Spectral (2016) :
Alors que la Moldavie est plongée dans une guerre civile sanglante, les forces spéciales américaines y sont confrontées à un nouvel ennemi dont elles ignorent tout : invisible, invulnérable, mortel et capable de traverser les murs, ces Spectres éliminent un à un les soldats américains, jusqu'à ce qu'un scientifique de la DARPA, Mark Clyne (James Badge Dale) arrive sur place pour tenter d'élucider le mystère...
Production Legendary initialement conçue pour une sortie cinéma par Universal, et refourguée à Netflix peu de temps après le flop de Warcraft, Spectral a pourtant, à la base, presque tout du projet DTV : un pitch très dérivatif, un script pas très inspiré (sur lequel George Nolfi, réalisateur et scénariste de L'Agence, est intervenu en tant que script doctor), une distribution sans grand charisme, une photographie terne et boueuse, un réalisateur dont c'est le premier long...
On peut donc se demander ce qui avait motivé Universal a envisager, dans un premier temps, une sortie en salles pour un métrage qui n'aurait sans nul doute pas rameuté les foules, et aurait fait un flop : au visionnage, Spectral a en effet tout d'un film pour plateforme de streaming. Ce qui n'est pas forcément un mal, en soi, il faut simplement savoir à quoi s'attendre.
En l'occurrence, un métrage un peu approximatif à plein de niveaux, un mélange de La Chute du Faucon noir et d'Aliens qui se contente de recopier ses influences, un film guerrier à mi-chemin entre la s-f, le fantastique et l'horreur, qui joue la carte du techno-blabla pour cacher le fait que son postulat n'est pas vraisemblable pour un sou (et est bourré de grosses ficelles - la machine qju'il faut débrancher pour mettre fin à la menace ^^) et qui utilise des effets de clippeur (ralentis abusifs) pour donner un peu de style visuel à un film qui en manque grandement.
Cela dit, lorsque les effets spéciaux (signés WETA) entrent en jeu, et que le film bascule dans l'action, ça fonctionne plutôt bien. Qui dit sortie ciné dit budget "important" (70 millions de dollars, pas gigantesque, mais plus élevé que de nombreuses productions Netflix de l'époque) consacré aux effets spéciaux et à la direction artistique du matériel militaire, très réussis : au point que ça en devient presque paradoxalement risible lorsque, après tout un métrage assez "réaliste" militairement parlant, les personnages trouvent une solution à leur problème et bricolent en une nuit une technologie improbable (au cours d'un montage façon Agence Tous risques), pour débarquer sur le champ de bataille en combinaisons intégrales futuristes, armés de canons à plasma et accompagnés de plusieurs robots-drones géants et armés qu'on dirait tout droit sortis des ateliers de Boston Dynamics.
Bref : pas très convaincant sur le fond, pas vraiment plus sur la forme, Spectral n'a rien de vraiment mémorable... mais il a cet avantage que l'on ne s'ennuie pas (le film fait moins de 110 minutes, tout compris), et que ses scènes d'action sont quasiment du niveau blockbuster. Ce qui aurait probablement été un bide en salles devient ainsi un visionnage tout à fait agréable en VOD : ça n'en fait pas un bon film, mais nul doute que la plupart des spectateurs auront tendance à se montrer plus indulgents que s'ils avaient payé leur place.
Un petit 3/6 pour le travail de WETA.
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
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