Bienvenue à Marwen (Welcome to Marwen - 2018) :
Depuis son agression par des néo-nazis, Mark Hogancamp (Steve Carell) n'est plus le même : désormais amnésique, il se réfugie dans un monde imaginaire, qu'il reconstitue à l'aide de figurines et de poupées, et qu'il photographie pour exorciser ses démons. Un monde imaginaire dans lequel il s'imagine en Capitaine Hogie, héros du village belge de Marwen, où vivent toutes les femmes qui l'entourent (Leslie Mann, Merritt Wever, Janelle Monae, Eiza González, Gwendoline Christie, Leslie Zemeckis), et qui l'aident à se défendre contre des Nazis invincibles...
Un long-métrage signé Robert Zemeckis, inspiré d'un documentaire de 2010, Marwencol, retraçant l'histoire vraie de Mark Hogancamp, et de la tragédie qu'il a subie. Une histoire ici fortement romancée, et surtout rythmée par des passages fréquents en mode animation et performance capture, qui illustrent le cheminement mental et psychologique du protagoniste, à mesure qu'il se reconstruit et s'éprend de sa nouvelle voisine (Leslie Mann).
Et ce sont bien ces séquences qui font le sel de ce métrage, tant l'animation et la performance capture y sont réussis et expressifs, les clins d'œils sont multiples (notamment à Retour vers le Futur), et la musique d'Alan Silvestri plutôt appropriée, à la fois dynamique, parodique et enthousiaste. Une thérapie artistique et imaginaire qui permet de donner corps aux obsessions et aux traumatismes de Hogancamp, et qui confirme les ambitions de technicien expérimental de Zemeckis.
Malheureusement, l'intérêt du tout s'arrête un peu là, puisque le film est, dans l'ensemble, assez bancal, et que finalement, l'histoire intrigante de Hogancamp et son potentiel émotionnel sont un peu délayés dans la structure et le déroulement en alternance de ce récit. Oui, Steve Carell est excellent, mais ce n'est pas une grande surprise. Oui, le récit est touchant. Oui, les effets spéciaux sont excellents.
Mais sur deux heures, le tout tire un peu sur la corde, et s'éparpille. Pire, le déroulement très convenu du film (ses enjeux sont évidents, même si l'on n'a jamais vu le documentaire), la distribution féminine peu marquante, et l'illustration musicale très/trop évidente (les paroles des chansons qui décrivent les sentiments et les pensées des personnages, je n'ai jamais été très fan) font que le tout ne surprend jamais vraiment.
Bref, sur un plan technique, c'est bien, mais sur un plan plus émotionnel... mwébof.
3.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
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