Chez les Téléphages Anonymes, l'Halloween Oktorrorfest - notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur - continue jusqu'à la fin de la semaine...
Wishmaster :
Lorsqu'une pierre précieuse datant de la Perse antique refait surface aux USA, une spécialiste, Alexandra (Tammy Lauren), doit l'examiner pour le compte de son patron (Chris Lemmon). Mais rapidement, alors que les morts se succèdent en ville, et qu'elle a des visions de cauchemar, Alex apprend qu'un génie maléfique (Andrew Divoff), autrefois contenu dans la pierre, a été libéré, qu'il tente de la retrouver, et qu'il exauce désormais des vœux... à sa manière.
Long-métrage réalisé par Robert Kurtzman (de KNB, spécialistes en maquillages et effets spéciaux), produit par Wes Craven, et écrit par Peter Atkins (scénariste de plusieurs films Hellraiser), Wishmaster est principalement réputé pour ses nombreux caméos de noms et visages connus du monde de l'horreur cinématographique : Englund, Divoff, Ted Raimi, Angus Scrimm, Reggie Bannister, George Buck Flower, Tony Todd, Kane Hodder, etc...
Le film, en soi, est la parfaite illustration de la différence fondamentale entre théorie et pratique : en théorie, l'intrigue n'est pas inintéressante, et l'introduction du film, en Perse, est sur papier instantanément captivante, au point que l'on aurait bien voulu en voir plus à cette époque.
Mais rapidement, les problèmes d'interprétation, de réalisation datée et peu inspirée, de mise en image amateure et de budget font que le tout paraît souvent plus kitsch et maladroit que convaincant, et que l'exécution dessert donc le script.
Non pas que ce dernier soit nécessairement un chef d’œuvre, lui non plus, mais il y a là de nombreuses idées, un boogeyman charismatique (Divoff est mémorable dans le rôle, même s'il cabotine beaucoup... comme tout le monde), et des effets pratiques généreux et sanglants - notamment lors du final grand-guignolesque - qui méritaient probablement mieux que ce qu'on a à l'écran (on ne peut pas forcément en dire autant des effets numériques, vraiment dépassés).
Un minuscule 3/6 (ça ne les vaut pas forcément, mais je me laisse un peu de marge pour les trois suivants, qui sont, dans mes souvenirs, nettement pires)
Wishmaster 2 - Evil Never Sleeps :
Libéré par Morgana (Holly Fields), une voleuse, au cours d'un cambriolage, le Djinn se laisse arrêter par les autorités, et finit en prison : là, il collecte lentement, une à une, les âmes des criminels en exauçant leurs souhaits, et en se rapprochant de la pègre russe. Son objectif : réunir 1001 âmes, avant de retrouver Morgana, et de la convaincre de formuler ses trois vœux fatidiques...
Contrairement au précédent, sorti en salles, ce Wishmaster 2 est directement sorti en vidéo, et a été écrit et réalisé par Jack Sholder (Freddy II, The Hidden), qui a l'aplomb de défendre son film en expliquant que faire une suite à un film de m*rde, ce n'est pas facile.
Soit. Le problème, en fait, c'est qu'on est ici dans une redite du précédent, une redite aux maquillages et aux effets numériques nettement inférieurs (voire même calamiteux, lorsque le carnage de fin de métrage pointe son nez, plus cheap que jamais), et au script particulièrement statique.
Le film passe ainsi une grosse partie de son temps à montrer le Djinn en prison, sous forme humaine, à passer de détenu en détenu, etc, pendant qu'Holly Fields, de son côté, se tortille en petite tenue dans son lit en faisant des cauchemars, et tente de renouer avec son ex, Paul Johansson, un prêtre orthodoxe.
L'intérêt global est donc assez limité, même si cela permet à Andrew Divoff d'avoir le champ libre, et de faire un peu ce qu'il veut, pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur, car il a toujours un charisme monstre, même s'il n'est pas vraiment mis en valeur par la réalisation (qui oriente un peu trop le Djinn dans la direction d'un diable ricanant), et le pire, car son rictus figé a aussi ses limites, et que de manière générale, les souhaits formulés ont une résolution puérile et ridicule, digne d'un mauvais Freddy ou Leprechaun (je pense par exemple à l'avocat qui "va se faire foutre", pas aidé par une interprétation médiocre).
Et pourtant, le tout se regarde : paradoxalement, malgré l'évidente perte de qualité du maquillage du djinn, le nouveau design de sa tenue et sa silhouette sont nettement plus marquants et réussis que la carapace générique made in KNB ; et le fait de détailler un peu plus les règles auxquelles obéit le génie rend le tout un peu plus structuré, à défaut d'être totalement cohérent avec le film précédent.
Mais dans l'ensemble, on est clairement en dessous du premier Wishmaster. Pas forcément de beaucoup (on ne part pas forcément de très haut, à la base), mais tout de même : c'est plus fauché, c'est moins inspiré ou original, et ça recopie un peu trop le premier opus...
2.25/6
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