
N'importe Qui (2014) :
Remi Gaillard, le trublion des caméras cachées du web, est en crise. Ses amis (Franc Bruneau, Alban Ivanov, Sylvain Katan & Quentin Jodar) en ont assez de son égo et sa compagne (Nicole Ferroni) voudrait qu'il soit plus mûr et adulte. Gaillard décide alors de tenter de se comporter en adulte responsable, pour le meilleur et pour le pire...
Un métrage bancal, qui rappelle un peu les Onze Commandements de Michael Youn, en cela qu'il tente de donner une structure narrative aux gags en caméra cachée de Gaillard, avec plus ou moins de succès.
Il est amusant d'apprendre que Gaillard a renié le film et son réalisateur, mécontent du format actuel du film : on a ainsi une bonne heure de narration retraçant la crise de Gaillard, ses relations de couple, sa dépression, etc, puis 10 minutes de caméras cachées inédites, pour conclure.
Là où il y a un paradoxe, c'est que le film fonctionne à peu près lors de son heure de narration, absurde, décalée, avec un second degré et un recul salvateur sur le personnage de Gaillard, et une Nicole Ferroni impeccable.
Dès que les caméras cachées reviennent, cependant, le côté sale gosse impertinent et mal élevé de Gaillard ressurgit, et avec lui, on rappelle au spectateur que systématiquement, malgré les costumes d'animaux et compagnie et les occasionnels gags purement visuels, les prestations de Gaillard sont souvent "méchantes", en cela qu'elles se font au détriment d'autrui, et qu'elles reposent pour la plupart sur un concept : "faire ch*er le monde".
(on me dira que c'est le concept même de la caméra cachée, mais il y a l'art et la manière de le faire sans que ce ce soit violent ou que ça paraisse "hostile")
Résultat : on passe tout le film à se dire qu'il semble y avoir là une tentative de prise de conscience de Gaillard, d'évolution de son personnage vraiment pas sympathique à la vase, et puis en fait non, on retombe de manière pataude dans les caméras cachées du bonhomme, menant à une conclusion un peu précipitée, et à un retour au status-quo.
Dommage.
2.5/6 (néanmoins meilleur que ce que je craignais)

Connasse, Princesse des Coeurs (2015) :
Parisienne imbuvable, Camilla (Camille Cottin) découvre un jour qu'elle n'aime pas sa vie, et qu'elle est faite pour une vie de princesse. Elle décide alors de partir pour l'Angleterre, et de tenter de séduire le Prince Harry...
Mouais.
Là, sur un postulat similaire - utilisation d'une pseudo-trame narrative pour mettre en scène des caméras cachées - on a tout l'inverse de N'importe Qui : la trame narrative est quasi-inexistante, à peine alimentée par la voix off (très inégale) de Cottin, qui illustre une suite de caméras cachées très moyennes (voire nulles - pauvres chiens), mettant en scène Camille Cottin en connasse absolue et arrogante (normal, c'est son personnage).
Et puis c'est tout. Ce qui fonctionnait plus ou moins au format pastille comique sur Canal + s'avère épuisant et agaçant sur la durée d'un long-métrage - ça n'a pas le décalage et l'excentricité d'un Borat, ni sa pertinence ou son fond - , et une fois en Angleterre, le dispositif de la caméra cachée trouve ses limites.
Le film se résume donc à Cottin qui fait des caprices pendant 80+ minutes, et donne une image déplorable de la France à l'étranger... ce qui est peu.
(heureusement, le générique de fin, avec toute l'équipe qui s'excuse à chaque gag, permet de désamorcer un peu la mauvaise impression générale, et d'adoucir le tout, mais bon)
1/6
(décidément, j'ai vraiment beaucoup de mal avec le genre de la caméra cachée)
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
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