Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

# Pire Soirée (Rough Night) :
Jess (Scarlett Johansson), Alice (Jillian Bell), Frankie (Ilana Glazer) et Blair (Zoë Kravitz) se connaissent depuis la fac, et décident, à l'occasion de l'enterrement de vie de jeune fille de Jess, de passer un week-end de folie à Miami. Là, elles retrouvent Pippa (Kate McKinnon), une amie australienne de Jess, et rapidement, les choses dégénèrent... notamment lorsque les amies causent la mort accidentelle d'un petit criminel, qu'elles ont pris pour un strip-teaseur.
Une "female ensemble comedy" graveleuse et bas de plafond comme il en fleurit de nombreuses depuis le succès de Mes Meilleures Amies, qui semble avoir donné comme seule leçon à tous les apprentis scénaristes et réalisateurs des deux sexes : les femmes aussi peuvent se montrer vulgaires, stupides, boires, se droguer et parler de cul, il n'y a pas de raison !
Dont acte, avec cette comédie pas très drôle, écrite, réalisée et interprétée par deux des créatrices de la série Broad City, avec en prime le compagnon de ma réalisatrice dans le rôle du fiancé de ScarJo... un fiancé qui se retrouve avec toute une sous-intrigue prenant bien trop de temps durant ce récit (d'autant que l'enterrement de vie de garçon ultra-timoré avec hommes "émasculés" qui font une dégustation de vin et parlent sentiments, c'est un gag amusant pendant quelques secondes, mais pas plus). Mais passons...
Ce Rough Night, dans l'ensemble, est hautement dérivatif : 30 premières minutes de sous-Mes Meilleures Amies/Very Bad Trip, sans grand intérêt ; puis la bascule vers le sous-Weekend Chez Bernie/Very Bad Things s'opère alors, et le film se transforme en comédie noire pas franchement originale. D'ailleurs, c'est bien ce qui caractérise le plus cette # Pire Soirée : son manque flagrant d'originalité. Tout semble déjà vu, du numéro de McKinnon en pilotage automatique, avec un accent australien et tous les clichés qui vont avec, aux divers rebondissements, en passant par les personnalités de toutes ces protagonistes, ScarJo/Mini-Hillary Clinton en tête, ou encore par cette confrontation émotionnelle inévitable, aux 2/3 du film, quand les protagonistes se disent leurs quatre vérités.
De bout en bout, on est en terrain balisé, le récit est vraiment cousu de fil blanc, et Scarlett a beau y mettre toute son énergie (d'ailleurs, ça fait plaisir de la revoir dans le registre de la comédie), notamment dans le final un peu plus nerveux, ça tourne bien trop souvent à vide.
2/6 (dont 0.5 pour la chanson finale de McKinnon, durant le générique de fin, qui montre qu'elle peut aussi faire preuve de talents autres que des accents bizarres, des grimaces et des gros yeux caricaturaux)
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