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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Sygbab : CYCLE SCI-FI - Andromeda, saison 2 (2001)

Publié le 20 Juin 2021 par Sygbab in Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Fantastique, Les bilans de Sygbab, Review, Science-Fiction, Science Fiction, Télévision, USA, Andromeda

À l'instar du reste du blog, pendant quelques semaines, Sygbab est lui aussi en plein cycle science-fiction, avec la suite de son intégrale Andromeda...

Andromeda, saison 2 (2001) :

Si l’Histoire est un éternel recommencement, c’est également le cas des fins de saison : la conclusion de cette seconde année applique ainsi le même schéma que celle de la première avec une invasion du vaisseau de guerre. Pour donner le change, cela se déroule alors que Dylan et son équipage reçoivent d’éminents représentants des 50 mondes qui ont déjà signé un traité pour rejoindre le Commonwealth. Apparemment, cette nouvelle civilisation ne plaît pas à tout le monde, mais est-ce réellement étonnant ?

Cela veut-il dire que la série s’est enfin recentrée sur ce dont elle est censée parler ? Le générique remanié semble aller en ce sens (bien que le changement de voix-off, qui n’est plus assurée par Kevin Sorbo, donne un aspect trop formel), mais le statut héroïque du capitaine Hunt y est également mis en avant. Et malheureusement, c’est surtout cet aspect qui est retenu, au grand dam des téléspectateurs espérant assister à la reconstruction d’un Univers plongé dans le chaos.

Il y a bien quelques missions qui ont pour but de nouer des relations avec certains mondes, mais la diplomatie fait bien trop souvent la place à l’ingérence de Dylan, avec des méthodes peu subtiles. Ce ne sont malheureusement pas ses subordonnés qui peuvent le tempérer, quand on connaît leur passif.

D’un personnage principal qui devrait faire preuve de sagesse et de finesse, c’est finalement un homme qui agit avant de réfléchir qui nous est proposé. Le fait que Kevin Sorbo fasse partie des producteurs exécutifs n’y est certainement pas étranger, notamment à cause des scènes d’action bourrées de cascades câblées qui ne sont pas sans rappeler Hercules

Cette direction prise est aussi la conséquence d’une incapacité chronique à donner corps à cet univers. Au bout de deux saisons, la seule chose que l’on connaît de la plupart des peuples qui le constituent, c’est leur nom. Le contexte géopolitique est inexistant et il n’y a quasiment aucun effort pour développer les différentes cultures, à l’exception des Nietzchéens. Leur fonctionnement par castes en fait un peuple désuni, chacune d’entre elles pouvant représenter soit un ennemi dont il faut se méfier, soit un allié dont il faut se méfier. Mieux vaut ne pas leur faire confiance, donc !

Les Magogs, quant à eux, sont tout simplement présentés comme les ennemis jurés à combattre depuis la résolution du final de la saison précédente et l’apparition de l’entité nommée The Abyss, qui n’est autre que leur Dieu. Un manichéisme bien commode pour faire peser une menace importante, et en faire la principale raison de ralliement derrière la bannière du Commonwealth. Fainéantise, quand tu nous tiens…

Le constat n’est pas plus reluisant du côté des personnages. Par exemple, dans une tentative désespérée de mettre Harper en avant, l’idée de génie des scénaristes consiste à ce qu’il soit infecté par des larves de Magogs qui peuvent éclore à tout moment. Peine perdue : il est tellement insupportable qu’il n’y aucune empathie pour sa condition.

Le fait de l’en débarrasser devient pourtant l’enjeu principal du 2.12 Ouroboros, dans lequel on apprend le départ inattendu de Rev dont la foi a été ébranlée en découvrant avec horreur que son Dieu est une entité malfaisante. Dommage, les contrepoints philosophiques qu’il apportait étaient pourtant appréciables, et constituaient autant de moments qui avaient un tant soit peu d’intérêt…

Cet épisode tente de relier plusieurs fils de l’intrigue avec un concept de distorsions temporelles qui ne tient pas vraiment debout et dont l’unique but est de justifier un changement radical concernant Trance. En effet, une version future de cette dernière fait son apparition avec une apparence complètement différente, et doit faire face au choix suivant : rétablir le cours normal des choses en laissant Harper mourir, ou le sauver et ainsi effacer l’autre version d’elle-même. Elle privilégie son ami à un enjeu plus important, ce qui ne manque pas d’étonner dans la mesure où de nombreux indices ont été disséminés pour laisser entendre qu’elle est un être mystique, que l’on aurait pensé faire preuve de plus de discernement.

En mission pour empêcher le futur dont elle provient, elle ne pouvait pas mieux s’y prendre en révélant dans le final que les évènements qui s’y déroulent en font justement partie. Bien entendu, aucune explication n’est donnée quant au fait qu’elle n’en ait pas parlé avant, car il vaut mieux instaurer un suspense factice plutôt que de s’assurer que ce qui nous est narré tient debout. Difficile de voir où tout ça va mener, mais à partir du moment où de telles méthodes sont utilisées, c’est qu’il y avait au préalable un problème de caractérisation.

La fameuse quête d’humanité chère à Roddenberry avec Data ou Seven of Nine comme représentants emblématiques dans Star Trek est également présente car la version androïde d’Andromeda se questionne régulièrement sur les sentiments qui l’habitent, mais ce n’est pas prépondérant et le thème n’est pas forcément abordé de la meilleure des manières en se focalisant sur l’attachement qu’elle a envers Dylan. C’est trop classique, mais il y a peu de chances de voir quelque chose qui sort des sentiers battus.

En revanche, même si le jeu de Keith Hamilton Cobb est souvent douteux, c’est finalement Tyr qui s’en sort le mieux car ses constantes contradictions ainsi que ses agissements qui vont toujours dans le sens de sa survie le rendent plus intéressant à suivre.

Le fait qu’il apprenne l’existence d’un fils qui semble être la réincarnation de Drago Museveni - soit le Messie de son peuple - est une situation qui offre du potentiel, mais la gestion des intrigues jusqu’à présent ne permet pas de s’enthousiasmer à ce sujet.

Tout ça sonne assez creux, et il n’y a pas beaucoup d’éléments qui permettent d’envisager que les ambitions soient revues à la hausse - d’autant que le budget semble rachitique. Plutôt que de prendre la trajectoire de The Next Generation ou Deep Space Nine dont les deux premières saisons étaient une lente montée en puissance avant de se bonifier de la meilleure des manières, il semble qu’on soit ici plus proche d’Earth Final Conflict, qui n’a cessé de s’enfoncer au fur et à mesure.

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