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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo : Future Man, saison 1 (2017)

Publié le 15 Août 2020 par Lurdo in Action, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Télévision, USA, Hulu

Série en 13 x 25-30 minutes diffusée sur Hulu, Future Man est produite par le duo Evan Goldberg/Seth Rogen, et écrite par les scénaristes de Sausage Party et de The Night Before - autant dire que sans même en voir un épisode, on pouvait déjà se douter du ton que ce pastiche de film 80s allait posséder : quelque chose de référentiel, de graveleux et qui repose, au moins un peu, sur un humour de stoner/slacker qu'affectionne tant tout ce petit monde.

Future Man, saison 1 (2017) :

Jeune glandeur travaillant comme homme à tout faire dans un grand laboratoire dirigé par le Docteur Kronish (Keith David), Josh Futturman (Josh Hutcherson) est passionné de jeux vidéo, et tente désespérément de terminer Biotic Wars, un jeu de tir post-apocalyptique réputé pour être imbattable. Lorsqu'il y parvient enfin, cependant, deux des personnages du jeu se matérialisent dans sa chambre : soldats venus du futur, Tiger (Eliza Coupe) et Wolf (Derek Wilson) lui expliquent que Biotic Wars n'est pas qu'un simple jeu, mais bien un outil de recrutement pour identifier le sauveur de l'humanité, avant que les recherches de Kronish ne mettent le monde en péril. Embarqué dans un improbable voyage à travers les époques, Josh tente alors de trouver sa place dans un univers qui le dépasse totalement...

Et donc, effectivement, on a bien droit ici à une série parodiant et citant ouvertement tous les classiques des années 80, de Terminator à Starfighter, en passant par Retour vers le Futur, et bien d'autres encore, saupoudrant le tout de moments gentiment balourds (tout le pseudo-vaudeville forcé de l'épisode avec Hutcherson dans une tenue très Rocky Horror Picture Show), de gags gentiment graveleux (le transfert de pénis, et le face à face entre les deux Josh nus), et d'utilisation inventive de drogues récréatives.

Paradoxalement, cependant, alors que tout cela ne m'intéresse pas particulièrement en temps normal (je ne suis pas particulièrement client de l'humour tapant en dessous de la ceinture, et la nostalgie 80s me fatigue plus qu'autre chose, désormais), ici, ça fonctionne en grande partie.

L'équilibre entre la parodie et le sérieux est très précaire, mais il est plus ou moins atteint pendant la plus grande partie de la saison, principalement grâce à des acteurs qui s'investissent à fond dans cette histoire déglinguée et improbable : mention spéciale à Keith David, plutôt amusant en scientifique atteint d'herpès, à Hutcherson, très bien dans son rôle de Marty (ou plutôt de Morty - il y a vraiment quelque chose de Rick et Morty dans tout ça), et à Derek Wilson, habité par le personnage de Wolf, soldat du futur se découvrant une vocation de grand chef cuisinier.

Il y a aussi de multiples seconds rôles aux visages familiers, d'Awkwafina à Haley Joel Osment, en passant par Paul Scheer, Ed Begley Jr, Ron Funches, Martin Starr, David Koechner, Carolyn Hennesy, Jon Daly, etc...

Dans l'ensemble, Future Man se regarde donc assez facilement, pour peu que l'on adhère à (ou que l'on fasse preuve d'indulgence envers) ce côté régressif et graveleux, récurrent aux productions de Rogen et Goldberg. Les scénaristes parviennent en effet à mêler le côté balourd et dérivatif du programme à des péripéties et à un scénario qui avancent sans cesse (parfois de manière prévisible, mais bon), ainsi qu'à des personnages sympathiques, servis par des acteurs investis.

Il est cependant regrettable que ponctuellement, le fanservice prenne le pas sur le reste, comme dans cet épisode entièrement consacré à la visite de la demeure automatisée de James Cameron, dans le futur. Un épisode bourré de références pour cinéphiles du début à la fin, à mi-chemin entre déclaration d'amour au réalisateur et réglage de comptes gratuit, et qui, au bout d'un moment, lasse un peu.

Et puis il y a aussi ce rythme saisonnier un peu étrange, qui convainc un peu moins à mesure que la série avance : on a l'impression que la saison fait parfois un peu de temporisation et de remplissage, qu'elle s'essouffle dans son dernier tiers, alors que l'équilibre comédie/sérieux se rompt pour partir dans quelque chose de plus dramatique.

Un rythme qui n'est pas surprenant, en fin de compte : Future Man était, à l'origine, un projet de long-métrage repensé pour coller au format série. Guère étonnant, donc, de constater que, parfois, la série fait du surplace pour lier les différents éléments de son pitch d'origine.

Rien de rédhibitoire, cependant, et la série regorge de suffisamment de gags, d'idées et de personnages décalés pour rester sympathique à suivre. Par contre, maintenant que la première saison est terminée, et avec elle, l'histoire du "film" de base, j'ai un peu peur que la saison 2 se perde en route, privée du fil directeur du script original, et que les défauts de la s1 ne soient qu'exacerbés - on verra bien.     

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