisode vaguement adapté de la nouvelle Foster, vous êtes mort !, et qui joue la carte de la surveillance totalitaire, de la manipulation gouvernementale, et de la pression sociale, pour accoucher d'un récit assez inégal, et un peu inabouti.
C'est bien simple : heureusement qu'Annalise Basso est très attachante, et joue bien, parce que sinon, le tout aurait été vraiment quelconque. Très tôt, on comprend en effet que Ethan n'est pas digne de confiance, et on passe donc le plus clair de l'épisode à regarder Foster se faire manipuler - et ce, de manière assez moyenne et cousue de fil blanc.
Et puis la toute fin arrive, peu convaincante (le changement de camp de Foster parait précipité), avec en prime un montage façon Usual Suspects, totalement inutile tant le reste du script était téléphoné.
Dommage (bis), mais bon : au moins, le tout se suit sans trop de problèmes.
- The Father Thing -
Suite à une pluie de météores inhabituelle, Charlie (Jack Gore), un jeune garçon, découvre bientôt que son père (Greg Kinnear) a été remplacé par un double venu des étoiles, et qu'autour de lui, un à un, les humains subissent le même sort...
Un épisode ultra-dérivatif adapté de la nouvelle Le Père Truqué, avec ici de faux airs de Fais-moi Peur mâtiné de Stranger Things... sans toutefois avoir la distribution ou le style de cette dernière.
On se retrouve donc avec un sous-Body Snatchers plat et sans grand intérêt, qu'on a l'impression d'avoir déjà vu à d'innombrables reprises (tout le propos sur le baseball qui évoque Signes de Shyamalan, la tentation d'une famille unie sous l'emprise des aliens, l'appel final à la mobilisation et à la résistance...) et qui ne vaut vraiment que pour une scène ou deux, comme ce moment où les pièges à la Maman, j'ai raté l'avion échouent tous de manière spectaculaire.
C'est peu.
- Impossible Planet -
Dans un futur très lointain, deux guides touristiques spatiaux, Brian (Jack Reynor) et Ed (Benedict Wong), acceptent de conduire Irma (Geraldine Chaplin), une vieille femme sur le point de mourir, jusqu'à la Terre, pour exaucer son dernier souhait. Seul problème : la Terre n'est plus qu'une légende, et les deux escrocs décident alors de l'emmener visiter une planète vaguement similaire à cette Terre disparue...
Une adaptation relativement fidèle de la nouvelle du même nom, cet épisode en dévie néanmoins sur deux points importants... qui changent complètement la donne.
Le réalisateur/scénariste (par ailleurs scénariste du mauvais The Ones Below, du bordélique Hanna, et de The Night Manager) a ainsi choisi d'opter pour une approche plus éthérée, mystérieuse... et romantique.
Une romance assez étrange et onirique entre Jack Reynor et Geraldine Chaplin, à base de réincarnation (?), de rêves inexplicables, de visions improbables, etc... Une romance bizarre, pas tant à cause de la différence d'âge, mais bien parce qu'au final, Irma est amoureuse de Brian... parce qu'il lui rappelle son grand-père.
Donc, cette romance sert de filigrane à tout l'épisode, et amène une réécriture de la conclusion à base d'hallucination paradisiaque et fatale. Exit la pièce de monnaie du récit original, qui permettait de comprendre que la planète visitée n'était pas totalement inconnue, et place à une fin volontairement absconse... et assez inutile.
D'autant que le reste de cet épisode mollasson est visuellement assez kitschouille, avec des couleurs bigarrées, un robot qui ressemble à L'Homme Bicentenaire, et assez peu d'imagination dans la direction artistique.
Mais bon, peu importe : le résultat global est tout à fait regardable, mais est globalement ronronnant et frustrant, malgré l'interprétation amusante de Benedict Wong.
Après la série originale de 1965-1968, et la piteuse adaptation cinématographique de 1998 écrite par Akiva Goldsman (qui officie désormais sur Star Trek Discovery, malheureusement), voici une nouvelle version de la série d'Irwin Allen, une version en 10 épisodes produite par Netflix, écrite par les scénaristes des bancals Dracula Untold, Le Dernier Chasseur de Sorcières, Gods of Egypt et Power Rangers, et pilotée par le showrunner de Once Upon a Time in Wonderland (par ailleurs scénariste de Prison Break)...
Perdus dans l'Espace (Lost In Space - 2018) - première partie (1x01-02) :
- 1x01 : En 2046, alors que la Terre est menacée de destruction, l'humanité lance le Resolute, un vaisseau colonial ayant à son bord de nombreuses familles choisies pour coloniser une nouvelle planète, au nombre desquelles les Robinson (Molly Parker, Toby Stephens, Taylor Russell, Mina Sundwall, Maxwell Jenkins). Mais lorsque le Resolute est attaqué, les Robinson sont contraints de monter à bord du Jupiter 2, une navette, qui s'écrase bien vite sur une planète inconnue...
Un pilote qui n'est pas désagréable à suivre, avec des effets spéciaux globalement réussis et convaincants, une distribution sympathique, et un budget présent à l'écran.
Dans l'ensemble, ça fonctionne grâce à ses acteurs (le petit Will est notamment plutôt bon ; le caméo de Bill Mumy fait plaisir ; Taylor Russell n'est pas désagréable, mais sa présence fait un peu quota ethnique imposé par un exécutif quelconque), à la réalisation de Neil Marshall, au score de Christopher Lennertz, et parce que ça sait ménager ses effets et son suspense (la structure en flashbacks et en in media res, centrée sur les personnages et leur passé, rappelle Lost mais... in space !)... mais ce n'est pas pour autant dénué de défauts, loin de là.
À commencer par la direction artistique : autant les extérieurs et les plans spatiaux fonctionnent, autant dès qu'on est en intérieur (les grottes, les glaciers façon polystyrène), c'est gentiment fauché et artificiel. Pas forcément dramatique, puisque ça donne un petit côté rétro kitsch qui rappelle la série originale, mais je dois dire que ma première réaction, lorsque Will a découvert la forêt et que son père lui a demandé, par radio, "où est-ce que tu te trouves ?", a été de répondre "dans une forêt au nord de Vancouver, mais pas de panique, il devrait y avoir une Stargate dans les parages". Ils auraient pu se fatiguer un peu plus pour rendre ces environnements crédibles...
Idem pour le robot : tant qu'il était en images de synthèse, pourquoi pas (même si le design du robot n'est pas des plus convaincants), mais dès qu'il prend forme humaine, on devine aussitôt "l'homme dans le costume", et le personnage perd aussitôt énormément de son aura et de sa superbe (en plus d'évoquer un peu Mass Effect).
Ajoutez à cela une plausibilité scientifique totalement inexistante (dès les dix premières minutes, on doit éteindre son cerveau tant les problèmes sont nombreux), et l'on se retrouve, en fin de compte, devant un épisode pilote pas inintéressant, mais à l'écriture assez moyenne, ce qui n'est pas forcément surprenant compte tenu des scénaristes et du showrunner.
(par contre, j'ai un peu peur du surjeu de Parker Posey, et de l'absence totale de charisme d'Ignacio Serricchio... on verra bien)
- 1x02 : Tandis que les Robinson explorent la forêt voisine et le vaisseau du robot, le Dr Smith (Parker Posey) & Don West (Ignacio Serricchio), seuls survivants de leur navette, tentent de trouver des secours...
Un épisode de placement produit, puisqu'un paquet d'Oreos tout ce qu'il y a de plus basique (même pas repensé et modernisé pour les années 2040) figure de manière très visible dans l'intrigue et dans l'épisode. C'est un peu pitoyable, mais bon, je suppose que c'était inévitable pour faire rentrer de l'argent...
Ce qui n'aide pas, c'est que l'épisode, dans son ensemble, fait beaucoup de surplace, et que l'écriture n'est pas assez efficace pour faire illusion : toute la sous-intrigue de Smith et West (qui semble bien assez transparent... malgré sa poule) est ainsi vraiment cousue de fil blanc, le spectateur a constamment de l'avance sur les événements, et pourtant, les scénaristes se sentent obligés de nous placer un flashback explicatif à la toute fin, pour quelque chose qui n'avait pas besoin d'être expliqué...
Du côté des Robinson, on se dispute, que ce soit au niveau des deux sœurs, ou des parents : rien de vraiment mémorable à signaler, mais ça se regarde (malgré le placement produit). Et l'épisode retrouve un peu de punch et d'énergie dans sa dernière partie, lorsque les effets spéciaux entrent en jeu, et que ça s'énerve gentiment.
Cela dit, je regrette toujours que le robot paraisse aussi fauché (de près, il fait un peu trop plastique, on voit l'acteur respirer, son langage corporel n'est pas naturel, ses proportions changent selon qu'il est en images de synthèse ou en costume), et paradoxalement, je trouve la bande originale de Lennertz bien trop dramatique et tonitruante pour ce qu'elle illustre.
Je suis certain qu'elle fonctionne nettement mieux en écoute isolée, mais là, sortir le grand orchestre et les trompettes claironnantes alors que Penny fixe les pneus du rover planétaire, c'est peut-être un peu trop...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
On ne présente plus Blade Runner, de Ridley Scott, classique incontournable du genre à la direction artistique spectaculaire et fondatrice, souvent copiée, mais jamais égalée, et désormais modèle systématique de toute œuvre d'anticipation néo-noire et futuriste.
Un film travaillé, organique, à la fois sobre et démesuré, porté par un Harrison Ford au jeu très particulier et vulnérable, par un Rutger Hauer tragique et impérial, et par leur affrontement final, cauchemardesque, pluvieux et dramatique.
À l'occasion de la sortie de sa suite, Blade Runner 2049, Dennis Villeneuve, le réalisateur, décide de produire trois courts-métrages relatant ce qui s'est produit entre le film original (se déroulant en 2019), et le nouveau film (en 2049).
Pour cela, il se tourne vers deux réalisateurs : Shinichiro Watanabe (Animatrix, Cowboy Bebop) pour le premier court, en animation 2D, et Luke Scott, fils de Ridley Scott, pour les deux suivants, plus courts et présentant des personnages du métrage principal.
Blade Runner 2022 - Black Out : Avec l'aide de Ren (Bryson Baugus), un humain, Trixie (Luci Christian) et Iggy (Jovan Jackson), deux réplicants Nexus 8 à l'espérance de vie normale, tentent de lutter contre l'oppression de la société humaine - désormais ouvertement hostile aux réplicants - en détruisant toute technologie à Los Angeles, effaçant ainsi toute trace de leur existence des serveurs publics de la Tyrell Corporation...
Un court d'animation très stylisé (on aime ou pas) qui a pour principal intérêt d'expliquer un peu l'évolution de l'univers de Blade Runner après le premier film, avec en prime un caméo de Edward James Olmos, qui reprend brièvement son rôle de Gaff, sans que sa présence ne soit particulièrement indispensable.
Blade Runner 2036 - Nexus Dawn : Niander Wallace (Jared Leto), de la Wallace Corporation, tente de convaincre des législateurs (Benedict Wong, etc) de le laisser reprendre la production de réplicants, arguant que les Nexus 9, ses nouveaux modèles, sont totalement asservis à l'homme...
À peine 5 minutes, et pourtant, Leto et les scénaristes réussissent à me rendre Wallace totalement antipathique. Je ne sais pas si c'est le jeu d'aveugle de Leto, ou l'écriture ampoulée et pompeuse de son personnage, mais ce court m'a rapidement agacé...
Blade Runner 2048 - Nowhere to Run : Sapper Morton (Dave Batista), l'un des derniers Nexus 8 encore en vie, mène une existence cachée et discrète en ville. Mais lorsqu'une amie et sa fillette sont menacées, il ne peut s'empêcher d'intervenir, mettant ainsi en péril son anonymat...
À nouveau à peine 5 minutes, et pourtant, c'est tout l'inverse du court précédent : Batista est instantanément sympathique, son jeu est naturel, et le court - qui se résume à une grosse scène d'action - fonctionne très bien, tout en positionnant Sapper Morton comme un personnage traqué qui cherche à vivre seul. Assez réussi.
Blade Runner 2049 :
En 2049, Niander Wallace a pris le contrôle des biens de la Tyrell Corporation, et ses réplicants, les Nexus 9, sont désormais parfaitement intégrés dans la société. K (Ryan Gosling), un Blade Runner chargé d'éliminer les quelques réplicants de modèle Nexus 8 et préalables encore en existence, découvre alors un terrible secret, qui pourrait mettre en péril la stabilité de la société. Un secret lié au sort de Rick Deckard (Harrison Ford), disparu plus de 30 ans auparavant dans des circonstances mystérieuses...
Je suis bien embêté.
Je suis bien embêté, parce que quelque part, dans les 2h45 de ce Blade Runner 2049, il y a un bon film, une suite intéressante au Blade Runner original, un propos pertinent sur ce qui fait l'être humain, etc.
Le problème, cependant, c'est que ça dure 2h45, qu'il y a Dennis Villeneuve à la réalisation, et qu'il y a Michael Green (Smallville, Heroes, Alien Covenant, Le Crime de l'Orient Express) à la co-écriture, aux côtés du scénariste du Blade Runner original.
Ce qui donne :
1) un film très réussi visuellement et techniquement parlant, mais assez froid, contemplatif et clinique - la patte Villeneuve, qui est un peu à la réalisation ce que Alexandre Desplat est à la bande originale de film.
2) un métrage vraiment linéaire et banal, qui recycle des idées de Blade Runner (y compris des scènes jamais tournées par Ridley Scott, mais présente sur le papier), joue un peu la carte du fanservice de manière pas toujours très pertinente ou intéressante (le caméo de Gaff fait vraiment de la peine), et qui surtout s'engage sur des sentiers déjà vraiment bien arpentés, sans la moindre originalité, la moindre subtilité ou la moindre épaisseur (les histoires d'élu pouvant changer le cours de l'Histoire et mener des révolutions, ras-le-bol).
On a donc un peu l'impression d'une jolie coquille creuse, que l'on aurait pu amputer de 40 minutes sans rien perdre du tout du récit ou des thématiques, et qui aurait ainsi gagné en force et en pertinence.
Parce que je ne nie pas qu'il y ait des thématiques sous-jacentes potentiellement intéressantes, mais elles sont noyées dans le marasme global de ces 165 minutes de film, bourrées d'idées maladroites : la fausse feinte sur l'identité de l'enfant de Deckard, assez transparente dès que l'on croise le chemin d'un certain personnage créateur de souvenirs, et que l'on remarque que l'archétype du héros qui se découvre élu est vraiment amené avec de trop gros sabots (en plus d'être pitoyablement usé jusqu'à la corde) pour être honnête ; tout ce qui touche à Wallace (un Jared Leto calamiteux en grand méchant digne d'un James Bond, à l'écriture affreuse, et accompagné d'une femme de main là aussi digne d'un mauvais film d'action) ; la romance Joi/K, pas inintéressante, mais déjà vue, notamment dans Star Trek Voyager ; les enjeux vraiment simplistes - trouver un enfant - exposés au bout de trente minutes, et jamais particulièrement bien traités ; les dialogues bourrés d'exposition de tous les personnages, qui sur-expliquent le film, encore et encore ; Harrison Ford, raide et décati, qui arrive en cours de route, trop tard, et ne sert à rien ; la Sean Young en images de synthèse, peu convaincante dès qu'elle ouvre la bouche ; le jeu ultra-minimaliste de Gosling ; la mort prématurée de Batista ; le score mi-copie mi-bruit de Hans Zimmer...
En somme, si esthétiquement, le film fait illusion, c'est narrativement qu'il n'a pas du tout fonctionné sur moi, et qu'il m'a laissé avec une forte envie de dire "tout ça pour ça". Quitte à produire une suite de Blade Runner destinée à se planter au box-office, il fallait y aller franco, et proposer quelque chose qui aille plus loin qu'un simple épisode de Black Mirror ou de Philip K. Dick's Electric Dreams.
3.5/6
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Un mois de mai qui, contre toute attente, a été l'occasion pour moi de ne pas me précipiter en salles pour aller découvrir toutes les grosses sorties du moment.
Non seulement par manque de temps, mais aussi par manque d'envie - Deadpool premier du nom était sympathique, mais pas forcément au point de me ruer en salles pour voir sa suite au prix fort ; et ne parlons même pas de Solo, un désastre de casting, de production et de promotion (et qui va probablement être le premier Star Wars nouvelle génération que je n'aurai pas vu en salle à sa sortie) - ; néanmoins, en ce mois de mai, tout de même pas mal de films atteignent la moyenne, ce qui fait toujours plaisir.
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- Film du mois :
Deux documentaires, Lost Heroes et André le Géant, se partagent la plus haute marche du podium, à la fois complets, intéressants, et amusants, tandis que juste en dessous, le talent de Steven Spielberg permet à Ready Player One de surnager un peu au-dessus de la masse (ce qui n'était clairement pas gagné, soyons francs).
- Flop du mois :
Aucun film en dessous de 2/6, ce mois-ci, ce qui est assez rafraîchissant, et une assez bonne nouvelle pour moi - d'autant que les 2/6 en question (Mute, Tomb Raider) ne sont pas des désastres pour autant, et restent des déceptions plus qu'autre chose.
La palme revient cependant à Nobody Speak, un documentaire hypocrite s'érigeant en défense de la liberté de la presse, alors qu'au nom de celle-ci, il ne fait que nier les libertés individuelles de chacun... à éviter.
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# Petit écran :
Ce mois-ci, la saison 2 des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire a su me réconcilier avec la série, en apportant enfin de vrais enjeux, et en sachant se détacher du film de Brad Silberling. La fin de saison 3 de Black Mirror, par contre, ne m'a pas particulièrement plus séduit que les précédentes, tout comme la première moitié de la saison 3 de Fuller House,les Electric Dreams de K. Dick, ou Ninjak vs the Valiant Universe.
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# À venir :
En juin, sur le blog des Téléphages Anonymes, on traque les réplicants avec Ryan Gosling, on démolit Chicago avec des animaux mutants et The Rock, on part aux JO d'hiver avec Eddie l'Aigle, on enquête sur les Sélénites et sur Lunopolis, on observe la mort de Staline, on voyage dans l'espace-temps avec Oprah Winfrey, on part dans l'arène avec Ferdinand, et on se perd dans l'espace sur Netflix...
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