De manière assez inattendue, les épisodes de reprise de The Orville et de Star Trek Discovery, la semaine dernière, se sont avérés des plus surprenants, et à l'opposé l'un de l'autre, avec un Orville vraiment décevant et insipide, totalement centré sur les relations soapesques des personnages, et un Discovery prometteur, laissant augurer d'une seconde saison plus aboutie, travaillée, et décontractée...
The Orville 2x02 - Primal Urges :
Alors que le vaisseau arrive en orbite d'une planète sur le point d'être détruite par son étoile, et que l'équipage doit sauver la poignée de survivants y vivant encore, Bortus développe une addiction à la pornographie holographique, addiction qui finit par mettre son couple et l'équipage en danger...
Un second épisode un peu mitigé, en ce qui me concerne : pas de MacFarlane au scénario... mais ça ne veut pas dire que le script et son écriture soient formidablement aboutis.
Ici, avec cet épisode initialement produit pour la saison 1, Orville reprend clairement une intrigue habituelle de Star Trek The Next Generation (Hollow Pursuits, etc - bref, tout ce qui tournait autour de Reginald Barclay et de sa tendance à se réfugier dans l'holodeck pour fuir le monde extérieur, et éviter d'interagir avec autrui), en lui rajoutant une dose de graveleux et d'humour... et en tentant néanmoins d'en faire quelque chose de sérieux, sur un couple en crise, traumatisé par une action passée (le choix que le compagnon de Bortus a fait au sujet de leur enfant, la saison passée)... le tout enrobé d'une menace ultra-générique pensant sur le vaisseau (un virus informatique), d'une mission urgente (le sauvetage des habitants de la planète), et d'un dilemme cornélien (le sacrifice d'une partie de ces habitants).
Autant dire que le script, qui tente de jongler avec toutes ces directions, et toutes ces tonalités différentes, est un peu à la peine, et donne souvent l'impression de survoler ce qui mériterait d'être traité plus en profondeur (la dépression de Bortus, par exemple, qui est réglée d'un coup de "mission dangereuse qui redonne le sens des priorités").
Et pourtant... cet épisode n'est pas désagréable pour autant. Le budget conséquent alloué aux créatures et aux effets spéciaux (assez spectaculaire, le grand final de l'épisode) permet de conserver l'intérêt, et l'humour, çà et là, fait mouche. En comparaison du premier épisode de la saison, c'est donc nettement meilleur, et ce, même si ça mériterait un bon coup de polish pour lisser les problèmes de l'écriture.
Star Trek Discovery 2x02 - New Eden :
Alors qu'il suit les traces de l'un des phénomènes lumineux rouges, le Discovery arrive dans le quadrant bêta, en orbite d'une planète inconnue menacée de destruction, et occupée par des humains dépourvus de technologie...
Un épisode de Discovery qui, pour une fois, ressemblait vraiment à du Star Trek. Peut-être trop, d'ailleurs, puisque le couplet de la peuplade autochtone dérivée des humains et en danger de mort, et la Prime Directive, etc, c'est vraiment du réchauffé.
Néanmoins, à choisir, je préfère encore que Discovery nous resserve du réchauffé de Star Trek, que de subir quelque chose de 100% action, 0% scénario, comme en saison 1. Ici, donc, on est confronté à une opération de sauvetage de dernière minute (plutôt bien rendue à l'écran), à des interactions de l'Away Team avec les habitants de la planète (moyennement convaincant, principalement parce que je n'ai pas aimé le jeu de l'interprète de Jacob), et à un développement des membres de l'équipage qui se poursuit (Tilly commence à avoir des visions - probablement la spore de fin de saison dernière ; on apprend des choses sur Owosekun ; la pilote a du travail et des répliques).
De quoi remplir les 44 minutes de l'épisode, même si, étrangement, j'ai trouvé qu'il manquait un peu de développement et de profondeur pour que le scénario fonctionne vraiment. À l'identique, tout ce qui tournait autour de la proto-Prime Directive, ou encore de la thématique de la Foi, m'a semblé vraiment sous-développé. En somme, il reste des progrès à faire sur l'écriture, notamment des dialogues.
Néanmoins, à aucun moment je n'ai eu envie de m'arracher les cheveux, donc je crois qu'on peut dire que la série progresse, et continue dans la bonne direction. (et je dois dire que les similitudes involontaires entre le Orville et le Discovery chroniqués cette semaine m'ont fait sourire)
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