Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
La Fissure (The Gate) :
Lorsque l'abattage d'un arbre dans son jardin révèle un trou béant dans le sol et des géodes étranges, le petit Glenn (Stephen Dorff) et son meilleur ami Terry (Louis Tripp) sont intrigués, et décident de profiter d'un week-end passé sans la supervision des parents de Glenn pour s'y intéresser. Mais rapidement, des forces surnaturelles semblent se manifester dans les parages de la fissure, et il ne faut pas longtemps à Terry, Glenn et à sa soeur Al (Christa Denton) pour réaliser qu'ils sont confrontés à l'une des portes de l'Enfer, et qu'une armée de créatures démoniaques est sur le point de s'abattre sur eux...
Ah, les années 80, cette époque bénie où, des Goonies au Monster Squad, en passant par ET l'extraterrestre, Le Vol du Navigator, Little Monsters, Explorers, et compagnie, les enfants partaient à l'aventure, et se confrontaient sans complexe, sur le grand écran, aux créatures les plus improbables, et aux dangers les plus sérieux.
Et donc, bien sûr, The Gate, un film d'horreur canadien de 1987, qui a bercé toute mon enfance, avec ses démons et ses gobelins animés en stop-motion et en jeux de perspective, son irruption du démoniaque et du heavy métal "satanique" dans la vie d'un enfant d'une banlieue américaine typique, et son ambiance de cauchemar étrange qui, dès la première scène, impose l'atmosphère du film...
Certes, le film a un peu vieilli, tant il est typiquement de son époque (dans ce que ça a de bon et de mauvais), mais il regorge tellement de détails qui sentent le vécu, d'originalité, et de savoir-faire technique (les créatures, certains matte-paintings et incrustations) qu'il m'est impossible de le voir autrement qu'avec affection et nostalgie.
D'autant que finalement, tous ces jeunes acteurs s'en tirent plutôt bien, Stephen Dorff en tête, et s'avèrent joyeusement attachants. Même 30 ans après, je ne m'en lasse pas.
4.25/6
The Gate II - Trespassers :
Des années après que Terry (Louis Tripp) et Glen aient refermé la porte infernal ouverte dans leur jardin, Terry est de retour dans les ruines de cette maison, pour tenter de contacter les forces du mal, afin qu'elles exaucent ses voeux. Mais lorsque son rituel est interrompu par John, Moe et Liz (James Villemaire, Simon Reynolds et Pamela Adlon), une nouvelle porte vers l'Autre Monde, bien différente, est ouverte, et les conséquences seront terribles...
On prend les mêmes (même réalisateur, même scénariste, même acteur), et on recommence quelques années plus tard... en passant totalement à côté de ce qui faisait le charme de l'original.
Adieu l'ambiance de banlieue perturbée par le surnaturel, et le ton sérieux et premier degré de l'ensemble : ici, on commence dans une maison en ruines et de nuit, et on bascule très rapidement dans une teen comédie horrifique façon Une Créature de Rêve mâtiné de Wishmaster, avec deux antagonistes débiles qui servent de caution comique au film.
Adieu, le point de vue enfantin, les personnages attachants et innocents, confrontés à l'indicible et tentant d'y survivre : ici, Terry est un adolescent qui se prend pour un sorcier, et qui cherche délibérément à invoquer les forces du mal pour qu'elles améliorent sa vie, quitte à sacrifier un hamster (même s'il change d'avis au dernier moment) ; les autres personnages sont des jeunes/ados rebelles insipides et agaçants, clichés et surjoués au possible (le scénariste tente bien de rendre Terry touchant vis à vis de son père, et de construire une relation avec la sympathique Liz, mais ça ne fonctionne qu'à moitié).
Adieu, les hordes de gobelins au service d'un démon improbable : ici, un seul gobelin pendant les 3/4 du film, et sur la fin, un monstre en stop-motion (au design peu inspiré), et des métamorphoses en latex assez inégales.
Adieu, la montée progressive de la tension, la menace sous-jacente, l'ambiance de cauchemar : ici, dès le début, on fait de la sorcellerie avec une robe en velours violet, les effets néons et lasers sont assez ridicules, les forces du mal et le gobelin se manifestent dix minutes après le début du film... et le tout se termine dans l'Autre Monde, à savoir un unique décor de studio façon heroic-fantasy fauchée renforcé par des matte-paintings et incrustations assez vides.
Bref, on est dans quelque chose de radicalement différent du premier film (ce qui n'est pas forcément un mal, en théorie), de totalement axé "film pour ados" (tout le développement de la relation du héros avec Liz est ainsi balisée de bout en bout), et donc sans le charme et le potentiel nostalgie de l'original : ce qui est dommage, car tout n'est pas à jeter ici, notamment au niveau des effets et des créatures.
Mais dans l'ensemble, c'est assez peu intéressant, pas vraiment abouti ni très bien structuré (toute la fin est assez bordélique et précipitée, notamment la conclusion), et Louis Tripp ne réussit que partiellement la transition de second rôle excentrique à premier rôle portant le film sur ses épaules.
2.5/6 (en plus ça manque cruellement de heavy metal)
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