Noël est passé, mais chez les Téléphages Anonymes, la Christmas Yulefest et son marathon de cinéma festif continuent jusqu'à l'Épiphanie...
Killing Gentleman (The Merry Gentleman) :
Fuyant Michael (Bobby Cannavale), son mari violent et membre des forces de l'ordre, Kate Frazier (Kelly Macdonald) trouve refuge à Chicago, où elle tente de redémarrer une nouvelle vie loin de tout. À l'approche des fêtes de Noël, elle rencontre ainsi Frank Logan (Michael Keaton), un homme distant et dépressif qui cache un lourd secret : c'est un tueur à gages qui peine de plus en plus à accomplir son métier. Une étrange amitié commence alors à se nouer entre ces deux âmes torturées... mais les choses se compliquent lorsque Michael retrouve Kate.
Un thriller/drame réalisé et interprété par Michael Keaton, qui s'en sort finalement assez bien à ce double poste - d'autant que, dans l'absolu, il n'était pas censé réaliser le métrage, et qu'il n'est passé derrière la caméra pour ce film, son tout premier en tant que réalisateur, qu'après que le réalisateur initial ne soit tombé malade à quelques jours du début du tournage.
Rien d'exceptionnel d'un point de vue technique (on note quelques choix de réalisation et de montage discutables, probablement le résultat d'un manque d'expérience de Keaton), mais une jolie ambiance froide et austère, qui fonctionne plutôt bien pour ces personnages meurtris et repliés sur eux-mêmes, et pour cette période de l'année (les deux premiers tiers du film se déroulent à Noël, la suite durant le reste de l'hiver).
On accrochera ou non à cette atmosphère particulière (le film s'ouvre sur 7 ou 8 minutes sans le moindre dialogue) et à tous ces non-dits, mais pour peu que l'on soit intrigué et/ou sensible au charme de l'attachante Kelly Macdonald, le film a de quoi satisfaire (et sa durée de 90 minutes facilite grandement l'expérience).
Après, je mentirais si je disais que tout fonctionne : j'ai notamment trouvé que la grosse scène dramatique et tendue du retour de Cannavale, par exemple, manquait un peu de subtilité et de mesure dans sa mise en images, ce qui a eu pour effet de souligner le côté forcé et artificiel (ou du moins numéro d'acteur en pleine représentation) de ce moment, et m'a sorti pendant quelques minutes du film.
Autre souci : avec sa durée limitée et sa fin en queue de poisson (qui en frustrera plus d'un), on a régulièrement l'impression qu'il manque des morceaux du film, morceaux qui permettraient de développer la relation des deux protagonistes, et d'étoffer un peu l'enquête policière, aux raccourcis inaboutis.
Mais dans l'ensemble, un métrage pas désagréable du tout, bien interprété et filmé (Macdonald est excellente), mais dont le ton inhabituel et l'ambiance glaciale risquent d'en détourner plus d'un.
3.5/6
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Comme toujours, retrouvez la liste complète (et mise à jour avec les titres français) des films de Noël déjà passés en revue sur ce blog les années précédentes, en consultant notre Index Christmas Yulefest disponible ici...
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