Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...

Supernatural, saison 8 (2012) :
Après s'être échappé du Purgatoire, Dean retrouve son frère Sam et, ensemble, ils s'associent au prophète Kevin pour effectuer une série d'épreuves qui leur permettra, à terme, de refermer pour de bon les portes des Enfers...
Il fallait s'en douter : raconter les tribulations de Dean au Purgatoire ne pouvait pas constituer un fil rouge. Ce serait effectivement une folie que de séparer les deux frères trop longtemps, sachant que cette situation n'a jamais été gérée correctement par le passé, malgré de nombreuses tentatives. Par conséquent, quoi de mieux qu'une ellipse pour éluder cette partie ? Voilà une solution de facilité idéale, surtout quand le procédé a déjà été utilisé à de maintes reprises...
En effet, voir Dean revenir au bout d'un an dans la vie d'un Sam désormais rangé ne peut que rappeler le début de la saison 5, avec toutefois des rôles inversés. Le résultat est le même puisque les Winchester se retrouvent très rapidement ensemble, avec bien entendu des griefs l'un envers l'autre pour respecter le quota de pleurnicheries habituelles.

Ceci étant, les scénaristes essaient pour une fois quelque chose de différent en proposant des flashbacks alternés sur la première partie de saison, afin d'expliquer comment Dean est revenu du Purgatoire, et pourquoi Sam est triste d'avoir quitté une vie paisible qu'il n'a jamais eue auparavant (Jessica doit se retourner dans sa tombe en entendant ça, la pauvre).
Pour ce dernier, sa relation avec Amelia n'apporte franchement rien de plus au personnage, si ce n'est que cette fois elle ne se solde pas par la mort de sa dulcinée. Quant au Purgatoire, il paraît beaucoup moins menaçant qu'il ne pouvait l'être dans le final de la saison précédente. Normalement peuplé de monstres, il paraît ici désert avec des forêts clairsemées, et il ne s'y passe rien d'excitant : il s'agit juste d'un prétexte pour montrer que Castiel veut se repentir et pour créer un solide lien d'amitié entre Dean et... un vampire.

Cette propension à refuser d'exploiter correctement certains concepts est assez exaspérante, surtout au regard du traitement de Benny. Pour cautionner l'idée qu'il a bon fond, lorsqu'il tue, c'est en état de légitime défense, et il se sacrifie pour servir de guide à Sam qui doit transiter par le Purgatoire afin de transférer Bobby de l'Enfer au Paradis. Il s'agit d'un personnage purement fonctionnel, existant en premier lieu pour opposer les deux frères.
Mais ce n'est rien en comparaison de la gestion de Castiel... Cherchant pénitence après sa débâcle en tant que nouveau Dieu, il devient d'abord le pantin de Naomi puis celui de Metatron, avec un petit intermède pendant lequel il essaie d'être un hunter. À force d'être tourné en ridicule - sans qu'il s'agisse de second degré -, le personnage perd toute crédibilité malgré quelques vaines tentatives de rappeler sa puissance devenue toute relative.

Pour autant, le fil rouge tient plutôt bien la route. L'objectif principal reste réalisable, même si la présence de deux tablettes sur lesquelles la parole de Dieu est inscrite pour décrire les épreuves à passer afin de fermer les portes du Paradis et de l'Enfer frôle la limite du ridicule.
Au moins, on revoit Kevin, et Crowley revient sur le devant de la scène. Ses manipulations sont toujours aussi détestables, et il est toujours aussi inflexible dans la torture. Malgré tout, son plan consistant à tuer toutes les personnes sauvées par les Winchester en se basant sur les livres de Chuck est plus que dérivatif...

À côté de cela, les scénaristes posent des fondations pour le futur en incluant de nouveaux éléments et en renouvelant la galerie des personnages. Que ce soient Garth, Krissy et son équipe de chasseurs de vampires ou encore Charlie (même si dans son cas, on lorgne beaucoup du côté du fan-service), il y a de quoi développer de nouvelles interactions avec des personnalités distinctes.
Et même si sa découverte est la conséquence d'un épisode totalement honteux (Henry Winchester revient le temps d'un épisode pour foutre en l'air toute la caractérisation de John), le nouveau QG avec ses faux airs de Batcave a un gros potentiel. De même, la confrérie des Men of Letters et sa remise en question de certains acquis - la guérison des démons, par exemple - est une idée intéressante.

Paradoxalement, même si le tournant plus sombre pris par la série (les tueries sont de plus en plus sanglantes et la méthode préférentielle pour achever les monstres en tous genres est la décapitation, parfois très visuelle) laisse peu de place aux épisodes légers (à part le délire autour des cartoons et l'incursion dans le monde du LARP, il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent), c'est aussi ce qui rehausse un peu le niveau, rendant le tout honorable dans l'ensemble.
Après le naufrage de la saison précédente, le navire est presque remis à flots.
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