Noël approche, et chez les Téléphages Anonymes, c'est donc l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
Last Christmas (2019) :
Depuis qu'elle a subi une opération du cœur, Kate (Emilia Clarke) n'est plus la personne chaleureuse et bienveillante qu'elle était autrefois : cynique, mécontente de son emploi de lutin de Noël dans une boutique londonienne de Noël tenue par "Santa" (Michelle Yeoh), et récemment mise à la porte par sa colocataire, elle se cherche, plus ou moins brouillée avec le reste de sa famille (Emma Thompson, Lydia Leonard, Boris Ivakovic). Lorsqu'elle rencontre le mystérieux Tom (Henry Golding), cependant, elle est intriguée, et, espérant le revoir, elle commence à consacrer son temps à un refuge pour sans-abris, où Tom travaille habituellement. Mais sur place, personne ne semble connaître ce dernier, et contre toute attente, Kate retrouve là un sens à sa vie...
Ça aurait pu fonctionner.
Une comédie romantique à l'anglaise, avec une actrice assez sympathique dans le rôle principal, un prétendant asiatique à la mode, des décors londoniens et une bande originale rythmée par les hits de George Michael, le tout sous la plume malicieuse d'Emma Thompson... sauf que pour cela fonctionne, il aurait fallu de la subtilité, un flegme anglais, et une main légère.
Il ne fallait pas confier le tout à Paul Feig, Américain plus habitué à l'humour graveleux qu'à la décontraction britannique ; il ne fallait pas utiliser les chansons de George Michael de manière littérale, avec des paroles illustrant exactement ce qui se passe à l'écran ; et il ne fallait pas construire ce film autour d'un twist de dernière minute, façon Fight Club du pauvre, là aussi littéralement télégraphié par la chanson-titre du métrage, et par un récit nettement moins malin qu'il ne pense l'être.
Il faut être très clair : plutôt que la comédie romantique feel good vendue par la bande-annonce et la promo, Last Christmas est en fait un semi-mélodrame où une fille paumée et un peu dépressive sur les bords réapprend à s'aimer et à trouver un sens à sa vie. Avec, vraiment en marge, une semi-romance embryonnaire avec un mystérieux inconnu, trop absent pour qu'une quelconque alchimie ait le temps de se développer entre Clarke et Golding (qui ont plus une relation de potes que d'amants potentiels).
En tant que comédie romantique, donc, Last Christmas ne fonctionne pas vraiment, tirée vers le bas par un couple falot, par une romance anémique, et par des personnages secondaires assez peu inspirés (toute la famille yougoslave de l'héroïne, avec une Emma Thompson cabotine à l'accent forcé, prétexte à un embryon sous-développé de propos politique sur le Brexit et l'immigration).
Et donc, il y a ce rebondissement de dernière minute, traité comme une révélation stupéfiante par la réalisation (à base de montage au ralenti retraçant tout le film sous un autre point de vue) et par l'écriture, et pourtant largement télégraphié par tout le métrage.
Bref, comme je le disais, ça aurait pu fonctionner. Mais en l'état, c'est assez maladroit et pataud, avec une protagoniste qui reste un long moment assez geignarde et antipathique (elle est assez américaine, dans son écriture, un peu à la Judd Apatow), et un grand final en musique, avec grand discours de leçon de vie à la clef. Forcément.
2.5/6 (heureusement qu'il y a un peu d'humour, et une Michelle Yeoh finalement plus touchante et amusante qu'Emilia Clarke)
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...
Commenter cet article