Chez les Téléphages Anonymes, d'octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
La Famille Addams (The Addams Family - 2019) :
Lorsque Margaux Needler (Allison Janney), spécialiste en rénovation, décide de fonder la ville d'Assimilation au pied de la colline où vit la famille Addams (Charlize Theron, Oscar Isaac, Chloë Grace Moretz, Finn Wolfhard, Nick Kroll, Bette Midler), les deux univers entrent en collision : d'un côté, les humains conformistes, et de l'autre, la famille morbide et excentrique. Et pour ne rien arranger, Wednesday Addams décide de se rebeller contre les traditions familiales, en sympathisant avec la fille de Needler...
Petite avant-première pour ce film qui ne sortira que début décembre par chez nous... mais je ne pouvais clairement pas passer à côté de cette famille emblématique et tellement synonyme, à mes yeux, d'Halloween et de macabre.
Malheureusement, les craintes que l'on pouvait avoir à l'annonce du projet ont fini par ses révéler fondées : confiée aux mains des responsables de Sausage Party, et tentant délibérément de se rapprocher au maximum des dessins originaux de Charles Addams, cette Famille Addams 2019 donne le ton dès sa première scène, qui voit une jeune Morticia se lever et se maquiller (avec les cendres de ses ancêtres)... sur du Christina Aguilera. La note d'intention est assez claire, et le produit fini s'avère ainsi étrangement... médiocre, relativement lisse, et (globalement) dénué de tout mordant ou de toute corrosion.
En fait, ce long-métrage assez plat manque de folie, de rythme, et d'une bande originale mémorable, se contentant de lorgner fortement sur les autres versions de la célèbre famille (de la série originale à la comédie musicale en passant par les deux films de Sonnenfeld) sans vraiment proposer quoi que ce soit qui justifie vraiment l'existence d'une nouvelle version animée.
Pire, entre son esthétique très particulière (outre la famille, les personnages secondaires ont un design vraiment ultra-générique), son humour très inégal (pour chaque gag qui fonctionne, il y en a deux ou trois qui tombent à plat), son message anti-conformiste désormais bien éventé, sa structure un peu bancale, et son manoir Addams trop souvent présenté en plein jour, sous un ciel lumineux, on peine à retrouver ce qui faisait le charme de la famille et de son monde, et l'on se retrouve avec quelque chose qui lorgne d'un peu trop près sur la série des Hôtel Transylvanie.
Et puis, je dois bien l'avouer, cette version de Morticia n'a pas du tout fonctionné sur moi. Du début à la fin, on n'entend pas "Morticia", on entend Charlize Theron qui débite son texte avec un semblant d'accent peu convaincant, et qui confond la froideur de Morticia avec une absence d'interprétation. À comparer avec Oscar Isaac qui, malgré un Gomez en retrait et peu développé, se donne complètement à son personnage.
Ce n'est pas désastreux, mais c'est décevant, d'autant plus que ce projet est l'aboutissement d'un development hell conséquent, avec un métrage qui est un temps passé entre les mains de Tim Burton, lequel prévoyait d'en faire un métrage en stop-motion...
2.5 + 0.5 pour le capital sympathie de la famille et pour efforts de la direction artistique = un minuscule 3/6
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