Guardians (Zashchitniki) :
Pendant la Guerre Froide, en Union Soviétique, l'organisation secrète Patriot a sélectionné quelques individus uniques, pour leur conférer des pouvoirs surnaturels incroyables. Mais lorsque August Kuratov (Stanislav Shirin), scientifique mégalomane, acquiert la capacité de contrôler toute technologie à distance et menace de détruire la planète, le Major Elena Larina (Valeriya Shkirando) est alors contrainte de réactiver certains des héros de Patriot : Ler (Sebestien Sisak), un moine arménien en mesure de déplacer la roche par la pensée ; Khan (Sanzhar Madiyev), un Kazakh capable de se déplacer et de se battre plus vite que le vent ; Ursus (Anton Pampushnyy), originaire de Sibérie, et capable de se métamorphoser totalement ou partiellement en ours ; et Xenia (Alina Lanina), artiste de cirque moscovite capable de se rendre invisible au contact de l'eau et de maîtriser cet élément...
Que se passe-t-il lorsque la Russie décide de copier Marvel, et de profiter de la sortie imminente des Gardiens de la Galaxie 2, pour sortir un métrage de super-héros tourné pour 5 millions de dollars ? Et bien on se retrouve devant Guardians, un film bourré de paradoxes, à la fois super fauché et pourtant méga ambitieux, avec des bonnes idées, qui sont le plus souvent mal exploitées, et qui est à la fois ultra dérivatif, et pourtant assez original.
Pour commencer, faisons simple, c'est bourré de défauts : le script est la plus grande faiblesse du métrage, un métrage qui ne dure que 90 minutes, et qui est donc contraint de tout bâcler, limitant le développement de ses héros à une scène par personne (en tête à tête avec le Major, façon monologue sur fond de musique triste), et le reste à un enchaînement de péripéties précipitées et assez moyennes.
Ça repompe joyeusement tout ce qui se fait chez Marvel (musique, apparence de certains personnages, dynamique d'équipe, équivalent de Nick Fury/du Shield, etc), et niveau visuel, c'est tellement inégal qu'on passe son temps à se dire "quel dommage".
Ainsi, pour un budget aussi minime, bon nombre des effets sont loin d'être honteux : Ler et ses rochers, Khan et ses déplacements, voire même Xenia (étonnamment convaincante physiquement et dans ses combats rapprochés, et dont l'invisibilité n'est pas plus mauvaise que celle de Sue Storm dans les Quatre Fantastiques) ; les affrontements et déplacements câblés sont assez réussis, et la destruction numérique fait généralement illusion.
Après, malheureusement, Ursus est bien souvent raté, avec une intégration et des métamorphoses dignes des garous dans Underworld. Et le méchant, enfoui sous sa combinaison de muscles en latex (pas forcément plus ratée que celle du Juggernaut dans X-men 3, cela dit) est tout simplement raté, tant au niveau de l'écriture que de l'expressivité.
Niveau casting, la Nick Fury de service est insipide et collagénée au possible, Khan est transparent, mais les trois autres Gardiens ne sont pas désagréables, ont un minimum de charisme, et dans un métrage plus maîtrisé, auraient pu faire illusion.
Mais Guardians n'est pas maîtrisé. Sinon, la thématique Gardiens élémentaires vs Scientifique technopathe aurait été développée, le sous-texte politique aurait été effleuré, les personnages auraient été mieux écrits (et auraient eu des motivations cohérentes), les séquences qui fonctionnent (recrutement, entraînement) auraient été mieux travaillées, le Kamehameha final aurait été logique et amené en amont, etc.
Là, c'est un divertissement anecdotique, du sous-Marvel fauché pas très loin des Krrish indiens, mais sans le second degré et les numéros de danse.
2.25/6
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