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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo : Wet Hot American Summer - Dix ans plus tard (2017)

Publié le 28 Janvier 2018 par Lurdo in Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Comédie, Netflix, Thriller, Action, Fantastique

Wet Hot American Summer, sorti en 2001, est une comédie culte que tout amateur d'absurde et d'improbable se doit d'avoir vue : parodie des summer camps movies américains, ce métrage signé de la troupe de The State est désormais un incontournable du genre, et possède, dans sa distribution, d'innombrables visages familiers et autres piliers de la comédie américaine actuelle.

Wet Hot American Summer : First Day of Camp, mini-série diffusée sur Netflix  en 2015, s'inscrivait directement dans la continuité du long-métrage... en se posant en préquelle à celui-ci, et ce quand bien même les acteurs avaient tous clairement pris 15 ans depuis le tournage du film : pas de problème, David Wain, Michael Ian Black et Michael Showalter avaient intégré cette différence d'âge et de physiques au décalage humoristique, pour une suite à la hauteur de son modèle, malgré quelques petits problèmes de rythme, inhérents à ce nouveau format.

Et donc, en 2017, toute cette petite bande de joyeux lurons a remis le couvert une fois de plus, s'inspirant des pistes laissées dans le film et dans la série, et promettant de découvrir le destin de ces personnages, dix ans plus tard.

Wet Hot American Summer : Dix ans plus tard (Wet Hot American Summer : Ten Years Later) :

En 1991, dix ans exactement après leur dernier été au Camp Firewood, tous les moniteurs et responsables de ce dernier se retrouvent sur place, pour faire le point sur leurs vies, leurs romances, et sur l'avenir du camp, que Beth (Janeane Garofalo) songe à fermer... Mais dans l'ombre, une sombre conspiration présidentielle se trame, et celle-ci pourrait bien mener à la destruction totale  du camp de vacances et de tous ses pensionnaires.

Difficile de faire un vrai bilan d'une telle saison, une saison marquée par un changement de cible évident pour la team Showalter/Wain/Black, et par des difficultés toujours plus importantes à réunir chaque année tout le cast de la série... D'autant plus que la distribution de WHAS gagne de nouveaux membres supplémentaires avec chaque nouvelle saison !

Le changement de sujet était inévitable, compte tenu de la période temporelle à laquelle se déroule cette saison : les années 90. Exit donc la parodie des camps de vacances (elle reste néanmoins présente en filigrane pendant toute la saison) et place aux parodies des métrages à la mode à la fin des années 80 et au début des années 90 : les thrillers géopolitiques à tendance nucléaire, les triangles amoureux impossibles façon Ross/Rachel/Emily, les comédies générationnelles à la Singles ou Reality Bites/Generation 90, les thrillers domestiques façon La Main Sur Le Berceau, et bien sûr, les films de "retrouvailles" centrés sur les "10-year reunions" - voire même, pour être encore plus dans le ton du camp de vacances, Indian Summer (1993), avec ses anciens campeurs qui se retrouvent des années plus tard et découvrent que le camp où ils ont passé leurs étés va bientôt fermer ses portes...

Ça donne donc de quoi faire aux scénaristes, qui nous concoctent ainsi huit épisodes improbables, pour une mini-saison à mi-chemin entre le ton du film original, et celui de la précédente déclinaison télévisuelle. En effet, cette année, compte tenu de la cible des parodies de la bande, l'accent est mis de manière assez prononcée sur le relationnel, pour le meilleur et pour le pire : s'il est toujours amusant de voir évoluer la romance impossible de Coop et de Katie, d'autres sous-intrigues de ce type (Mark et Claire, ou encore Jay Courtney - très drôle - et Amy Poehler) ne fonctionnent vraiment pas aussi bien, et semblent parfois n'être là que pour donner quelque chose à faire aux acteurs impliqués.

On regrettera aussi l'éclatement de la distribution, au fil des ans : si le remplacement de Bradley Cooper par Adam Scott fonctionne (principalement parce que c'est totalement dans l'esprit du Dj Ski Mask de la saison précédente, et que tout le monde trouve ça normal dans le cadre de la série), que l'absence de Joe Lo Truglio (qui fait la sieste pendant une grosse partie de la saison) passe inaperçue, et que le bref caméo de David Hyde Pierce (improvisé, filmé à la webcam avec une fausse moustache, devant l'étagère à Emmys de l'acteur), est tout simplement parfait, l'enquête d'Elizabeth Banks (séparée du reste de l'équipe jusqu'à la toute fin) tombe un peu à plat, et les mésaventures de Chris Pine, Jason Schwartzman et Chris Meloni (encore une fois génial) semblent toujours un peu détachées des problèmes du camp.

Et pourtant, il s'y passe de ces choses improbables !

La série monte ainsi progressivement en puissance, comme le film, pour verser dans le grand n'importe quoi jouissif et hilarant, à la conclusion métadiscursive plutôt définitive : et si la seule explication à tous ces étés improbables et à ces runnings-gags, avec conspirations présidentielles, boîte de conserve parlante, et cadavres ressuscités, c'était l'imagination hyperactive de Coop ?

Le show botte ainsi en touche d'une manière parodique - après tout, difficile de prendre au sérieux cette hypothèse, surtout compte de tenu de la réalité fantaisiste de la série... Quoiqu'il en soit, si elle donne quelques signes d'essoufflement, la saison fonctionne tout de même globalement, et si elle doit être la conclusion des mésaventures des personnages du camp Firewood, soit : ce fut un baroud d'honneur bien sympathique.

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