Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Antebellum (2020) :
Eden (Janelle Monae) est une esclave, sur une plantation sudiste, en pleine Guerre Civile. Veronica (Janelle Monae), auteur activiste, défend la cause afro-américaine à notre époque, entre passages télévisés et tournée promotionnelle. Par un coup du sort, le destin de ces deux femmes ne va plus faire qu'un...
Un long-métrage chapeauté par les producteurs de Get Out, et qui surfe clairement sur la vague de popularité des films de Jordan Peele : au programme, un film de "dénonce", une charge afro-américaine contre les blancs racistes, un métrage sans la moindre subtilité, qui se cache (à peine) derrière un récit aux vagues atours fantastico-horrifiques.
Mais soyons francs : Antebellum n'est ni un film d'horreur (ou alors, Twelve Years a Slave et La Couleur Pourpre sont des films d'horreur), ni un film fantastique - c'est un métrage insipide, reposant sur le même twist qu'un certain film de Shyamalan, un twist d'ailleurs éventé dès la première minute du film, par une citation de Faulkner qui trahit le scénario de manière transparente.
SPOILERS
Oui, cet Antebellum n'est qu'une relecture du Village de Shyamalan, une relecture qui déstructure volontairement son récit pour brouiller (en vain) les pistes, commençant par 40 minutes de film d'esclavage brutal, où les protagonistes subissent les pires sévices (mais pas trop non plus, on n'est pas dans La Passion du Christ)... puis on passe au "présent", avec une grosse demi-heure de Veronica et ses copines qui font la fête (dont une Gabourey Sidibe insupportable), jusqu'à ce que le twist soit révélé (longtemps après que le spectateur, même le plus aveugle, ait compris les tenants et aboutissants du récit) : Eden est le nom d'esclave de Veronica, captive d'un parc de reconstitution historique moderne consacré à la Guerre Civile, où des afro-américains kidnappés sont réduits en esclavage et humiliés au quotidien par des LARPers racistes.
Rebondissement stupide et éventé, symbolisme et propos patauds, mise en images grandiloquente (à base de ralentis et de musique pompeuse), rythme bancal, interprétation particulièrement inégale (tout le monde a tendance à surjouer affreusement), personnages sous-développés... ce n'est vraiment pas bon.
1/6 parce qu'il y a tout de même quelques belles images.
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
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