Suite de cette série comique diffusée sur Comedy Central (saison 1 passée en revue ici), et qui relate, avec beaucoup d'humour noir et de cynisme, le quotidien d'une grande corporation clairement maléfique dirigée par l'impitoyable Christian Deville (Lance Reddick)...
Corporate, saison 2 (2019) :
Alors que Christian DeVille décide de lancer Hampton DeVille dans le monde des chaines d'information en continu, ses subordonnés s'humanisent un peu, cependant toujours lobotomisés par leur travail et par la vie au sein d'une entreprise cruelle et sans pitié...
Une deuxième saison dans la droite lignée de la première, et qui continue d'aborder des thèmes comme le vieillissement, les romances professionnelles, la guerre des sexes, la pression du groupe, la manipulation des médias, etc, sous un angle particulièrement corrosif, décalé et toujours très inventif.
On pourra notamment citer, cette année, l'épisode façon Usual Suspects, dans lequel Jake, Matt, John et Kate tentent de justifier de frais professionnels considérables en inventant une rencontre avec une Kyra Sedgwick très trumpienne ; la mise en place d'un système de surveillance de tous les employés, qui dégénère en dictature supervisée par Matt ; les vacances improbables de Matt dans un pays méditerranéen ; ou encore, l'épisode quasi-slasher, dans lequel Matt et Jake se croient seuls au bureau à l'occasion de la Fête du Travail, et en profitent pour fouiller dans les affaires de leurs collègues... jusqu'à l'arrivée de Christian DeVille.
Mais l'épisode le plus marquant est sans nul doute l'épisode "catastrophe nationale", qui souligne l'hypocrisie complète des entreprises, des célébrités et des particuliers lors d'une tragédie : tout le monde (sauf Jake) s'y révèle plus préoccupé par la course à la charité et aux likes que par la tragédie, tout le monde veut se faire bien voir en publiant des messages compatissants et creux, tout le monde gagne de l'argent et de la popularité sur le dos des victimes... avec en prime, un caméo d'Andy Richter en pseudo-victime de la tragédie (ayant un film à promouvoir), et une Anna Akana toujours impeccable en manipulatrice "voleuse de publication".
Sans oublier le season finale, qui voit Hampton DeVille pousser sa chaîne d'informations dans une direction toujours plus catastrophiste, façon Fox News, pour promouvoir une apocalypse fictive, et décupler les rentrées d'argent des autres départements de l'entreprise. Un marketing de la peur qui se termine par un message très désabusé de "les rêves et les espoirs, ça ne sert à rien, résous-toi à la médiocrité de ton quotidien, et soumets-toi à ton sort", finalement totalement cohérent avec le reste de la série.
Comme l'année dernière, la saison 2 de Corporate est une saison particulièrement glauque et cynique, tout en étant très amusante à suivre dans son refus de prendre des gants, et dans son sens de l'humour très noir.
Vivement conseillé, donc, pour peu qu'on accroche à ce style d'humour.
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