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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #1187 : Rambo - Last Blood (2019)

Publié le 17 Avril 2020 par Lurdo in Action, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Horreur, Review, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Rambo - Last Blood (2019) :

De retour au pays, John Rambo (Sylvester Stallone) mène une vie plus ou moins paisible sur son ranch familial, où il élève des chevaux en compagnie de Gabriela (Yvette Monreal), une adolescente qui vit là avec sa grand-mère (Adriana Barraza). Mais lorsque la jeune femme, lors d'un passage au Mexique pour y retrouver son père, est enlevée par les frères Martinez (Sergio Peris-Mencheta, Oscar Jaenada), meneurs d'un cartel mexicain, puis exploitée, droguée et violée, Rambo doit sortir de son exil pour la ramener en sécurité... et la venger.

Rambo (2018) était un revival de la franchise moins convaincant que son équivalent pour la franchise Rocky, car plus court, plus en dents de scie, bourré de personnages assez transparents et avec une fin un peu abrupte ; il restait néanmoins intéressant, notamment par son côté brut de décoffrage, et par le bilan que John Rambo faisait de son existence, un bilan qui, finalement, l'amenait à revenir au pays pour la première fois depuis des décennies.

Une fin de franchise honorable, mais qui malheureusement n'aura pas su résister à l'appel de l'exploitation et du dollar, ainsi qu'à la question : comment un vétéran traumatisé comme Rambo va-t-il s'adapter à une vie domestique rangée, alors qu'il a passé sa vie à errer de mission en mission, de pays en pays ?

La réponse, c'est mal : le Rambo de ce Last Blood est un Rambo rongé par son PTSD, qui s'enfouit dans le sol de sa ferme pour y creuser des tunnels et s'y constituer un arsenal, comme à la "grande" époque du Vietnam, un vétéran bourré de médicaments et hanté par les flashbacks du champ de bataille, un homme en constante ébullition qui ne parvient que difficilement à contenir sa rage...

Une approche radicalement différente de l'action hero musculeux et triomphant des 80s (même si le Rambo d'alors avait déjà une part de refus du combat en lui) et qui accompagne un film très noir et sombre, assez glauque, virant parfois même au slasher. La violence est ici encore plus crue que dans le précédent volet, et malheureusement, c'est là l'un des points faibles du film : à trop vouloir une violence frontale et sanglante, loin du spectacle de la franchise d'autrefois, Sly et compagnie ont poussé le curseur à l'opposé. Maintenant, Rambo est trop violent, trop sanglant, et cette violence, si elle fait grimacer lorsqu'elle se produit, est aussi devenue too much, et quasi-caricaturale, difficile à prendre au sérieux (l'arrachage de cœur à main nue).

Ici, plus que jamais, Rambo est un boogeyman de slasher, implacable et meurtrier, mais l'environnement du Mexique ne lui convient pas - trop urbain, c'est une digression qui ne sert qu'à faire un peu de remplissage pour amener un grand final (enfin, un final de taille moyenne) façon Maman, j'ai raté l'avion sur son propre terrain, où Rambo transforme le ranch de sa famille en champ de bataille.

Alors oui, c'est bourrin, mais trop, et le tout finit par tourner à vide, malgré le charisme et la présence de plus en plus torturée de Stallone dans le rôle titre.

Et puis il y a ce plan final sur un Rambo sérieusement blessé, qui s'assied dans son fauteuil, sur le porche de sa demeure, au milieu d'un terrain en ruines et jonché de cadavres, et ferme les yeux, en paix avec lui-même. Ça aurait pu être un joli plan de conclusion pour la franchise Rambo, celui d'un soldat n'ayant jamais pu trouver sa place ailleurs que sur un champ de bataille, et qui finit ses jours après une dernière guerre, ayant sacrifié sa vie domestique et sa demeure à cette vocation sanglante.

Mais non, puisque dans le générique de fin (en mode extraits de tous les films de la franchise), il se relève, et repart à dos de cheval vers d'autres aventures.

Pas sûr que c'était nécessaire, tout ça.

2.5/6 + 0.5 = 3/6 (c'est du niveau DTV, avec un petit supplément d'âme Stallonienne)

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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