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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Sygbab - Gilmore Girls, saison 1 (2000-2001)

Publié le 14 Janvier 2017 par Sygbab in Télévision, Les bilans de Sygbab, Comédie, Romance, Gilmore Girls

Après plus de quatre ans et demi d'absence, Sygbab fait son grand retour au sein des Téléphages Anonymes, pour des bilans séries hebdomadaires...

Gilmore Girls, saison 1 : 

Bienvenue à Stars Hollow, une petite ville où il fait bon vivre grâce à une atmosphère unique. Ici règnent la bonne humeur, la bienveillance envers son prochain, et une joie de vivre contagieuse. Difficile de ne pas tomber sous le charme de ce lieu presque magique, peuplé de personnages excentriques et attachants, et qui donne l'impression au téléspectateur de se retrouver en famille. Plus que de raconter l'histoire d'une mère et sa fille, la grande force de la série consiste à brosser le portrait d'une communauté solidaire.

Certes, la plupart des personnages sont secondaires, mais leur caractérisation est soignée de telle manière qu'ils ne sont pas simplement fonctionnels. Au contraire, chacun apporte sa pierre à l'édifice et permet de rendre l'ensemble vivant. De Kirk - l'homme à tout faire un peu trop à cheval sur les principes et qu'on moque avec affection - à Miss Patty - dont la propension à la séduction est aussi vive que son amour pour la danse - en passant par Taylor et sa dévotion envers les traditions, il est impossible de détester qui que ce soit.

Le revers de la médaille, c'est qu'il est compliqué de trouver sa place lorsque l'on vient de l'extérieur, ce qu'apprendra Dean à ses dépens. S'immiscer entre Lorelai et Rory n'est déjà pas chose facile tant leur relation est fusionnelle, mais il doit composer également avec le fait que cette dernière est adorée de tous.

Il est donc sous les feux des projecteurs, et le moindre faux pas ne lui sera pas pardonné. Il est d'ailleurs très rapidement affublé du rôle du méchant lors de leur rupture, alors qu'il n'a pas grand-chose à se reprocher. Leur relation a évolué de manière constante, et il prouve à plusieurs reprises que ses sentiments sont sincères. Sa seule erreur est de l'exprimer aussi clairement.

Pour Rory, le choc est assez violent, et elle n'a pas assez de références en matière d'amour pour gérer cette annonce inattendue. Et ce n'est pas sa mère qui peut la conseiller de la meilleure des manières. La relation qu'elles entretiennent ressemble plus à celle que pourraient avoir deux meilleures amies, à tel point que Lorelai a mis de côté sa vie sentimentale et qu'elle a toutes les peines du monde à s'engager auprès des hommes.

Ballottée entre son histoire avec Max, nécessairement compliquée du fait que ce dernier est un des enseignants de Rory, le retour de Christopher qui veut s'impliquer dans la vie de leur fille, et son incroyable entêtement à nier que sa relation avec Luke est tout sauf amicale, elle a du mal à trouver l'équilibre qui pourrait lui permettre de trouver le bonheur. Et elle se réfugie toujours derrière sa volonté de protéger Rory pour ne pas aller trop loin. Mais avec la demande en mariage de Max, les choses évolueront peut-être...

En revanche, la relation mère-fille entre Lorelai et Emily est nettement plus compliquée. En effet, l'accouchement de Lorelai à 16 ans a provoqué une fracture difficile à réparer. D'un côté, une jeune fille en détresse que ses parents ne soutiennent pas et qui éprouve le besoin de se séparer d'un environnement qu'elle considère étouffant, de l'autre des parents pour lesquels les plans mis en place afin de tracer l'avenir de leur fille s'effondrent.

Emily ne rate dont pas l'occasion de proposer une aide financière à sa fille pour que Rory puisse intégrer l'école privée de Chilton, en échange d'un dîner hebdomadaire. Mais au lieu de les rapprocher, cela ne fait que creuser le fossé existant entre eux. Mettant souvent en exergue leur petite-fille avec fierté car elle représente tout ce qu'ils auraient voulu que leur fille soit, ils ne reconnaissent pas à Lorelai une force de caractère extraordinaire qui lui a permis d'élever sa fille seule, et de se construire une vie qui n'est certes pas fastueuse mais confortable à son goût, avec un travail qui la passionne.

Outre les maisons des Gilmore, le très bizarre magasin d'antiquité de Madame Kim (pauvre Lane, vivre avec toutes ces règles doit être pesant) et le café de Luke (un ours pataud un peu engoncé, qui a le coeur sur la main et qui est définitivement attachant), l'Independance Inn est également un des lieux les plus fréquentés.

On peut y rencontrer Michel - dont la réticence à être en contact avec les gens rend la tâche difficile lorsqu'il doit accueillir des clients ou pour répondre au téléphone - qui illumine l'écran les rares fois où il sourit. Ou encore Sookie en cuisine, tellement tête-en-l'air qu'elle doit compter sur ses aides pour ne pas mettre le feu à chaque fois qu'elle invente une de ses recettes dont elle a le secret. Elle est à elle seule l'incarnation de l'excentricité et de la bonne humeur omniprésentes dans la série.

Reste l'école de Chilton, dont les élèves proviennent pour la plupart d'une classe sociale un peu plus élevée, avec des préoccupations moins basiques. En passant rapidement sur Tristan pour lequel il ne faut pas s'arrêter à la première impression, il faut surtout s'attarder un peu plus sur Paris, qui représente en quelque sorte l'arch-nemesis de Rory. Ambitieuse et déterminée, mais aussi timide et peu à l'aise pour exprimer ce qu'elle ressent, elle veut absolument montrer qu'elle est la meilleure et n'hésitera pas à mettre des bâtons dans les roues de quiconque se dressera sur sa route. Mais au contact de Rory, elle semble s'adoucir et devient au fur et à mesure plus étoffée.

La dextérité avec laquelle tous ces personnages sont développés par petites touches est tout de même assez effarante au regard de leur quantité, et cela est possible grâce à une écriture tout en justesse, qui ne cherche jamais à verser dans le larmoyant, ni dans le spectaculaire. Au contraire, c'est souvent avec le sourire que l'on regarde un épisode, ne serait-ce que parce que la marque de fabrique de la série est de proposer des dialogues en mode mitraillette entre ses deux protagonistes principales.

 

(voir aussi le bilan de Lurdo - nettement plus sommaire - des saisons 1 à 4 de la série, publié sur ce blog en 2012)

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