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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #791 : MOIS FRANÇAIS - Vive la Vie (2005) & Les Trois Frères : Le Retour (2014)

Publié le 9 Août 2018 par Lurdo in Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, France, Romance, Drame

Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française... ​​

Vive la Vie (2005) :

PDG riche et séduisant, Richard (Didier Bourdon) déprime lorsqu'il apprend qu'il n'a que 103 de QI. Mannequin superbe, Maud (Alexandra Lamy) déprime lorsqu'un casting se passe mal. Clown d'hôpital, Rachid (Zinedine Soualem) est épris de Colombe (Armelle Deutsch), qui est gravement malade. Contre toute attente, le destin de ces quatre personnes va se croiser et s'entremêler...

Ouhlà la bonne grosse bouse. Une pseudo-comédie sentimentale qui finit par sembler être sponsorisée par le Medef ("les riches sont des gens comme les autres, ils sont humains, ils ont besoin d'amour, de câlins, de respect, et c'est d'autant plus vrai si ce sont des patrons, car les patrons, ce sont des gens formidables, des bienfaiteurs qui font vivre les petites gens"), avec des personnages antipathiques, suicidaires, arrogants, constamment en train de s'auto-apitoyer, et surtout... ils sont tous très mal écrits.

Leurs dialogues sont vraiment bancals, plein de pseudo répliques mordantes totalement décousues, et que les acteurs peinent vraiment à rendre convaincants, au point que les scènes ressemblent le plus souvent à un patchwork de phrases sans rapport, comme si l'on leur avait retiré des phrases au hasard.

Et puis bon, le côté "Bourdon est un tombeur irrésistible", et la scène de sexe gratuite, sans façons.

Bref, une comédie qui ne fait pas rire, qui se donne de grands airs pseudo-profonds et intellectuels mais est creuse au possible, dont la musique est vraiment datée, et qui vire au mélodrame sur la fin, sans être crédible un seul instant.

1/6

Les Trois Frères - Le Retour (2014) :

20 ans après leur rencontre, les frères Latour (Didier Bourdon, Pascal Légitimus, Bernard Campan) sont déjà au fond du trou lorsqu'ils apprennent qu'ils doivent, en plus, de l'argent aux notaires responsables de l'héritage de leur mère. Accompagnés de Sarah (Sofia Lesaffre), la fille de Bernard, ils s'embarquent alors de nouveau dans des mésaventures toujours plus rocambolesques...

Sorti au faîte de leur gloire, en 1995, le premier Les 3 Frères était un film typique des Inconnus, au meilleur de leur forme. Et même s'il s'essoufflait un peu sur la longueur, ce road movie contenait suffisamment de punchlines et de répliques hilarantes pour rester dans les mémoires (en plus d'avoir un enfant adorable au casting).

Alors forcément, 19 ans plus tard, après la séparation et la reformation du trio, tout le monde attendait cette suite au tournant, pour le meilleur et pour le pire. Et ça n'a pas manqué : alors même que les Inconnus se préparaient à remonter ensemble sur scène, l'accueil hostile et virulent du film a coupé court à tout projet, et a mis un terme à la suite de la carrière du célèbre trio.

Mais est-ce que cette suite valait vraiment toute cette bile déversée ?

Et bien malheureusement, il faut bien reconnaître que 20 années de comédies et de drames français ampoulés sont passées par là, depuis les années 90, et les Inconnus n'en sont pas sortis indemnes : finie, la tendance à partir en vrille, à oser les délires inédits, à marier satire et punchlines percutantes...

Probablement parce qu'ils ont perdu le rythme et l'habitude des sketches courts et dynamiques, les Inconnus peinent désormais à insuffler le moindre rythme à leur film, à créer le moindre moment mémorable.

C'est gentiment mou (20 minutes pour que ça démarre, 45 pour qu'ils soient enfin au fond du trou - à ce moment du film de 1995, il y avait déjà plusieurs répliques cultes, et plusieurs scènes incontournables), plat, à la limite de la fainéantise, nettement plus centré sur Campan (le moins enclin du trio à remettre le couvert depuis la fin des Inconnus) et sur sa fille sortie de banlieue (pas forcément mauvaise actrice, mais totalement transparente, et un cliché ambulant), et ça se contente d'aligner les figures imposées renvoyant directement au premier opus (les déguisements, la drogue, les disputes, l'émeute sur le plateau tv, "cent patates", le travestissement de Campan...), ponctuant un fond assez daté et creux.

Et puis, toujours, cette obsession pour l'argent, le pognon, pas forcément problématique au premier abord, mais qui, après revu le premier volet, Madame Irma et Vive la Vie (qui partagent d'ailleurs un même réalisateur et co-scénariste), saute vraiment aux yeux.

Une suite anémique et inutile, et un chant du cygne regrettable pour le trio.

2/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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