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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Christmas Yulefest 2017 - 84 - Beauté Cachée (2016)

Publié le 4 Janvier 2018 par Lurdo in Critiques éclair, Cinéma, Review, Christmas, Noël, Yulefest, Drame, Fantastique

Noël est passé, mais chez les Téléphages Anonymes, la Christmas Yulefest et son marathon de cinéma festif continuent jusqu'à l'Épiphanie...

Beauté Cachée (Collateral Beauty) :

Traumatisé par la mort de sa fille, Howard (Will Smith), un publicitaire new-yorkais, se replie sur lui-même, au grand dam de ses collègues et amis (Edward Norton, Kate Winslet, Michael Peña), qui voient là l'avenir de leur agence mis en péril. Pour y remédier et tenter de briser cette spirale dépressive, ils décident alors de profiter d'une étrange habitude de leur ami (Howard écrit des lettres pleines de colère à l'Amour, au Temps et à la Mort, qu'il accuse de tous ses tourments) pour le confronter aux destinataires de ses courriers, interprétés par trois acteurs (Keira Knightley, Jacob Latimore, Helen Mirren) recrutés par leurs soins...

Au premier abord, pas vraiment un film de Noël... et pourtant, les 3/4 du métrage se déroulent au moment des fêtes, et, étrangement, le postulat de départ ressemble diablement, dans le fond, à Un Conte de Noël de Dickens, avec ces trois esprits qui ont des fonctions similaires dans la vie du protagoniste (et de ses collègues).

Car, oui, soyons clairs, on est clairement dans du mélodrame fantastique gentiment pompeux, et qui souffre fortement d'une écriture bancale - et d'une structure qui l'est tout autant. La faute à un gros problème de point de vue du récit, et à des rebondissements affreusement éventés et improbables.

Si, à l'instar du Dickens, le film avait adopté le point de vue de Howard, et l'avait suivi dans ses visions/interactions, réservant ses gros rebondissements à la toute fin (façon The Game), ça aurait peut-être pu marcher, et donner à Smith autre chose à jouer que la dépression et la grimace.

Seulement voilà, le plus gros du film est du point de vue des trois collègues de Howard, et l'on suit leur plan "machiavélique" dans ses moindres détails.

Pas forcément le choix le plus intéressant, pertinent, ou éthique (le film se plie en quatre pour tenter de justifier les actions des amis de Howard, mais bon, leurs manigances sont tout de même des plus douteuses), d'autant que ça a pour conséquences involontaires de rendre la "dépression" de Howard trop caricaturale et "hollywoodienne" (à la fin, il pleure un bon coup, il fond en larmes dans les bras de sa femme... et dans la scène suivante, il est guéri), et de trahir assez rapidement la véritable nature des "trois acteurs".

L'écriture manque en effet vraiment de subtilité : la métaphore des dominos tombe à plat, l'émotion est forcée, les dialogues patauds, et en rajoutant une sous-intrigue centrée autour de Naomie Harris (sous-intrigue ayant là aussi droit à son twist final capillotracté), le script abat encore un peu plus ses cartes prématurément, pas aidé par une réalisation incapable de dissimuler l'identité de la personne parlant de la "beauté cachée", dans le flashback.

En résumé : rebondissements qui ne fonctionnent pas, histoire pas totalement aboutie, émotion forcée, personnages secondaires à la moralité discutable, ambitions démesurées compte tenu du script (on sent que le métrage essaie d'être dans la lignée d'un certain cinéma moralisateur et donneur de leçons comme les Américains aiment en produire à Noël)... il ne reste que la distribution pour sauver le tout - mais là encore, c'est principalement Helen Mirren qui sort du lot, rien de plus.

2/6

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Comme toujours, retrouvez la liste complète (et mise à jour avec les titres français) des films de Noël déjà passés en revue sur ce blog les années précédentes, en consultant notre Index Christmas Yulefest disponible ici...

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