Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...
Supernatural, saison 7 (2011) :
Alors que Castiel, le nouveau Dieu, tente d'accomplir son œuvre, Sam et Dean doivent désormais faire face à de nouveaux ennemis, les Leviathans, plus puissants que leurs ennemis usuels, et impossibles à vaincre avec leurs armes habituelles...
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Été 2011, réunion de pré-saison entre les scénaristes.
Sera Gamble : Bonjour à tous ! Alors, à l'ordre du jour, petit brainstorming pour préparer l'orientation de la saison à venir. Des idées ?
Andrew Dabb : Moi je ne donne pas mon avis sans Daniel.
Daniel Loflin : Moi je ne donne pas mon avis sans Andrew.
Ben Edlund : Non mais soyez sérieux les gars, on ne va pas avancer sinon !
Adam Glass : Vu la trempe de tes épisodes, ça te va bien de dire ça...
Ben Edlund : Ah oui ? Ok, je relève le défi de n'écrire que des épisodes sérieux pendant cette saison !
Sera Gamble : On peut déjà oublier les épisodes décalés dans ce cas.
Andrew Dabb : Avec Daniel on veut bien les récupérer !
Robbie Thompson : Je n'étais pas dans l'équipe la saison précédente mais je connais vos épisodes, et vous n'êtes franchement pas aussi bons que Ben.
Daniel Loflin : Euh, elle se prend pour qui la nouvelle ?
Sera Gamble : Stop, pas de dispute ! C'est pas le moment de chouiner comme les Winchester ! Même si j'aime bien les voir le plus souvent possible avec les larmes aux yeux.
Adam Glass : Il faudrait juste trouver ce que nous n'avons pas encore exploré au niveau de la Bible.
Ben Acker : Le Léviathan !
Ben Blacker : C'est pas dans Star Trek et Farscape, ça ?
Ben Acker : On s'en fout, c'est quand même la Bête de l'Apocalypse !
Ben Edlund : Euh, ok les gars, mais vous oubliez Castiel...
Sera Gamble Non mais c'est pourri cette histoire, on la dégage.
Ben Blacker : Au pire on dit qu'il les a en lui.
Ben Acker : Comme ça on le fait exploser, de toute façon à force d'être constipé fallait bien que ça arrive !
Adam Glass : Et les Léviathans prennent forme humaine !
Daniel Loflin : Avec pour projet de tous nous bouffer après nous avoir engraissés ?
Andrew Dabb : Et dans le même temps c'est une sacrée critique sur notre société de consommation qui a une forte propension à la mal-bouffe.
Sera Gamble : Les gars, vous êtes des génies !
Ben Edlund : Non mais là c'est pas possible. Je veux bien écrire des épisodes sérieux, mais pas avec une intrigue aussi naze. Vous faites chier.
Sygbab : Je plussoie ! Ben a raison, c'est franchement pourri ! D'ailleurs, vous me gonflez, je reprends la main.
Et effectivement, ce n'est pas l'idée la plus brillante du monde. Jusqu'à présent, les scénaristes avaient pris l'habitude d'assumer l'histoire racontée - pour le meilleur mais surtout pour le pire en général -, mais on sent cette fois une volonté de se débarrasser d'une intrigue devenue ingérable, et une tentative de revenir aux sources.
Cela part d'un bon sentiment, mais la gestion du fil rouge est plus qu'aléatoire dans la mesure où les Léviathans sont une menace plutôt diffuse, avec un masterplan qui ne mène pas véritablement à une confrontation directe. En effet, l'antagoniste principal prend les traits d'un homme d'affaires dans le style "requin des temps modernes", qui investit la scène médiatique et dont l'attitude nonchalante le rend clairement antipathique. Pour couronner le tout, il est loin d'atteindre le charisme d'un Crowley malheureusement relégué au second plan, sauf en fin de saison où il tire les marrons du feu.
Son retrait - volontaire afin de laisser le champ libre aux Winchester car il y trouve son propre intérêt - a pour conséquence de mettre également de côté le bestiaire habituel auquel sont confrontés les deux frères. On en revient donc aux classiques avec une grande majorité d'intrigues impliquant des fantômes, ou en guise d'adversaires des individus qui utilisent la magie.
Dans ce domaine, le 7.14 Plucky Pennywhistle's Magical Menagerie revient sur la peur panique que Sam ressent envers les clowns en se la jouant vaguement 24 et n'est pas une grande réussite. Le 7.05 Shut Up, Dr. Phil est plus divertissant, mais uniquement parce qu'il regroupe James Masters et Charisma Carpenter, et parce qu'une référence même indirecte à Buffy ne fait jamais de mal.
De manière générale, les épisodes finissent par être répétitifs, de même que les disputes entre Sam et Dean car les prétextes inventés pour les opposer paraissent forcés. Dean tue une ancienne amie de Sam (Jewel Staite !) parce qu'elle est un monstre ? Pas de problème ! Il suffit que Dean passe une nuit avec une Amazone pour avoir une fille que Sam la tue et qu'ils soient à "égalité". Degré d'écriture ? Pas loin de zéro, comme pour les apparitions sporadiques de Lucifer, dans une tentative assez vaine de rendre Sam complètement fou.
Sera Gamble : Franchement je te trouve dur là !
Sygbab : Et encore, je n'ai même pas parlé de mon agacement de voir les Dieux d'autres religions et/ou mythologies être utilisés à tout va.
Sera Gamble : Pourtant c'était plutôt bien vu de se servir d'Osiris pour faire le procès de Dean et de Chronos pour effectuer un voyage dans le temps, non ?
Sygbab : Mouais, revenir sur les actions passées de Dean pour jouer de la glande lacrymale, c'est quand même relou. Bon, allez, la rencontre avec Elliot Ness, par contre, ça passe.
D'ailleurs, ça fait partie des bonnes idées, et heureusement il en reste quelques unes de temps en temps. Parmi elles, l'introduction de Garth sauve l'épisode semi-parodique centré sur le faux mariage de Sam, et sa réapparition plus tard dans la saison est un délice.
La meilleure reste le traitement de la mort de Bobby : l'épisode où il essaie d'échapper à son reaper permet de revenir sur les épisodes marquants de sa vie (le fait qu'il ait tué son père en plus de sa femme est un peu too much), et son retour en tant que fantôme est bien géré.
D'abord déterminé à aider ceux qu'il considère comme ses fils adoptifs, il finit par succomber à la violence de qu'il est devenu : un esprit empli de vengeance envers Dick. Voilà enfin un concept qui permet d'explorer la mythologie initiale de la série, il était temps.
Sera Gamble : Merci, enfin une critique positive, ça fait plaisir !
Sygbab : Oui mais ça m'emmerde de terminer là-dessus. Dont acte.
La fin de saison n'incite pas à l'optimisme avec le retour de Castiel, des démons, l'introduction d'un nouveau prophète qui peut traduire une tablette où sont inscrites les paroles de Dieu, et Dean qui se retrouve au Purgatoire. Ces multiples rebondissements ainsi que le cliffhanger donnent le sentiment étrange d'avoir assisté à une longue transition, par ailleurs ennuyeuse et médiocre.
Sera Gamble : Alors ça, c'est un coup bas..
Sygbab : Tant pis, c'est mon dernier mot !
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