Sometimes When We Touch - The Reign, Ruin, and Resurrection of Soft Rock (2023) :
Documentaire musical Paramount + en trois parties de 45 minutes revenant sur le genre du soft-rock, qui a connu ses heures de gloire dans les années 70 avant de devenir ringard, et de faire un comeback nostalgique ces dernières années.
Très logiquement, le documentaire découpe sa frise chronologique en trois parties :
- les origines du genre, né de la fin des années 60, de la désillusion des Américains, et de la recherche d'un calme, d'une paix intérieure, et d'une sensibilité - qui se sont traduits par un style musical très doux, sentimental et sensuel, très axé sur la vulnérabilité de l'homme/du chanteur, sur des harmonies vocales très poussées, sur un piano Fender Rhodes omniprésent, et sur un melting pot de styles musicaux provenant de tous les pays.
De quoi assurer la popularité de nombreux grands noms, d'Elton John aux Carpenters, en passant par Crosby, Stills and Nash, Cat Stevens, America, Chicago, Barry Manilow, Captain & Tenille (sur lesquels le documentaire s'attarde longuement), Hall & Oates, Billy Joel, Air Supply, et de nombreux artistes noirs, comme Earth, Wind & Fire, Ray Parker Jr (là aussi, une partie un peu plus longue lui est consacrée), Lionel Richie, etc.
- les années 80, l'arrivée du punk, de la rébellion, de la new wave, bref, d'une nouvelle génération ayant grandi avec le soft-rock de papa, et voulant s'en écarter au maximum. Le tout couplé à une technologie rendant obsolète la musique souvent guitare et piano du soft-rock, ainsi qu'à une société évoluant vers un machisme testostéroné s'accommodant mal du sentimentaliste hippie des années 70.
- et puis le retour en grâce du style musical, samplé à foison par le hip-hop, puis adopté, de manière ironique et sarcastique, par toute une génération rebaptisant le soft-rock "yacht-rock", par le Web et les vidéos virales et par l'essort des télécrochets façon American Idol, où le soft-rock est plus que bienvenu, que ce soit dans le jury ou parmi les candidats.
Une nostalgie payante pour les artistes d'alors, et un documentaire plutôt complet et intéressant sur un genre plaçant l'amour et la mélodie au-dessus de tout le reste, même si le métrage se permet certains raccourcis qui peuvent laisser dubitatif, comme le fait de faire d'Abba un groupe de soft-rock, et d'utiliser la renaissance du groupe et sa popularité (notamment passée par le cinéma) comme preuve de la renaissance du genre dans son intégralité.
4/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
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