
Skyfall :
Laissé pour mort après une mission ratée, Bond (Daniel Craig) reprend du service lorsqu'un dangereux terroriste, Silva (Javier Bardem), s'en prend au MI6 et à M (Judi Dench) : ancien agent des services secrets, Silva est bien décidé à se venger de cette dernière, et seul Bond et sa collègue Eve (Naomie Harris) peuvent encore s'interposer...
Film anniversaire célébrant les 50 ans de la franchise Bond, ce Skyfall était présenté comme un film événement, une sorte de boucle bouclée concluant l'origin story de Bond entamée avec Casino Royale, et faisant le point sur la saga, avec de nombreux clins d’œil et pas mal de fanservice.
Et pour cela, EON productions a eu recours aux services de John Logan, scénariste multi-récompensé, qui avait déjà largement fait dans le recyclage de franchise peu inspiré avec Star Trek Nemesis. Ici, il reprend sa formule Trek, avec un méchant-double négatif corrompu et abimé du héros, épris de vengeance, et à la profondeur psychologique finalement assez superficielle (pour faire simple, le personnage répond au cliché gentiment honteux du méchant décoloré et efféminé).
Il ne faut donc pas s'attendre à quoi que ce soit de vraiment mémorable, au niveau de l'écriture, puisque le rythme est très inégal, que le plan de Silva est défaillant et improbable, que Bond a une conception très particulière de la défense d'un lieu assiégé, et que les clins d’œil sont amenés sans la moindre finesse.
Et pourtant, paradoxalement, le tout marche nettement mieux que dans les deux films précédents, puisque, sous la caméra de Sam Mendes, le tout est bien filmé et dynamique, et surtout, c'est bien interprété : Javier Bardem semble s'amuser, Judi Dench a droit à un baroud d'honneur, et Daniel Craig - même s'il commence à prendre un coup de vieux, et ressemble toujours autant à un agent de la Spetsnaz - a enfin choisi d'adopter un peu du flegme et de l'humour de Bond.
C'est d'ailleurs le cas du film dans son ensemble, qui semble enfin assumer son héritage : voiture, musique, humour, chanson d'ouverture, Q, Moneypenny, poursuites enfin spectaculaires... bref, Bond retrouve un peu de panache, même si c'est loin d'être parfait, ça fait déjà plus plaisir à voir que Quantum et Casino.
3.5/6
(dommage que la franchise se soit ensuite désintégrée avec Spectre, qui, malgré la même équipe créative, s'est totalement vautré - cf critique ici)
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