Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo - New Eden, saison 1 (2019)

Publié le 25 Août 2024 par Lurdo in Documentaire, Comédie, Religion, Critiques éclair, Histoire, Télévision, Les bilans de Lurdo, Canada, Review

Mini-série canadienne de 8 épisodes de 25-40 minutes diffusés sur Crave le 31 décembre 2019, et co-écrite/co-réalisée/co-interprétée (avec Kayla Lorette) par Evany Rosen (qui depuis a créé Davey & Jonesie's Locker, récemment passée en revue dans ces pages), New Eden est une parodie du genre true crime, un mockumentaire retraçant l'ascension et la chute d'un mouvement sectaire dans les années 70-80...

New Eden, saison 1 (2019) :

L'histoire de la création, de l'ascension et de la chute de New Eden, une communauté féminine et féministe des années 70 créée par Katherine Wryfield (Kayla Lorette) et Grace Lee (Evany Rosen), dont les croyances en une déesse féminine extraterrestre ont rapidement dégénéré et mené à un siège et à plusieurs arrestations...

Hmm... je dois dire que je suis assez frustré par ce New Eden. C'est globalement assez réussi et maîtrisé, mais il y a des scories inhérentes au format et à la durée du projet, ainsi qu'à des fluctuations de ton, qui m'ont laissé assez mitigé. 

Commençons par les points positifs du programme : le côté formel, tout d'abord, très travaillé, avec une réalisation et une mise en images convaincantes, qui reflètent bien l'évolution des technologies, des styles, etc, des années 70 aux années 90.

Ça fonctionne très bien à ce niveau, d'autant que tout le monde se prête bien, joue le jeu, et que l'interprétation est au niveau : on nous présente ainsi les sept épisodes d'un pseudo-documentaire consacré, dans les années 90, à la secte New Eden, à ses deux meneuses, Katherine (fille de bonne famille manipulatrice, couarde, prétentieuse et autoritaire) et Grace (redneck butch pas très intelligente mais charismatique et inventive, éprise de Katherine et prête à tout pour lui faire plaisir), à leur relation codépendante, et à la personnalité de toutes celles qui les ont suivies.

Autre bon point, le scénario, abouti, et qui réserve bien des surprises : si les premiers épisodes adoptent clairement le format true crime que l'on peut retrouver dans bien des productions du genre, avec interviews d'expertes, images d'archive, témoignages, etc, l'histoire de New Eden évolue progressivement, avec l'arrestation de ses membres fondateurs, et un format qui bascule en satire de série de tribunal dans l'épisode 6, puis en quelque chose de plus méta dans l'épisode 7, quand on comprend que les hommes responsables du documentaire sont de "faux alliés" uniquement intéressés par cette histoire après avoir visionné un film érotique adapté des événements de New Eden.

Et puis le tout rebascule encore dans l'épisode 8, un épisode presque unitaire façon Faites entrer l'accusé, qui réserve bien des surprises quant à l'identité réelle de Grace.

On se retrouve donc avec un mockumentaire excentrique, formellement convaincant, bourré de surprises et de moments amusants... mais qui souffle aussi beaucoup le chaud et le froid, avec des ruptures de ton assez brutales : certains épisodes sont en mode purement parodique, avec un duo de personnages principaux incapables qui se retrouvent dans des situations improbables, d'autres moments sont purement premier degré, d'autres larmoyants et intenses, le procès est pris très au sérieux (tout en étant une satire moqueuse et reposant sur l'incompétence totale des deux leads), et toute la fin est particulièrement dramatique et tragique.

Il en résulte une impression ponctuelle de flottements occasionnels, lorsqu'une rupture de ton se produit et que le programme redevient sérieux pendant 10 minutes ou plus, ou lorsqu'il change totalement de direction pendant un peu trop longtemps. Certes, ça permet de développer les personnages, de leur donner de l'épaisseur et d'approfondir leurs relations... mais ça ne fonctionne pas toujours, et lorsque ça échoue, on le sent passer.

Bref. New Eden, c'est amusant, parfois absurde, souvent improbable et surprenant, mais l'on ne peut s'empêcher de se dire, en visionnant l'intégralité du show, qu'un format un peu plus imposé (selon les épisodes, on passe de 25 à 38 minutes) et quelques coupes dans le script global auraient probablement bénéficié au résultat final (6 épisodes de 25 minutes + un final de la même durée, par exemple).

Intéressant, mais inégal.

---

Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

Commenter cet article