La première moitié de cette saison 14 était globalement sympathique, bien qu'un peu inégale. Place aux 4 derniers épisodes, en attendant l'épisode spécial de Noël à venir...
Doctor Who, saison 14 - suite et fin (2024) :
- 14x05 - Dot and Bubble : Le Docteur et Ruby arrivent dans la ville de Finetime, dont tous les jeunes habitants, dont Lindy Pepper-Bean (Callie Cooke), vivent dans des bulles de réseaux sociaux... et ne voient donc pas les limaces géantes qui menacent de les dévorer dans le monde réel.
Un épisode assez surprenant, puisque globalement très inspiré de Black Mirror, avec une critique des réseaux sociaux et de la bulle dans laquelle les jeunes s'enferment sur le Web, blablabla, des influenceurs insipides, immatures et écervelés traqués par des monstres aux allures de limaces, une ambiance très pastel et outrancière... et puis à la fin, soudain, Davies remet les pendules à l'heure, replace le Docteur face à sa condition d'homme noir confronté à une société creuse et superficielle de caucasiens quasi-aryens, fils et filles de bonne famille refusant d'interagir et de parler avec quelqu'un de différent d'eux, quitte à ce que cela leur coûte la vie.
Pas forcément ultra-subtil, à tous les niveaux, mais l'interprétation fait fonctionner le tout (d'autant qu'une énorme partie de l'épisode est tourné en face caméra), et Susan Twist refait une apparition, cette fois-ci identifiée comme une anomalie par le Doc et Ruby.
- 14x06 - Rogue : Le Docteur et Ruby arrivent en 1813, à l'occasion d'un bal aristocratique... mais rapidement, des morts étranges et la présence d'un chasseur de primes extraterrestre (Jonathan Groff) mettent la puce à l'oreille du duo.
Un épisode au premier abord plus léger, en mode Bridgerton, sur des aliens qui décident de faire du larping de leur show tv préféré en incarnant des humains en 1813... et puis progressivement, ça évolue dans une direction inattendue, alors que Davies et son équipe créent un Captain Jack 2.0, dont le Docteur s'éprend, et qui se sacrifie après avoir échangé un baiser avec le Doc.
Et au delà du côté délibérément provocateur et "shocking" d'avoir un Docteur ouvertement gay dans cette incarnation, tout ça fonctionne plutôt bien, avec une conclusion tragique qui ne fait qu'ajouter au destin malheureux du Doc. On regrettera seulement que la feinte sur le remplacement de Ruby soit un peu trop évidente...
- 14x07 - The Legend of Ruby Sunday : Ruby et le Docteur rejoignent les locaux de UNIT, et tentent de résoudre le mystère de la femme apparaissant à chacun de leurs voyages : c'est Susan Triad (Susan Twist), une génie de la tech, sur le point de lancer un nouveau produit révolutionnaire...
Assez surprenant, celui-là, puisque totalement consacré aux différents fils conducteurs de la saison, depuis l'apparition récurrente de Susan Twist jusqu'au personnage de Ms. Flood, sans oublier les origines mystérieuses de Ruby, avec en prime quelques éléments sur la parenté du Docteur, et le retour de plusieurs visages familiers - notamment la fille de Donna et toute l'équipe de UNIT.
Et ça fonctionne plutôt bien, tout ça, avec une jolie montée en tension progressive, un côté explosif et spectaculaire typique des fins de saison de Davies, et un cliffhanger efficace.
Maintenant, comme tous les cliffhangers, il va falloir que la résolution soit à la hauteur des attentes...
- 14x08 - Empire of Death : Le réveil de Sutekh a des conséquences galactiques, alors même que l'entité maléfique s'empare du Tardis, et que le Docteur est contraint d'effectuer une retraite stratégique...
... Dommage. Une fin de saison à l'image des fins de saison préalables de Russell Davies : c'est très spectaculaire, c'est bourré de grandes émotions, de larmes, etc... et c'est très brouillon sur le fond. Pas de surprise, donc, juste une déception de voir toutes les intrigues de fond saisonnières plus ou moins bouclées de manière approximative.
Sutekh, par exemple : autant l'explication de sa survie était plutôt intéressante, tout comme le fait qu'il ait plus ou moins amené le Doc à semer pour lui la mort à chacun de ses voyages, autant la manière bâclée par laquelle il est vaincu, comme un toutou en laisse, tombe gentiment à plat. Idem pour la façon dont il joue les Thanos, et réduit en poussière toute la galaxie... c'est sympa, mais... le Flux est déjà passé par là, et n'a jamais été correctement résolu.
Ruby ? Elle identifie prestement sa mère à l'aide d'un test ADN, et découvre... qu'elle est normale. De l'aveu même de Davies, Ruby est victime du syndrome Rey Skywalker : comme beaucoup (trop) de personnes, Davies s'est persuadé que prendre les attentes du public à contre-pied dans The Last Jedi, c'était audacieux et intelligent, et que le fait que Rey ne provienne pas d'une lignée héroïque était une super bonne idée originale et innovante, au message radical ; il a donc décidé de faire de même avec Ruby, en consacrant une saison à son mystère, et en bottant en touche à la fin, avec un "elle est totalement générique et normale, mais c'est parce qu'on s'est intéressé à elle et qu'on l'a considérée comme mystérieuse et exceptionnelle qu'elle l'est devenue".
Ou un truc du genre, ce n'est pas clair. Tout comme les flocons de neige, d'ailleurs.
Bref. Je n'ai pas détesté cet épisode ou cette saison : quand ça fonctionne, ça fonctionne bien, et quand ça se rate, ça reste regardable (et contrairement aux saisons de Chibnall, on ne s'ennuie pas). La distribution est impeccable, les épisodes variés, le fanservice présent mais pas trop, et le fil conducteur globalement bien mené, mais j'aurais préféré une résolution moins brouillonne, mieux construite, et plus maîtrisée. Tant pis.
Peut-être à Noël, avec la résolution de Ms Flood ?
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