Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
C'est bientôt Noël : chez lesSanta Inc., saison 1 (2021) :
Au Pôle Nord, le moment de choisir un successeur à Santa (Seth Rogen) est venu : Candy Smalls (Sarah Silverman), l'une des lutines les plus gradées du Pôle, est bien décidée à renverser le patriarcat et la discrimination régnant dans les ateliers, pour devenir la première femme Père Noël de l'histoire... mais son ambition dévorante va finir par lui jouer des tours.
Aïe. Si l'on jette un coup d'œil aux critiques des spectateurs, sur le web (imdb, rottentomatoes, etc), on s'aperçoit vite que les huit épisodes d'une vingtaine de minutes de cette série d'animation ont été détestés par tout le monde, comme si c'était là le pire programme de l'univers.
Sauf qu'en fait, rapidement, on réalise que ce Santa Inc. est la cible d'une campagne en ligne de la droite américaine, et que toutes ces critiques se plaignent du gauchisme/féminisme/wokeism/socialisme supposé de la série, utilisant systématiquement tout le vocabulaire très connoté de l'alt-right américaine. Des critiques par ailleurs teintées d'un certain antisémitisme très clair, pas forcément surprenant compte tenu de la présence de Rogen et Silverman en tête d'affiche, du judaïsme assumé (mais sous-exploité) de sa lutine, et des tendances religieuses de la droite américaine.
Difficile de prendre cette accueil public indigné au sérieux, donc, et pourtant... la série est effectivement assez ratée.
Ou plutôt, devrait-on dire, elle cible un public très particulier, tentant de se positionner au carrefour de Shrill (la sitcom précédente de la showrunneuse, effectivement très woke et engagée), de Sausage Party (des mêmes producteurs), des films d'animation Rankin-Bass, le tout chapeauté par l'équipe de Robot Chicken : le résultat est ainsi lourd, poussif, particulièrement graveleux et immature, et assène son message de manière très maladroite.
On se retrouve donc avec une série qui oscille entre humour de frat boy bas de plafond, engagement politique et social, critique de tout et de tout le monde (il y a littéralement un flocon de neige millenial), bons sentiments festifs, etc, le tout avec un rythme assez bancal, qui s'essouffle notamment dans sa dernière ligne droite très (trop) prévisible.
Ce n'est pas désastreux pour autant : visuellement et techniquement, c'est très bien produit, certains gags fonctionnent, certaines péripéties sont plutôt amusantes (tout le passage chez le Lapin de Pâques, le bonhomme de neige qui tente d'échapper à son globe), et l'ambition croissante de Candy est bien représentée, mais le tout semble fréquemment sous-développé, prévisible, et privilégie trop souvent les punchlines en dessous de la ceinture et les personnages à baffer (la famille trashy de Candy, ses deux BFF - une femme en pain d'épice mère au foyer, et une renne slutty à la caractérisation très clichée).
Bref : Santa Inc. est loin de m'avoir convaincu... et ce sentiment est d'autant plus prononcé que je sors à peine de The Pole, qui partage avec Santa Inc. une grande partie de son ADN, mais m'a semblé plus maîtrisé.
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...
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