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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Sygbab - Spartacus : Les Dieux de l'Arène (2011)

Publié le 16 Décembre 2017 par Sygbab in Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Action, Aventure, Histoire, Starz

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Spartacus : Les Dieux de l'Arène (Spartacus : Gods of the Arena) :

Une préquelle est toujours un exercice de style difficile, à fortiori quand elle est due à l'absence de l'acteur principal pour cause de maladie - une contrainte de production pour le moins exceptionnelle. Il faut en effet savoir instiller un intérêt autre que le sort des personnages dont on connaît à l'avance l'évolution, ou encore disséminer quelques détails épars fournissant un éclairage différent sur certains évènements.

Cependant, il existe un écueil, et pas des moindres : à force de vouloir tout expliquer, des incohérences peuvent voir le jour, et quelques éléments sont susceptibles de désamorcer des situations placées dans le futur ou de décrédibiliser certains personnages.

Le traitement réservé à Crixus en est le meilleur exemple : cela casse un peu le mythe de constater que son statut de champion invaincu provient d'un abandon volontaire de Gannicus. Il en est de même pour Ashur : la première saison faisait référence à de nombreux combats dans l'arène, laissant penser qu'il était un grand combattant. Or, seule sa fourberie est mise en avant...

Dans les grandes lignes, la plupart des détails sont tout de même bien exploités, et la façon dont le lien est fait avec le développement futur des personnages est satisfaisante. Il y a même de très bonnes idées, comme le fait de montrer Lucrecia comploter contre son beau-père pour que son mari s'épanouisse et laisse libre cours à son esprit déviant et à son ambition dévorante.

Pour ne pas dépayser le téléspectateur, le ton est toujours aussi trash, avec les mêmes ingrédients : une violence toujours aussi graphique, et des mœurs débridées qui donnent lieu à des orgies et autres joyeusetés. Là où le bât blesse, c'est dans le déroulement de l'histoire, qui opère une sorte de mimétisme avec la première saison : un champion est adulé et d'autres cherchent à le destituer. Cela est certes inhérent à la condition des gladiateurs, voués à mourir à tout instant, mais il n'y a pas beaucoup de variété.

Les scénaristes essaient pourtant de se démarquer en introduisant un Gannicus au caractère bien trempé, qui ne cherche pas à honorer la Maison à laquelle il appartient tant il est absorbé par sa gloire et par les plaisirs qui en découlent. Mais ils font l'erreur de lui octroyer une manière de combattre similaire à Spartacus puisqu'il porte deux épées, ce qui invalide la volonté de s'écarter du héros principal de la série.

C'est tout aussi contre-productif que les clins d’œil un peu forcés, comme l'exhibition entre Gannicus et Crixus qui se transforme en combat réel (idée qui reviendra encore plus tard) : le dénouement est certes plus heureux que la confrontation entre Varo et Spartacus, mais la scène est dénuée d'intensité. Évidemment, cela rentre dans le cadre d'une intrigue principale clairement établie et qui tourne autour des machinations incessantes de Batiatus afin d'élever sa position, mais ce n'est pas bien passionnant.

Voilà bien le principal souci : les ingrédients principaux sont toujours là, les petits subtilités concernant les personnages sont dans l'ensemble savoureuses, mais l'emballage n'est pas à la hauteur.

Cela est peut-être dû au fait qu'il n'y ait que six épisodes, mais les ennemis de Batiatus manquent de charisme malgré les efforts fournis pour les rendre impitoyables, notamment dans le cas de Tullius. De fait, les complots du premier n'ont pas le même poids, d'autant qu'on avait déjà compris qu'il est sans foi ni loi.

La copie est un peu brouillonne, mais en remettant cela dans le contexte précité, le travail effectué reste intéressant - sur certains points seulement.

Il n'y a toutefois rien d'indispensable.

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