Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. Et cette semaine, on se concentre sur la romance, à l'occasion de la Saint Valentin...
Jenny (Katherine Heigl) vit depuis cinq ans une parfaite histoire d'amour avec Kitty (Alexis Bledel), sa "colocataire", mais elle n'a jamais osé avouer la vérité à sa famille. Un jour, cependant, elle décide de se marier et de fonder une famille, et fait le grand saut : ses parents (Tom Wilkinson et Linda Emond) et sa soeur (Grace Gummer) découvrent le mensonge de Jenny, et c'est toute la cellule familiale unie qui s'effondre soudain...
Apparemment inspiré des expériences familiales de la scénariste/réalisatrice septuagénaire, ce drame indépendant est plein de bons sentiments, mais a un problème de taille : il est particulièrement daté et balisé.
Si ce métrage était sorti tel quel il y a 15-20 ans, les réactions particulièrement basiques des personnages auraient fait sens ; mais aujourd'hui, de telles réactions épidermiques (la sœur jalouse et compétitive, les parents qui ne comprennent pas et rejettent en bloc, les voisins qui montrent du doigt et qui jasent, etc), bien que toujours possibles, sont un peu caricaturales, du moins à ce degré.
Et comme le film reste totalement élémentaire dans son approche du sujet, n'injectant jamais le moindre humour, la moindre originalité, ou la moindre modernité dans les rapports de tous ces personnages, on se retrouve avec un métrage particulièrement standardisé, digne d'un téléfilm Lifetime un peu friqué, et honnêtement assez platement écrit.
Qui plus est, il est un peu difficile pour le cynique qui sommeille en moi de ne pas me demander si ce script n'était pas un moyen pour Heigl, à la carrière en sérieuse perte de vitesse et à la popularité en berne, de se racheter une image et une crédibilité en jouant un personnage LGBT
...Mais trêve de mauvaise foi, d'autant que Heigl, comme la plupart des autres acteurs de la distribution, s'acquitte très bien de son rôle, et est très convaincante (on ne peut pas en dire autant de Bledel, mais c'est plus la faute de la scénariste, qui ne développe jamais le personnage, ni ne lui donne plus de 15 lignes de dialogue dans tout le film, ce qui l'empêche - et par extension, empêche le couple qu'elle forme avec Heigl - d'exister).
Pour résumer, l'interprétation des acteurs sauve le film de la médiocrité, sans toutefois parvenir à vaincre les clichés et les dialogues peu inspirés qui font de ce métrage une énième variation sur ce sujet, sans la moindre originalité intrinsèque.
2.25/6
Un Baiser au Coin du Feu (Campfire Kiss) :
Enseignante en mathématiques zélée et protectrice, Dana (Danica McKellar) couve un peu trop son fils adolescent (Dylan Kingwell) et décide, pour se faire pardonner, de l'emmener dans un camp de vacances en pleine nature. Là, elle tombe sur Steve (Paul Greene), père célibataire spontané et aventureux d'une jeune adolescente (Alissa Skovbye) en difficulté scolaire, et rapidement, les deux unités monoparentales se rapprochent, en dépit de leurs différences...
Comédie romantique/familiale made in Hallmark, Campfire Kiss n'évite pas les clichés habituels de la mère célibataire rigide, peureuse et über-organisée (avec la collègue/bff ethnique et l'ado timide et maladroit) opposée à un père de famille cool, aventureux, bricoleur et détendu, mais dépassé par son adolescente, avec les deux parents qui se rencontrent en vacances, s'éprennent l'un de l'autre, et se rapprochent de par leur complémentarité vis à vis de leurs enfants respectifs, blablabla.
En fait, à peu de choses près, on n'est pas loin du postulat de départ d'une comédie comme Famille Recomposée, sans le budget voyage qui avait payé des vacances africaines à Adam Sandler et Drew Barrymore.
Ici, on a donc un script assez basique, un couple principal qui fonctionne assez bien, un camp de vacances plus hivernal que printanier, et une écriture assez inégale, qui confère au tout un rythme un peu nonchalant et décousu.
Sans surprise, le métrage ressemble ainsi plus à une suite de scénettes prévisibles qu'à un vrai récit, et on sent que McKellar était productrice, car son personnage passe plusieurs scènes à vanter de manière forcée et maladroite les mérites des mathématiques, comme si elle faisait la promotion de l'un des nombreux livres éducatifs pour enfants dont elle (diplômée en mathématiques) est par ailleurs l'auteur.
Dans l'ensemble, donc, rien de vraiment formidable : l'interprétation est honorable, et ça a bon fond, mais ça ne restera vraiment pas gravé dans les mémoires, surtout si l'on a revu Famille Recomposée récemment.
Un petit 3/6 (et encore...)
L'Inconnu du Bal (Very, Very, Valentine - 2018) :
Fleuriste et botaniste amateure, Helen (Danica McKellar) rencontre un séduisant inconnu - Charles (Damon Runyan) - lors d'un bal masqué se tenant aux Jardins Botaniques, et tombe sous son charme ; mais ce dernier disparaît, laissant derrière lui la rose qu'il portait à sa boutonnière. Helen le retrouve alors et commence à le fréquenter, sans se douter que Henry (Cameron Mathison), le meilleur ami de la jeune femme, est épris d'elle, et que ce sont ses conseils qui guident Charles dans leur relation...
À nouveau Danica McKellar, mais dans un autre registre, celui d'une version de Cendrillon dans laquelle les protagonistes auraient échangé leurs places, avec le "Prince" qui s'enfuie, et laisse derrière lui quelque chose permettant à sa belle de le retrouver (le tout mâtiné de Cyrano, avec Charles qui séduit Helen grâce aux conseils secrets de Henry).
Rien de forcément très original, rien de très subtil, c'est vraiment cousu de fil blanc, mais à la limite, pourquoi pas. Le vrai problème, cependant, c'est la distribution masculine de ce téléfilm : comme je l'avais mentionné dans ma critique de Le Festival de Noël, Damon Runyan fait un partenaire romantique très peu engageant, dans de tels métrages ; il manque d'énergie, de punch, de charisme, bref, il est assez terne et oubliable.
Face à lui, Cameron Mathison s'en sort mieux... mais il n'a pas grande alchimie romantique avec McKellar (en tant qu'amis de toujours, aucun problème, mais lorsqu'il s'agit de transformer cette alchimie en quelque chose de romantique, ça ne marche pas vraiment).
Résultat : le film ronronne très rapidement, les seconds rôles sont oubliables, les montages musicaux sur fond de pop sont quelconques, et les enjeux de la dernière demi-heure laissent globalement de marbre.
Un bon gros bof, donc.
2.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
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