Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Premier Contact (Arrival) :
Lorsque des vaisseaux extraterrestres arrivent sur Terre et se positionnent, immobiles, en 12 points du globe, l'humanité s'inquiète. Aux USA, Louise Banks (Amy Adams), spécialiste en linguistique, est choisie par l'armée pour accompagner le physicien Ian Donnelly (Jeremy Renner), et tenter de communiquer avec les aliens, d'apparence pacifique. Mais tous les pays du monde ne sont pas aussi confiants, et les tensions géopolitiques menacent de faire échouer ce premier contact...
Une adaptation d'une nouvelle de SF par Denis Villeneuve qui, sous sa forme filmique, souffle un peu le chaud et le froid.
Pas tant sur un plan technique, puisque Amy Adams est impeccable, que la réalisation est sobre, intimiste, et lorgne parfois sur du Terrence Malick, que le score est pesant et discordant (ce qui rajoute beaucoup à l'ambiance particulière du métrage), et que les effets spéciaux sont tout à fait honorables.
Non, là où le film pêche un peu plus, c'est dans son écriture, fruit du travail du scénariste des remakes de Freddy - Les Griffes de la Nuit et de The Thing, ainsi que de Destination Finale 5 et de Dans le Noir. Pas vraiment des chefs-d'oeuvre d'écriture, et on retrouve en effet ici une certaine propension aux grosses ficelles narratives et à l'absence de subtilité : je pense notamment à toute la situation géopolitique décrite dans le script (les gentils Occidentaux, les méchants Russes et Chinois tous belliqueux, les militaires vs les scientifiques), ainsi qu'à l'embryon maladroit de romance entre Adams et un Jeremy Renner totalement sous-développé (pour ne pas dire inexistant).
À l'identique, tout le concept des flashbacks-qui-n'en-sont-pas est intéressant, mais pas si compliqué que ça à comprendre (une fois que l'on a assimilé le fait que les aliens pensent circulairement, on commence déjà à avoir une assez bonne idée du pourquoi et du comment des visions de l'héroïne). Et pourtant, le script insiste très lourdement dessus, même une fois qu'il a explicité son concept, jusqu'à ce que ces dialogues et ces scènes deviennent redondantes, et forcent une résolution à base de tension et de suspense un peu artificiels.
Bref, le film aurait mérité un scénariste un peu plus affûté et aguerri, et aurait probablement dû éviter de faire basculer le tout dans un sentimentalisme larmoyant (à grands renforts de violons) sur la toute fin.
Mais bon, dans l'ensemble et malgré ses défauts d'écriture, ce métrage est tout à fait regardable, et son approche plus littéraire de la SF ne fait pas de mal dans le paysage cinématographique actuel.
Un petit 3.75/6
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