Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
The Wolfman :
Lawrence Talbot (Benicio Del Toro), un acteur, retourne dans le manoir familial après des années d'absence, suite à la mort de son frère. Là, il apprend l'existence d'une créature sanguinaire, un loup-garou, qui hante les environs du manoir, et, bien décidé à protéger Gwen (Emily Blunt), la fiancée de son frère, et leur père (Anthony Hopkins), il décide de se confronter à la créature...
Un remake (signé Joe Johnston) du film de 1941, et qui m'a toujours laissé particulièrement dubitatif, que ce soit dans sa version ciné de 95 minutes, ou dans la version longue de deux heures.
Une partie des problèmes que j'ai avec le film provient clairement de la genèse ultra-compliquée du métrage, à base de changement de réalisateur, de remontages et délais successifs, de changements de compositeur, de conflit studio/réalisateur, etc : tout le development hell que le film a subi se retrouve clairement dans le produit fini, qui a clairement le postérieur entre deux chaises, tant au niveau du script, que du rythme ou du montage (parfois abrupt, et semblant manquer de transitions indispensables).
Mais il y a aussi des choix artistiques qui ne m'ont pas franchement convaincu.
Johnston est un réalisateur compétent, mais il n'a pas vraiment de style propre : ici, il a trop souvent recours à certaines ficelles de réalisation assez pataudes (avec notamment des scènes à base de double jump scares télégraphiés) et à des effets de réalisation assez peu inspirés (par exemple lors des hallucinations et autres rêves) ; et visuellement, le film est délibérément très terne et brumeux, afin d'instaurer une ambiance gothique rendant hommage au cinéma d'épouvante d'autrefois.
Le seul souci, c'est qu'il y a quelque chose de trop moderne dans le rendu visuel du film, dans son format, dans sa texture, qui fait que j'ai régulièrement eu l'impression de me retrouver devant une production télévisuelle anglais (façon BBC) au budget confortable, mais pas devant un film de cinéma.
J'ai bien conscience que c'est très subjectif, mais lorsque l'on ajoute à cela une distribution peu concernée (Hopkins fait du Hopkins en mode mineur, Del Toro est en pilotage automatique, Blunt est effacée, inexistante et parfois fausse... reste Hugo Weaving, qui s'impose malgré son rôle assez limité), un script cousu de fil blanc, des effets inégaux (certaines créatures numériques et effets de transformation ont un rendu assez moyen, les doublures numériques et les mouvements des garous sont parfois ratés) et une bande sonore peu mémorable (que ce soit la musique d'Elfman, ou les bruitages, comme par exemple le hurlement des garous), on se retrouve avec un long-métrage appliqué, gentiment sanglant, mais particulièrement insipide, transparent, et vraiment oubliable.
2.25/6, dont un demi-point juste pour le final dans la demeure en flammes.
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