
Hibou (2016) :
Las d'être totalement ignoré par tout le monde, Rocky (Ramzy Bédia), employé serviable d'un laboratoire pharmaceutique, découvre un jour un grand-duc dans son salon. Un grand-duc qui lui est indifférent, mais qui a une portée symbolique que Rocky ne s'explique pas. Sur un coup de tête, Rocky enfile alors un costume de hibou, mais il ne parvient pas plus à attirer l'attention d'autrui... jusqu'au jour où il croise le chemin d'une jeune femme déguisée en panda (Élodie Bouchez), de laquelle il tombe aussitôt amoureux...
Première réalisation et scénario de Ramzy en solo, qui choisit de se lancer dans une comédie poétique assez courte, tournée au Canada (90% de la distribution parle avec un accent québécois), et qui rappelle fortement le cinéma de Gondry ou de Dupieux.
Au programme, un métrage au décalage et à la naïveté enfantine, à l'illustration musicale inégale, pour une romance étrange, et un script tellement absurde, décalé et conceptuel, qu'il en est presque abscons, et trop nonchalant pour son propre bien.
C'est notamment sur le plan de la symbolique et des métaphores que le scénario peine beaucoup, puisqu'on ne perçoit jamais vraiment ce que le film tente de transmettre : quelque chose sur les apparences dans notre société, sur le rapport au père ("le grand-duc" était le surnom du père de Ramzy IRL, et l'est dans le film), sur l'isolement, l'oubli, sur le manque, sur plein de choses... et sur rien à la fois, car le tout est trop vague et brouillon pour vraiment fonctionner.
Bref, pour un premier essai, c'est une fable gentillette, mais globalement inaboutie, et à la fin un peu frustrante.
2.5/6 (avec néanmoins une grosse envie de lui mettre la moyenne pour l'effort et l'originalité)

Si j'étais un homme (2017) :
Névrosée, complexée et fraîchement divorcée, Jeanne (Audrey Dana) est à bout, humiliée tant dans sa vie privée que dans sa vie professionnelle. Jusqu'au jour où, en se levant, elle découvre qu'un pénis lui a poussé durant la nuit : de quoi la faire paniquer, mais aussi, après un certain temps d'adaptation, de quoi lui faire découvrir la vie sous un angle différent, et lui redonner confiance en elle...
Une comédie se revendiquant féministe, écrite, réalisée et interprétée par Audrey Dana, et qui prend un postulat de départ sympathique, une distribution secondaire amusante (Alice Balaïda est attachante, comme toujours, Christian Clavier est à peu près sobre, Eric Elmosnino parvient à être touchant), et une actrice principale qui (forcément) se donne à fond dans son rôle (et adopte des mimiques et une gestuelle clairement réfléchies en amont)...
... pour en faire une comédie malheureusement pas très mémorable, à la métaphore principale assez transparente, et au traitement un peu trop caricatural et superficiel.
Ajoutez à cela un déroulement trop prévisible, et une fin à la nudité assez gratuite (qui permet d'esquiver le problème de la romance à composante trans), et l'on se retrouve avec une comédie fantastique décalée, mais peu satisfaisante.
2.25/6
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