Chez les Téléphages Anonymes, l'Halloween Oktorrorfest - notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur - continue jusqu'à la fin de la semaine...
Häxan : La Sorcellerie à Travers les âges :
Un documentaire suédois/danois de 1922, qui est, en résumé, un essai filmique sur le thème de la sorcellerie et sur son histoire depuis la nuit des temps jusqu'à l'époque de la réalisation du métrage.
L'intérêt principal de ce métrage muet (désormais considéré comme un classique) signé Benjamin Christensen (qui incarne par ailleurs le Diable dans certaines scènes), c'est qu'il mêle une approche très didactique et scolaire (cartons et illustrations montrées avec une baguette par une main invisible, structure très formatée) à des reconstitutions avec acteurs, aux visuels parfois très frappants et modernes.
Malheureusement, dans l'ensemble, la structure et le rythme global du métrage rendent le tout très aride (d'autant que son illustration musicale, à base de morceaux classiques, n'est pas toujours la plus pertinente ou efficace) : au fil de ses chapitres, le film tente d'imposer un fil narratif, celui de la destruction de la famille d'une femme innocente, persécutée et torturée par le clergé de l'époque. Ce n'est pas inintéressant, mais à nouveau, c'est très aride, et pas toujours captivant.
La dernière partie du film, elle, se rapproche des temps "modernes", pour établir un parallèle très clair entre les sorcières médiévales, et les femmes souffrant de problèmes mentaux, mais étant confrontée à la misogynie de la société qui les entoure. La thèse du métrage est donc assez progressiste et pertinente, mais elle ne se cristallise qu'à la toute fin.
La vraie pièce de résistance (et de cinéma) de Häxan se trouve dans son premier tiers, quand après une introduction longuette et générique sur les mythes et les légendes de diverses peuplades, le film choisit de représenter sous forme de vignettes les croyances médiévales en matière de sorcellerie : on a alors droit à tout un défilé de monstres grotesques, de sorcières difformes, de nudité, de sacrilège, de sorcières qui chevauchent leurs balais, etc
Les effets spéciaux, et les visions démoniaques présentées à l'écran y sont frappantes, et tout droit sorties de gravures médiévales. C'est efficace, peut-être plus que certaines représentations modernes du diable et de ses sbires, et c'est franchement remarquable en terme d'esthétique et de cinématographie.
Alors certes, Häxan est loin d'être un film à conseiller au spectateur lambda, ne serait-ce que pour sa durée, son format, ses différentes versions (le métrage à été monté, remonté, doublé par une voix off, etc... personnellement, je l'ai vu dans sa version d'origine sous-titrée, ce qui m'a permis de travailler mon suédois !) et son rythme défaillant. Mais il a largement de quoi intéresser les cinéphiles curieux, et les amateurs d'effets spéciaux à l'ancienne...
4/6
Les Clowns Tueurs Venus d'Ailleurs (Killer Klowns From Outer Space) :
Lorsque Mike (Grant Cramer) et Debbie (Suzanne Snyder) suivent une comète qui vient de s'écraser près de leur petite ville américaine, ils découvrent un cirque étrange, tout droit descendu des étoiles, et empli d'extra-terrestres meurtriers à l'apparence de clowns difformes. Et rapidement, ces clowns tueurs venus d'ailleurs s'en prennent aux habitants de cette bourgade...
La définition même d'un film culte. Ce métrage des frères Chiodo n'est pas toujours forcément bien joué (notamment par Suzanne Snyder), mais c'est tellement fun, inventif, décalé, excentrique, drôle, original, et fourmillant de moments improbables que ça en devient instantanément attachant et mémorable.
Et puis l'illustration musicale est tellement appropriée que le tout forme un classique de la comédie horrifique des années 80, comme on ne sait clairement plus en faire de nos jours.
5/6
Commenter cet article