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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Halloween Oktorrorfest 2022 - 19 - Nope (2022)

Publié le 14 Octobre 2022 par Lurdo in Cinéma, Comédie, Thriller, Fantastique, Horreur, Science Fiction, Science-Fiction, Oktorrorfest, Halloween, USA, Critiques éclair, Review

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

Nope (2022) :

Après la mort de leur père Otis (Keith David), OJ (Daniel Kaluuya) et sa sœur Emerald (Keke Palmer) se retrouvent à la tête du ranch californien familial, spécialisé dans la fourniture de chevaux à Hollywood. Mais des phénomènes étranges se produisent de plus en plus souvent dans le ciel au dessus du ranch, et rapidement, la vie des deux fermiers et de leurs bêtes sont en danger...

Plus le temps passe, et plus Jordan Peele semble vouloir s'établir comme un Shyamalan plus engagé politiquement et socialement, pour le meilleur et pour le pire.

Avec, malheureusement, ce que ça a de qualités et de défauts : un peu comme Shyamalan à ses débuts, Peele est un chouchou de la critique, présenté comme un génie visionnaire aux films particulièrement profonds et intelligents, et analysés sous toutes les coutures par les journalistes et fans du web. Comme Shyamalan, il a été biberonné au cinéma de Spielberg et aux épisodes de la Quatrième Dimension. Et comme Shyamalan, il a tendance à prendre ses films et ses messages sociaux et raciaux un peu trop au sérieux, et à prendre pour argent comptant les critiques dithyrambiques qui accompagnent la sortie de ses métrages.

Malheureusement, comme le cinéma de Manoj, celui de Peele a aussi des défauts flagrants, et ici, si l'on évite le récit "à twist final" (contrairement à ses deux films précédents et à sa version ratée de la Quatrième Dimension), on n'évite pas un certain côté nébuleux dans le fond et dans le "message" (ici, tout un propos sur l'exploitation par les médias de la nature et de la vie sauvage, sur la machine hollywoodienne qui broie ceux qui la font vivre, sur la médiatisation et la spectacularisation à outrance, etc), côté nébuleux applaudi de toutes parts comme "mystérieux", "profond" et "signe d'un auteur à l'écriture", mais qui en réalité rallonge le récit et le dilue inutilement.

Et puis on n'évite pas des choix narratifs et créatifs assez discutables, comme ce personnage de caméraman grincheux (Michael Wincott), qui ne fait que rallonger la sauce, ce motard travaillant pour TMZ (tellement caricatural), ou toutes les vues "de l'intérieur" de l'ovni, gentiment fauchées. En fait, c'est bien simple, cet hybride étrange de Rencontre du Troisième Type et de Jaws (avec une touche de Signes) laisse comme une impression de distance et d'inachevé, voire d'inabouti, comme un script qui n'aurait pas été suffisamment travaillé et développé avant son tournage (à l'image de ce découpage inutile en chapitres).

Ajoutez à cela un duo principal pas forcément très attachant (Keke Palmer en magouilleuse à grande gueule, Kaluuya en protagoniste taciturne et quasi-impassible) et voilà, un film qui peine à convaincre, jamais particulièrement drôle, tendu ou effrayant, et qui aurait mérité un bon coup de ciseaux au moment de l'écriture ou du montage.

C'est formellement compétent, je ne le nie pas, assez réussi visuellement, et la touche western est intrigante, mais pris dans son ensemble, c'est très inégal.

3/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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