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The American Society of Magical Negroes (2024) :
Artiste un peu paumé, Aren (Justice Smith) est recruté par Roger (David Alan Grier) pour devenir membre de la Society of Magical Negroes, une organisation magique afroaméricaine dont le but premier est d'assurer le bien-être des Blancs et de les aider à trouver le bonheur... pour éviter qu'ils ne répercutent leur malheur sur les Afroaméricains. Mais dès sa première mission - aider Jason (Drew Tarver) à trouver le bonheur professionnel et amoureux -, Aren se trouve face à un dilemme, lorsqu'il tombe amoureux de Lizzie (An-Li Bogan), la collègue de travail de Jason, à qui elle est destinée...
Une comédie satirique américaine (forcément) écrite et réalisée par un ancien d'une émission satirique façon Daily Show... et ça se sent, puisque le film ressemble fortement à un postulat de sketch façon Key & Peele, étiré sur une centaine de minutes, avec ce que ça implique de résultats inégaux.
Forcément, lorsque l'on base tout un film sur des clichés scénaristiques dont on se moque (le magical negro, la petite amie qui soutient le héros, etc), il est préférable de proposer une satire mordante et aboutie, ce qui n'est pas vraiment le cas ici, puisque le métrage bascule rapidement dans une comédie romantique tout ce qu'il y a de plus banale et calibrée, avec les clichés inhérents à ce genre.
Le contraste est ainsi assez rude entre cette romance assez classique (elle fonctionne bien, cela dit, les deux acteurs sont sympathiques, et An-Li Bogan est charmante), et tout le propos racial du film, assez agressif et surligné, qui présente la vie des Afroaméricains comme une lutte constante, un martyre permanent qui oblige tous les Noirs à vivre constamment dans la peur, dans le mensonge, dans l'oppression, etc.
Loin de moi l'idée de minimiser l'expérience des Noirs américains, mais la manière maladroite dont le film s'y prend ici, en réduisant le racisme et la lutte afroaméricaine à des postulats de sketches et à une vision très américano-américaine du problème (on sent que le réalisateur-scénariste ne prend pas totalement au sérieux l'univers de son film, mais que le propos sur la condition misérable du peuple noir américain, lui, est très sérieux), n'aide pas à éviter que le message paraisse trop caricatural, voire geignard.
Et combiner tout cela à une romcom basique qui évoque toutes les autres romcoms au postulat similaire, façon "ange gardien/Cupidon qui tombe amoureux de la promise de celui qu'il doit aider à trouver l'âme sœur" ne fait que diluer un peu plus l'efficacité du tout.
Au final, malgré son titre provocant et son postulat osé, le film est assez inoffensif et gentillet, avec une conclusion assez plate et bavarde, qui n'a jamais l'impact qu'elle voudrait avoir. Ponctuellement, c'est amusant, mais globalement, c'est trop approximatif pour convaincre qui que ce soit.
2.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000), sur celui-ci (1001-2000) ou bien ce dernier (2000+)...
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