Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
The Love Witch :
Dans la Californie des années 60/70, Elaine (Samantha Robinson), une jeune sorcière séduisante, quitte précipitamment San Francisco, laissant derrière elle le cadavre de son compagnon, mort dans des circonstances mystérieuses. Elle s'installe à Arcata, et découvre cette petite ville, où elle décide de chercher le grand amour, avec l'aide de ses sortilèges et envoûtements... mais ceux-ci fonctionnent trop bien, et ont des conséquences imprévues (et parfois fatales) sur ceux qu'elle désire. Jusqu'au jour où elle s'éprend de Griff (Gian Keys), un officier de police....
Un tour de force visuel, musical, et tout simplement du point de vue de la production, puisque ce métrage intégralement signé Anna Biller s'avère un thriller surnaturel et sexy singeant volontairement les films d'exploitation des années 60/70 centrés sur la sorcellerie (avec un petit côté giallo en prime), et ce dans leurs moindres détails.
La reconstitution est tout simplement bluffante, tant visuellement (tourné en 35mm, le film a des couleurs chatoyantes, un grain parfait, on s'y croirait), que stylistiquement (maquillages, décors, costumes, accessoires, etc), l'interprétation est volontairement un peu raide, comme dans les productions de l'époque, bref, on a vraiment l'impression de regarder un métrage des années 60/70, et à un détail anachronique ou deux près (téléphones, voitures en arrière plan) laissés dans le film, l'illusion serait parfaite.
D'un point de vue scénaristique et filmique, cependant, il en va un peu autrement. Le film est en effet bien trop long pour son propre bien : Biller est aussi éditrice de son métrage, et elle a tout laissé dans la version finale, qui dure plus de deux heures. Malheureusement, il y a, dans ces deux heures, facilement 20 à 30 minutes de digressions inutiles, de plans d'inserts trop longs, et de détails sur les wiccans, leurs rituels, ou encore de dialogues pseudo-féministes modernes, qui plombent allègrement le tout.
Et c'est vraiment dommage, car si on a une certaine nostalgie du cinéma de cette époque, le tout reste fascinant à regarder, d'un point de vue technique. Mais les véritables points faibles du métrage restent son montage et son script un peu pataud, ce qui s'avère plutôt rédhibitoire au final.
3.5/6, principalement pour tout le côté technique, très impressionnant.
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