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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #615 : Detour (2016)

Publié le 15 Novembre 2017 par Lurdo in Critiques éclair, Cinéma, Review, Thriller, UK, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Detour :

Harper (Tye Sheridan), un jeune étudiant en droit, ne gère pas bien l'état végétatif de sa mère, victime d'un accident de voiture pour lequel il blâme son beau-père (Stephen Moyer). Un soir, dans un bar, il croise le chemin de Johnny Ray (Emory Cohen), une petite frappe, et se retrouve confronté à un choix crucial : soit il accompagne Ray et sa petite-amie Cherry (Bel Powley) dans un road-trip jusqu'à Vegas, pour y trouver son beau-père et le faire disparaître, ou bien il reste chez lui, et tente de se charger seul de cette situation. Dans les deux cas, bien des mésaventures sanglantes l'attendent...

Pour une raison ou pour une autre, depuis Creep (2004), Christopher Smith a une cote particulièrement démesurée auprès des amateurs de genre. D'autant plus étrange qu'après Creep, Smith a enchaîné Severance, Triangle, et Black Death, trois films de genre très inégaux dont Triangle se démarque probablement le plus, de par sa structure "boucle temporelle" toujours amusante et sa popularité.

Néanmoins, les métrages de Smith ont toujours souffert de multiples problèmes d'écriture (généralement un gros manque de subtilité et de finesse), et j'ai toujours trouvé qu'ils avaient une idée supposément forte, qu'ils peinaient à développer et à étoffer correctement. D'ailleurs, même son film de Noël récent, Get Santa, souffrait des mêmes problèmes, et s'avérait particulièrement frustrant.

Aussi, lorsque je me suis attelé à ce Detour, ce fut avec une certaine prudence : de nombreuses critiques élogieuses parlaient d'un concept original et ludique, rapidement évident dans le récit... et effectivement, moins de quinze minutes après le début du film, on a droit à un split-screen, montrant deux lignes temporelles divergentes, en fonction d'une décision du personnage principal.

Et là, je me suis dit "oooh, des réalités différentes, en fonction des décisions du personnage... si c'est bien mené, ça peut déboucher sur quelque chose d'intéressant, je ne m'attendais pas à un thriller semi-fantastique de ce type".

Et puis en fait, non.

(SPOILERS)

Comme on le devine à la moitié du film (avant que le scénario ne nous l'explique aux 2/3 du métrage), il n'y a pas de réalités parallèles, mais une seule ligne temporelle présentée de manière déstructurée au spectateur, alternant flashbacks et road-trip, et tout ce que l'on a sous les yeux, en fait, c'est un ersatz de thriller dans la lignée de films comme True Romance, assez bien interprété, mais à la réalisation inégale, et à l'intérêt finalement assez faible à partir du moment où tout reprend un déroulement chronologique normal.

En même temps, il ne fallait pas s'attendre à grand chose d'un film s'ouvrant par un cours magistral d'un professeur de droit expliquant qu'il y a toujours moyen, pour quelqu'un d'intelligent et d'instruit, de tricher avec la loi pour s'en sortir... autant annoncer directement la fin du film, et faire gagner beaucoup de temps au spectateur.

2/6

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