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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Sygbab : Supernatural, saison 1 (2005)

Publié le 15 Mars 2020 par Sygbab in Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Thriller, USA, CW, Supernatural

Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...

Supernatural, saison 1 (2005) :

Les aventures des frères Dean (Jensen Ackles) et Sam Winchester (Jared Padalecki), qui tentent de retrouver leur père John (Jeffrey Dean Morgan), un chasseur de démons mystérieusement disparu...

Un pilote est toujours un exercice délicat dans la mesure où il doit présenter les personnages et l'univers dans lequel ils évoluent. Celui de Supernatural remplit plutôt bien son office en étant assez concis et efficace : deux frères ayant un lourd passé, des monstres à chasser, une voiture pour traverser le pays de part en part. Le téléspectateur est prévenu : il aura sûrement affaire à une formule où les loners ont la part belle, avec un soupçon de mythologie de temps à autre. Sans comparaison sur la qualité intrinsèque des deux séries, cela n'est pas sans rappeler X-Files, et il n'est peut-être pas si étonnant de retrouver John Shiban dans l'équipe scénaristique.

Ce dernier bénéficie d'une certaine expérience en la matière, même si les épisodes signés de sa main ne sont pas toujours très intéressants. Mais parmi ceux dont il est l'auteur, il a au moins le mérite de proposer une variante du concept "ancienne malédiction" dans le 1.10 Bugs, bien plus attrayante que l'effroyable Teso Dos Bichos dans X-Files (peut-être l'un des pires épisodes de la série). Ce n'est pas le seul scénariste d'un certain standing à faire partie de l'aventure, puisque Richard Hatem, créateur de la série Miracles, est également présent. Le 1.10 Asylum - huis clos oppressant dans un asile désaffecté - démontre qu'il n'a pas perdu sa rigueur d'écriture.

Le danger d'un tel format, c'est de faire de la redite, surtout dans un filon du paranormal déjà exploité à de nombreuses reprises. Malgré de la variété dans le bestiaire (fantômes, wendigos, vampires), une orientation plutôt horrifique et la réutilisation de certaines légendes urbaines, le schéma finit par devenir répétitif notamment dans ses gimmicks : les Winchester se présentent quelque part, résolvent l'affaire, et l'un des deux a le droit à la gratitude d'une jeune femme qu'ils ont sauvée (généralement Dean car pour Sam, c'est encore trop tôt après la mort de Jessica). Il y a cependant des variations de certains thèmes, comme dans le 1.10 Faith où les miracles d'un guérisseur aveugle sont en fait l’œuvre d'un reaper contrôlé par sa femme, en échange de la vie de personnes qu'elle juge impures. Le 1.15 Benders, quant à lui, nous plonge dans une sordide histoire dans laquelle une famille de rednecks kidnappe des individus pour leur donner la chasse et assouvir leur désir de tuer.

Pour en savoir plus sur les monstres auxquels ils sont confrontés, les deux frères peuvent s'appuyer sur le journal de leur père, sorte de base documentaire qui répertorie les informations qu'il a récoltées tout au long de sa vie de chasseur. Cela peut sembler être une facilité scénaristique, mais c'est quelque chose de fréquent dans ce genre de séries. Dans Buffy, par exemple, nombre de solutions sont trouvées dans les livres de Giles. Cela permet aussi de marquer la présence de John Winchester dans cet univers, en dépit de son absence physique la majorité du temps. Son apparition en fin de saison alors que Sam et Dean étaient sur une affaire de vampires à priori classique est une bonne surprise : ces retrouvailles mettent un terme à la recherche des deux frères, et recentrent l'intrigue sur le fil rouge.

La fin de saison revient donc sur le mystère autour de la mort de leur mère et de Jessica ainsi que de la disparition de leur père, en revenant sur des éléments disséminés ça et là, notamment sur les visions prémonitoires de Sam qui font partie d'un vaste plan du Yellow Eyed Demon. John lui court après depuis de longs mois pour se venger de la mort de sa femme, et l'introduction du colt en tant qu'artefact qui permet de tuer n'importe quel démon est un enjeu supplémentaire.

Cette réunion de famille fait également remonter à la surface des sentiments refoulés depuis longtemps entre John et Sam : le premier reproche à son fils de les avoir abandonnés, le second d'avoir eu un père qui ne s'est jamais comporté en tant que tel - la raison principale de son désir d'avoir une vie normale. Le tout avec Dean qui essaie de jouer le rôle d'arbitre, coincé entre son petit frère qu'il veut protéger et son attitude de bon petit soldat envers son père. Le fait que les deux personnages principaux aient une vision des choses diamétralement opposée à ce propos est dans l'ensemble bien géré, avec les tensions que cela engendre : Sam a du mal à admettre que son aîné suive aveuglément les ordres de John, et Dean pense que son cadet devrait faire preuve de plus de respect. Le duo est complémentaire, et les deux acteurs ont une bonne alchimie entre eux.

Pour résumer, la structure nécessite d'être retravaillée et les loners sont très inégaux, mais il y a du potentiel sur la partie mythologique. Aux scénaristes de savoir l'exploiter.

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