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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #1169 : I am Thor (2015)

Publié le 24 Mars 2020 par Lurdo in Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Documentaire, Musique, Review, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

I am Thor (2015) :

Documentaire musical revenant sur la carrière de Jon Mikl Thor, ex champion de bodybuilding (Mr Canada et Mr USA), devenu, par passion pour le heavy metal et pour le spectacle scénique, la star du rock Thor, un Monsieur muscle qui, à moitié nu sur scène, tord des barres de fer, frappe des monstres de son marteau, se déguise, etc, etc, etc, entre deux chansons plus ou moins inspirées.

Et ce, à la grande époque, fidèlement retracée dans ce film, notamment au travers d'une narration en voix off de Thor en personne. On y découvre ses débuts dans le bodybuilding, ses premiers spectacles improbables, son passage par la case strip-teaseur queutard (une carrière qui a tourné court à l'arrivée d'un collègue afro-américain mieux membré), ses rôles dans des comédies musicales plus ou moins importantes, et puis ses embrouilles récurrentes dans le monde de la musique.

Tout d'abord, un kidnapping suite à un conflit d'intérêt entre maison de disques et manager, conflit qui a enrayé le succès de son premier album ; ensuite, divers problèmes de gestion, de manager, ou de tournée, comme lorsqu'il était sur le point de se lancer dans la plus grosse tournée pyrotechnique de l'histoire de la musique, mais a tout plaqué parce que son manager (qui avait lancé Bruce Springsteen) était trop ésotérique et excentrique ; puis une tournée en Angleterre, où Thor et son épouse/manager s'installent, délaissant totalement le reste du groupe (un trait récurrent chez Thor, clairement plus intéressé par sa carrière et son personnage que par son ensemble) ; suivi d'un passage avorté par la case cinéma... et d'un gros passage à vide d'une dizaine d'années, avec dépression, tentative de suicide, et retour à une vie de famille plus simple et calme.

Jusqu'à son retour, en 1997, un retour qui a signé la fin de son couple, mais la renaissance laborieuse de sa carrière. Et par renaissance, j'entends une suite de prestations assez misérables, avec un Thor boursouflé et rondouillard qui continue à jouer les hommes forts, des musiciens interchangeables, un public absent, etc...

Un comeback tragicomique qui dure depuis vingt ans, et qui constitue la plus grosse partie du documentaire, un documentaire qui passe par une nouvelle dépression, par une attaque cardio-vasculaire, et culmine par une mini-tournée en Scandinavie, où Thor et ses musiciens de l'époque sont accueillis comme des dieux.

De quoi finir sur une note à peu près positive, malgré un océan de moments pathétiques qui font un peu de peine à voir. Cela dit, loin de moi l'idée de lui jeter la première pierre : en filigrane, on devine que le caractère et la vision artistique de Thor l'ont amené là où il est aujourd'hui, mais il semble en avoir conscience, et avoir du recul sur sa carrière. Sans oublier le fait qu'aucun des intervenants n'a quoi que ce soit de critique à dire à son sujet.

I am Thor s'avère donc un portrait assez doux-amer d'un musicien musculeux, kitschouille et un peu malchanceux, incapable de gérer ses finances ou son groupe, qui a eu une carrière digne de Spinal Tap (ou d'un Manowar raté), mais a su toujours rester humain, malgré son personnage de demi-dieu nordique capable de casser des parpaings sur son torse.

Un métrage divertissant et amusant, dans la droite lignée de Anvil : The Story of Anvil, mais dont on se demande constamment quel est le degré de réalité et celui de fiction (certaines anecdotes sont un peu grosses), d'autant que le documentaire est un peu déséquilibré : en se concentrant à ce point sur la comeback story de Thor, et en compressant la période de son succès au premier tiers du film, le métrage limite celle-ci à son côté théâtral et grand-guignol. La musique, elle, passe un peu à la trappe, et cela n'aide donc pas le spectateur intrigué à comprendre l'adoration que semblent éprouver le documentaire et tous ses intervenants envers la musique de Thor...

4/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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