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Gilmore Girls - A Year in the Life 1x04 - Fall :
Partie seule en randonnée, Lorelai remet son couple et sa vie en question : exactement ce que redoute Luke, resté seul au diner, et totalement perdu sans sa compagne. Rory, elle, met un terme à sa relation avec Logan, et décide d'entamer l'écriture du livre portant sur sa famille...
Un téléfilm de conclusion à cette nouvelle année en compagnie des Gilmore Girls, et à cette occasion, Amy Sherman-Palladino reprend les reines de ses personnages, pour nous offrir ce qui ressemble plus à deux épisodes de 50 minutes (avec coupure pensive bien délimitée au milieu, sur Rory qui revient dans la maison de ses grands-parents, et s'installe là) qu'à un récit unitaire de 100 minutes.
Ce n'est pas forcément un mal, tant ça permet de bien séparer les deux phases importantes de la vie des femmes Gilmore : le premier "épisode" permet à tout le monde de faire le point, et de prendre des décisions, tandis que le second sert de conclusion plus légère et heureuse aux personnages, une conclusion centrée sur le mariage de Lorelai et de Luke.
La première partie bilan permet à Lorelai de réaliser qu'elle n'est pas faite pour la randonnée : on s'en doutait tous depuis bien longtemps, mais cette excursion en pleine nature donne lieu à des scénettes amusantes, à des caméos de Jason Ritter (Parenthood), de Stacey Oristano (Bunheads) et de Peter Krause (Parenthood, et le compagnon de Lauren Graham IRL), ainsi qu'à un coup de téléphone touchant de Lorelai à sa mère.
Lorelai avait besoin de faire le bilan de sa vie, et de passer un cap : ce sera celui du mariage (qui intervient au terme d'une scène-monologue mémorable de Luke/Scott Patterson, très motivé) mais aussi de l'expansion du Dragonfly Inn, histoire de garder Michel sous contrat, quitte à demander un peu d'argent à Emily.
Une Emily qui se cherche elle aussi, mais finit par comprendre durant ses vacances en compagnie de son nouveau beau (auquel elle ne semble pas particulièrement attaché ^^) et de toute la famille de sa gouvernante (interprétée depuis le début de la saison par Rose Abdoo, aka Gypsy), qu'elle n'a plus grand chose en commun avec la haute société qu'elle fréquentait du vivant de Richard.
Une rupture franche, qui est confirmée durant la seconde moitié de cet Automne, et qui semble partie pour durer, puisque Emily vend la demeure familiale, plaque le comité DAR, et part s'installer à Nantucket pour y entamer sa vie de femme libérée (et y pourrir la vie des visiteurs d'un musée local !). Une émancipation bienvenue et logique, pour un personnage qui aura su se réinventer après la mort de Richard...
Et puis reste le problème Rory. *soupir*
Pour de nombreux spectateurs (et surtout spectatrices), il a toujours existé une certaine identification au personnage de Rory, alias "l'adolescente jeune, pâle, intelligente, timide, mécomprise, réservée, passionnée par les livres et ambitieuse, promise à une brillante carrière de journaliste, et qui en plus parvient à séduire tous les hommes qui attirent son regard, tant elle est charmante". En ce qui me concerne, je n'ai jamais été concerné par une telle identification, d'autant que très rapidement, dans la série, on pouvait comprendre que Rory prenait, comme sa mère avant elle, de nombreuses décisions peu inspirées et judicieuses.
Mais contrairement à sa mère (qui, si elle n'est pas exempte de défauts, a pendant le plus gros de sa vie adulte et dès l'âge de 16 ans, su grandir, s'affranchir des avantages liés à sa famille, et devenir une adulte plus ou moins responsable à la carrière florissante), Rory a eu un parcours bien différent. Malgré ce qu'elle a beau affirmer, Rory a, depuis l'âge de 16 ans, commis autant d'erreurs que sa mère, mais ce que cette mini-série nous montre, c'est qu'elle n'a pas su capitaliser dessus, ni en tirer la moindre leçon : à 32 ans, elle est toujours aussi immature, toujours aussi dépendante de sa famille, de son héritage, et d'autrui, et n'a jamais eu la douche froide qu'a connu sa mère adolescente, et qui a fait redescendre cette dernière sur Terre.
Tout cela s'inscrit donc plutôt bien dans la continuité du personnage tel qu'il existe depuis le pilote, et il est donc difficile pour moi de voir dans l'évolution de Rory aux mains des Palladino la trahison que bon nombre de fans ont cru déceler. En même temps, si on s'identifie au personnage, et qu'on espère pour elle (comme pour soi) le meilleur, je peux comprendre qu'on s'estime blessé en la voyant totalement paumée, entretenue, et immature à l'âge de 32 ans (c'est frustrant, on ne peut le nier).
Et si l'on rajoute, en plus, le rebondissement des trois mots finaux (assez prévisibles), on comprend que la boucle est bouclée, et qu'il faudra peut-être que Rory marche littéralement dans les pas de sa mère pour qu'elle devienne enfin une adulte responsable.
Mais à part ça, que dire de plus sur cet épisode, et sur ce revival ?
Qu'il était imparfait, mais dans l'ensemble assez réussi et touchant.
Que le mariage de Luke et Lorelai était à l'image de cette dernière : improbable et dégoulinant de guimauve.
Que toute la séquence quasi-onirique de Rory et de la Life and Death Brigade était à vomir (malgré quelques visages familiers de Bunheads parmi les danseuses du club de tango), et tout ce que je détestais déjà, à l'époque de la série, dans l'environnement bourgeois-bohème- irresponsable de Logan & compagnie.
Que le caméo d'Alex Borstein en Miss Cécile était gratuit ; que celui de Dean était très efficace ; et que le retour de Sookie a réussi à me toucher.
Et que je doute que l'on ait droit à une suite, un jour, donc autant profiter de ce revival agréable : le circle of life a repris ses droits, tout le monde passe à autre chose, et une page se tourne sur la petite bourgade de Stars Hollow.
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