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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #810 : Liberation Day (2016)

Publié le 27 Août 2018 par Lurdo in Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, Musique, Politique

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Liberation Day :

Surréaliste.

C'est vraiment le mot qui définit le plus ce documentaire retraçant la visite de Laibach, groupe slovène provocateur, connu pour sa satire très prononcée et son utilisation des codes des régimes totalitaires, ainsi que pour ses reprises militaristes de morceaux pop, en Corée du Nord, pour y tenir un concert à l'occasion du 70ème anniversaire de la "libération" du pays du joug japonais.

Surréaliste, depuis son ouverture reprenant la Mélodie du Bonheur, illustrant une juxtaposition d'images de propagande et de guerre, et d'innombrables images d'artistes occidentaux en concert, pour montrer les similitudes entre ces deux types d'adoration de masse.

Surréaliste, pour la volonté du groupe de rester en retrait, toujours in character, ce qui laisse Morten Traavik, réalisateur du tout, et organisateur de ce concert, sur le devant de la scène, à lutter contre la censure et les impératifs d'un régime dépassé (tant technologiquement qu'idéologiquement) par ce que propose le groupe.

Surréaliste, parce qu'on a droit, par moments, à de véritables interrogations de la part de certains membres de la délégation occidentale, qui se demandent si les gens qu'ils voient autour d'eux, tous souriants et polis, sont véritablement opprimés et lobotomisés par leur régime (la réponse est oui, clairement, mais ponctuellement, l'utopie nord-coréenne semble crédible).

Surréaliste, enfin, pour le bref aperçu que l'on a du concert (une seule chanson), et du gouffre existant entre ce groupe conceptuel et d'avant-garde, et un public policé et raide, qui ne comprend pas vraiment ce qu'il à sous les yeux, et qui ne sait pas comment réagir autrement que par des applaudissements polis et modérés.

On regrettera néanmoins que le film manque d'un petit quelque chose : pas assez de Laibach ou de musique, un peu trop de problèmes et d'incompréhensions techniques, pas assez de recul et de recontextualisation du tout, pour redonner un peu de sens à ce film de tournée...

Dans l'ensemble, cependant, c'est assez fascinant, intrigant, et on se demande encore comment diable tout ceci a bien pu s'organiser sans virer à l'incident diplomatique...

4.25/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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