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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2019 - Creepshow, saison 1 (2019)

Publié le 3 Novembre 2019 par Lurdo in Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Les bilans de Lurdo, Oktorrorfest, Review, Thriller, Télévision, USA, Shudder

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Creepshow, saison 1 (2019) :

Anthologie en 6 épisodes de 45 minutes, composés chacun de deux récits courts inspirées de diverses nouvelles, ou totalement originales, et chapeautées par Greg Nicotero, du célèbre studio d'effets spéciaux KNB.

Bien évidemment inspirée des deux (ou trois, selon que l'on accepte la canonicité de l'ultime volet) films Creepshow, l'anthologie évoque aussi les Contes de la Crypte (forcément), une comparaison renforcée par l'apparence et l'utilité du Creep, qui agit fortement comme le Crypt Keeper de la série HBO.

Sauf que, premier problème : ce Creep est visuellement assez raté, et totalement inutile. On sent que la série n'a pas été faite avec un gros budget, comme le laisse deviner son affiche approximative, et ses séquences animées très limitées (les transitions façon comic-book, par contre, sont plutôt réussies).

Une impression d'anthologie quasi-discount, qui ne fait que se renforcer lorsque l'on découvre ses premiers segments...

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# Gray Matter : lorsque le fils de Richie, un alcoolique, arrive en pleine tempête dans l'épicerie de sa petite ville, il explique au trio présent (Adrienne Barbeau, Tobin Bell, Giancarlo Esposito) que son père ne va pas bien, et que tout a commencé lorsqu'il a commencé à abuser de la boisson...

Adaptation de King, réalisée par Nicotero, ce segment est regardable, mais souffre d'un fanservice Kingien trop appuyé, d'une réalisation un peu penchée, d'une créature dont le mélange numérique/réel ne fonctionne à moitié, et surtout, d'une scène finale totalement forcée et gênante, où tout le monde surjout affreusement. Bref, bilan très mitigé.

# House of the Dead : la petite Evie (Cailey Fleming) découvre un beau jour, dans sa maison de poupée, une tête de cadavre zombifiée, qui semble se déplacer seule. Bien vite, les autres occupants de la maison de poupée sont alors traqués par la tête, et la situation s'envenime dès qu'Evie détourne le regard...

Écrit par le scénariste de Bird Box, ce récit n'est pas effrayant pour un sou, mais, au contraire, s'avère plutôt ludique et amusant. Est-ce dû à l'apparence de la tête tranchée, tout sauf menaçante, ou au simple fait que tout se concentre sur une maison de poupée, et que le risque est par ailleurs inexistant ? Quoi qu'il en soit, c'était sympathique à regarder, mais hautement anecdotique.

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# Bad Wolf Down : le face à face, pendant la Seconde Guerre Mondiale, entre un commando de soldats américains et une escouade nazie, alors même qu'un loup-garou rode dans les parages...

Un bon gros ratage bisseux d'un compère de Dan Harmon, qui donne dans le grotesque et dans la débauche de lumières et de couleurs agressives, avec des maquillages fauchés, un Jeffrey Combs en roue libre, une "Française" qui parle mal français, et des onomatopées qui éclatent à l'écran comme dans un mauvais Batman.  Je n'ai pas du tout accroché à cette proposition, qui ressemblait plus à un mauvais court-métrage de potes qu'à un segment professionnel.

# The Finger : lorsqu'il trouve un étrange doigt coupé dans la rue, Clark (DJ Qualls) le ramène chez lui, et s'aperçoit progressivement qu'il donne naissance à Bob, une créature sanguinaire, mais finalement assez attachante, qui semble décidée à prouver son affection à Clark en le débarrassant de tous ses ennemis...

Un segment (du scénariste de Critters 3, 4 et de The Crow) reposant entièrement sur DJ Qualls et sur la créature avec laquelle il interagit, une créature plus ou moins réussie selon les plans, mais finalement assez attachante. La narration face caméra et en voix off ne plaira pas à tout le monde, mais elle est justifiée, compte tenu de la conclusion du tout : à l'image du reste de ce récit, ça plaira ou non, mais en ce qui me concerne, j'ai trouvé le tout plutôt amusant et sympathique, à défaut d'être totalement maîtrisé.

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# All Hallows Eve : Les Golden Dragons, une bande d'ados (Connor Christie, Madison Thompson, Andrew Eakle, Jasun Jabbar, Michael May) un peu trop âgés et fatigués pour faire la tournée d'Halloween, décident de se déguiser une dernière fois et de réclamer leur dû à un quartier terrifié par leur présence...

Un segment à l'atmosphère Halloweenesque assez agréable, mais à l'interprétation assez inégale, et au fil narratif cousu de fil blanc : on devine très tôt ce qu'il en est réellement, et on attend patiemment que le récit rattrape le spectateur, ce qu'il fait de manière assez basique et quelconque.

# The Man in the Suitcase : Récemment plaqué par Carla (Madison Bailey), Justin (Will Kidrachuck), stoner et glandeur invétéré, s'aperçoit qu'il s'est trompé de valise à l'aéroport, et que dans son bagage se trouve un contorsionniste moyen-oriental (Ravi Naidu) souffrant le martyre. Mais lorsqu'il tente de l'aider, il découvre que la douleur amène l'inconnu à cracher des pièces d'or. Aussitôt, en compagnie de Carla et d'Alex (Ian Gregg), le colocataire de Justin, le jeune homme commence à exploiter cette occasion inespérée...

Personnages antipathiques pour un postulat pourtant amusant, mais au résultat bien trop plat et prévisible, avec en prime une illustration sonore assez médiocre. À l'image de son personnage principal, ça ressemble un peu à un script basé sur une idée de stoner, développée de manière approximative, et qui se finit donc de façon bancale, avec des effets visuels plutôt laids, et un retournement de situation final qui ne surprendra personne.

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# The Companion : Harold (Logan Allen), un adolescent harcelé, se réfugie dans une ferme abandonnée pour échapper à son frère aîné qui le maltraite. Là, il découvre un épouvantail sinistre, qui revient à la vie lorsqu'il retire la dague plantée dans son cœur...

Un récit adapté d'une histoire courte de Joe Lansdale, et qui s'avère affreusement creux, en cela qu'il est cousu de fil blanc, et qu'il manque cruellement de punch, d'énergie et de suspense. On a l'impression d'avoir déjà vu cette histoire à de multiples reprises, ce n'est pas particulièrement bien filmé ou interprété (les éclairages colorés assez fauchés n'aident pas), et il n'y a que la chute qui fonctionne un minimum (tout en étant télégraphiée au possible).

# Lidya Lane's Better Half : Lydia Lane (Tricia Helfer), PDG d'une grande entreprise, doit gérer la colère de sa maîtresse, Celia (Danielle Lyn), lorsque celle-ci apprend qu'elle ne recevra pas la promotion qu'elle attendait. Mais un accident plus tard, et voilà Lydia prise au piège dans un ascenseur avec le corps de Celia, visiblement bien décidé à se venger.

Pas franchement plus original ni mieux filmé (beaucoup de problèmes de continuité, notamment au niveau du cadavre qui change de position en fonction des angles de caméra et des prises - sans que ce soit voulu par le récit), cette histoire bénéficie cependant d'une interprétation nettement plus solide (principalement de Helfer), qui parvient à transcender un peu l'écriture pataude. Ce n'est pas terrible, c'est déjà vu, mais ça se regarde gentiment.

1x05 :

# Night of the Paw : Angela (Hannah Barefoot) réchappe de justesse à un accident de voiture grâce à Avery Whitlock (Bruce Davison), propriétaire d'un salon mortuaire, qui la recueille et la soigne. Rapidement, elle découvre cependant que Whitlock est hanté par ses actions passées, et par les souhaits qu'il a fait grâce à une patte de singe magique...

Rien de vraiment original ou inédit dans cette énième version de la Monkey's Paw de W.W. Jacobs, mais une interprétation fiable de Bruce Davison, et un peu de racolage, avec une Hannah Barefoot en petite tenue. À part ça, on est en terrain vraiment familier et ce segment, plus long que la moyenne, semble paradoxalement souffrir de la stylisation à outrance de sa réalisation (éclairages prononcés, plans débullés, etc) et de sa durée inutile, puisque le tout finit par tomber un peu à plat sur la fin, à bout de souffle. Pas forcément mauvais en soi, mais rien de mémorable.

# Times is Tough in Musky Holler : Menacés par ses concitoyens d'être livrés en pature à des zombies dans de pseudo-jeux du cirque, le maire de la ville de Musky Holler (Dane Rhodes), son shérif (David Arquette), et plusieurs de leurs sbires tentent de se justifier de leurs actes.

Moins de 15 minutes, pour un segment qui semble avoir été tourné à la dernière minute, en fin de saison, une fois que le budget de cette dernière avait été épuisé : avec ses flashbacks narrés et interprétés en voix off, et illustrés par des images fixes façon bande dessinée, l'épisode tombe à plat, surjoué au possible (notamment par Arquette), cachant la plupart de ses effets, et ressemblant plus à une ébauche d'idée qu'à un script vraiment développé.

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# Skincrawlers : Henry (Dana Gould), en surpoids et malheureux, décide d'essayer un régime miracle proposé par le Dr. Sloan (Chad Michael Collins) : ingérer une anguille lacustre mutante qui, en quelques jours à peine, semble dévorer toute graisse superflue. Mais l'approche d'une éclipse solaire semble tout changer...

Un segment co-écrit par Paul Dini, et qui déborde de gore jusqu'à en devenir grotesque. Amusant, pour peu que l'on fasse abstraction de tous les acteurs qui cabotinent affreusement, et de son déroulement très prévisible, qui donne presque l'impression que l'épisode tout entier a été construit autour de sa punchline finale.

 

# By The Silver Water of Lake Champlain : Rose (Sydney Wease), une adolescente orpheline de père, vit avec son petit-frère, sa mère Leigh (Gena Shaw) et son beau-père Chet (James Devoti), violent et méprisant. Mais Rose n'a qu'une obsession : le monstre du Lac Champlain, où elle vit, et auquel son père a consacré toute son existence, jusqu'à en perdre la vie. Persuadée que le monstre existe, Rose décide de tout faire pour laver la mémoire de son père...

Un segment mou, éventé et plat réalisé par Tom Savini, à partir d'une nouvelle de Joe Hill, et qui passe tellement de temps sur son mélodrame familial qu'il finit par en sous-exploiter ses créatures (tout le budget est clairement passé dans la bête, avec un résultat très inégal), et par livrer un récit télégraphié et pas du tout convaincant. Et je dois avouer que la jeune Sydney Wease ne m'a pas particulièrement convaincu.

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Bilan :

Voilà voilà.

Ce revival de Creepshow est terminé, et pour être franc, je ne comprends pas. Je ne comprends pas la réception critique et publique totalement extatique outre-atlantique, où, à en croire ce qu'on peut y lire, ce Creepshow est la meilleure anthologie horrifique depuis des décennies.

Je ne comprends pas comment un programme aussi fauché et dépourvu d'idées soit à ce point applaudi, alors que systématiquement, ces épisodes donnent l'impression de premiers jets de scripts tournés à la va-vite avec une réalisation souvent approximative, et des effets de style (animation, etc) trop ambitieux pour les moyens du programme.

Je ne vais pas m'épancher plus que ça sur cette anthologie : je n'ai pas été impressionné par le produit fini, loin de là, et je trouve que le tout est un beau gâchis (à un ou deux épisodes près, peut-être). Cela dit, la série ayant déjà été renouvelée suite à son succès d'audience, il faudra voir si la saison 2 sera plus maîtrisée, ou si elle bénéficiera d'un budget plus confortable.

Une chose est sûre, cependant, on ne pourra pas dire que j'attendrai la suite de ce sous-Contes de la Crypte avec grande impatience...

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de toutes les séries passées en revue sur ce blog en cliquant directement sur ce lien...

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