Je continue mon passage en revue de la saison 6 de Star Trek Voyager, entamée il y a trois semaines, une saison qui reste toujours assez inégale et frustrante, mais néanmoins plus homogène que certaines saisons passées...
Star Trek Voyager, saison 6
6x10 - Pathfinder :
Sur Terre, Reginald Barclay a peut-être trouvé un moyen d'établir un moyen de communication durable et fiable avec le Voyager, mais ses névroses et son excentricité l'empêchent de convaincre ses supérieurs du bien-fondé de son idée. Après un entretien avec Deanna Troi, il décide de passer tout de même à l'action...
Un épisode événement, qui combine caméos de Marina Sirtis et de Dwight Schultz, fanservice jouant la carte de la nostalgie pour la Next Generation et pour Reginald Barclay, et un semblant de progrès quant à la situation du Voyager, désormais en contact avec la Terre.
C'est globalement bien interprété et écrit (même si par moments, Dwight et Marina sont un peu en surjeu, peinant à se remettre dans la peau de leurs personnages), c'est intéressant, ça fait évoluer Reginald dans une direction logique, et dans l'ensemble, c'est plutôt réussi... malgré des décors un peu fauchés (la vue depuis la fenêtre de l'appartement de Barclay), et un problème de scénario assez voyant : depuis la dernière fois que le Voyager a contacté la Terre, le vaisseau a traversé des distances improbables grâce à des raccourcis, gagnant plusieurs années de voyage (ne serait-ce que dans l'épisode précédent !!!).
Par conséquent, même avec toutes les approximations permises par les scénaristes, Reginald n'aurait jamais pu retrouver le vaisseau en se basant sur leurs coordonnées initiales... ce qui fait s'effondrer tout le postulat de départ de l'épisode.
Mais bon, fermons les yeux sur ce "détail", pour une fois que l'on change un peu d'environnement et d'approche...
6x11 - Fair Haven :
Alors que le vaisseau est pris dans une tempête, et que, dans l'intervalle, l'équipage est contraint de trouver un moyen de passer le temps, Janeway s'aventure dans l'holodeck, où elle s'éprend du tenancier du pub d'un petit village irlandais holographique créé par Tom Paris ; mais elle n'assume pas totalement cette relation...
Une romance impossible sans alchimie entre une Kate Mulgrew en surjeu, et un barman sans grand charisme : quel bonheur. Le pire, c'est que l'épisode en lui-même n'est pas forcément totalement désagréable, puisqu'il y a là une certaine décontraction intéressante, notamment dans les sous-intrigues secondaires, parfois amusantes.
Mais le problème, c'est que l'intrigue principale - la romance - qui aurait pu déboucher sur quelque chose de nouveau, d'inédit et d'intéressant si le show avait eu une certaine forme de continuité, est une accumulation de clichés sur l'Irlande (rien que l'illustration musicale et les accents...), de raccourcis narratifs, et d'interprétation caricaturale, à la limite du soap.
Un bon gros bof, et l'on ne me fera pas croire qu'à bord du Voyager, perdu depuis 6 ans à l'autre bout de l'univers, l'holodeck n'est pas déjà devenu depuis bien longtemps l'échappatoire romantico-sexuel de l'immense majorité de l'équipage...
6x12 - Blink of An Eye :
Pris au piège de l'orbite gravitationnelle d'une planète où le temps s'écoule 60000 fois plus vite qu'à bord, le Voyager profite de l'occasion pour observer le développement de la vie et des civilisations de cet astre ; en parallèle, les civilisations de la planète en question se développent en observant les cieux, fascinées par une étoile qui brille plus que tout, et semble liée aux séismes qui frappent leur monde : le Voyager, qui devient tour à tour objet d'intérêt, de fascination, de vénération et de terreur.
Un épisode très chouette, sorte de variation inversée d'un épisode de TOS, Wink of an Eye, et qui développe une intrigue bien menée, toujours intéressante, et parfois même pertinente sur la futilité des religions, la versatilité de l'âme humaine, et le besoin, pour aller de l'avant, d'avoir quelque chose vers quoi tendre et aspirer.
On regrettera néanmoins un sacré manque d'inventivité et d'imagination au niveau de la civilisation extra-terrestre, vraiment trop humanisée pour être convaincante (ils parlent et écrivent anglais, ils ont des forteresses médiévales avec parapets, des robes de bure, des moines, des scaphandres, etc, etc, etc), des seconds rôles bien trop inégaux au niveau des aliens (c'est notamment très visible au niveau des deux astronautes qui montent à bord du Voyager : un jolie séquence, presque plombée par l'interprétation robotique de l'actrice, alors que ce bon vieux Daniel Dae Kim fait de son mieux pour injecter de l'émotion dans ses scènes), et une fin précipitée, avec beaucoup de pistes oubliées (la famille de l'Holodoc sur la planète, par exemple, ou encore le caméo inutile et sous-développé de Naomi Wildman) et/ou bâclées.
Pour une fois, ça aurait mérité un double épisode.
À suivre...
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