Noël est passé, 2017 est là, mais jusqu'à l'arrivée des Rois Mages, le marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest annuelle continue sur le blog des Téléphages Anonymes...
Carol :
Juste avant les fêtes de Noël, dans les années 50, Therese (Rooney Mara), jeune vendeuse timide et réservée d'un grand magasin new-yorkais, rencontre Carol (Cate Blanchett), une mère de famille en instance de divorce. Aussitôt, c'est le début d'une histoire d'amour improbable, en dépit des manigances de l'ex-mari de Carol (Kyle Chandler), et du carcan de la société de l'époque.
Adapté d'un roman semi-autobiographique de Patricia Highsmith et dirigé par Todd Haynes, ce film produit par les Weinstein a tout du "film à Oscars" (histoire dramatique et tragique, sujet controversé et humain, acteurs de prestige, réalisation et photographie très travaillées), et c'est donc sans surprises que la critique l'a adoré, et que les nominations en tous genres (et autres récompenses) se sont accumulées autour de ce Carol.
Et effectivement, c'est bien réalisé, l'ambiance du New York des 50s, à Noël, fonctionne très bien, la direction artistique est impeccable, et c'est bien joué... mais qu'est-ce que c'est froid.
C'est très subjectif, je suis d'accord, mais dans l'absolu, Carol est un script assez basique ("un jeune protagoniste innocent et coincé tombe amoureux de quelqu'un de plus âgé, de plus expérimenté, de plus mystérieux et de plus riche - romance - le jeune protagoniste finit le coeur brisé lorsque son amant finit par choisir quelqu'un/quelque chose d'autre, mais sort tout de même grandi de cette expérience", c'est assez classique, dans le genre, avec ici pour seule originalité le sexe des deux protagonistes), qui aurait demandé une véritable alchimie entre ses deux personnages, une passion torride (dans le sens sentimental, pas forcément physique) et dévorante, qui aurait permis de ressentir leur lien, leur souffrance, leur lutte.
Sauf que Haynes a choisi de caster Cate Blanchett, aux airs perpétuels de reine de glace éthérée et énigmatique, et Rooney Mara, qui semble toujours innocente, fragile, et à deux doigts de se briser en mille morceaux, pour composer ce couple impossible.
Deux actrices qui sont déjà loin de dégager de la chaleur et de la passion en temps normal, malgré leur talent évident, et qui, ici, sont mises en image de manière distante, tout en retenue et en subtilité : la relation passe par des regards, des attitudes, des sourires mystérieux... et ça s'arrête là. Pas de passion, quasiment pas de sentiments explicites, pas de chaleur... pas de coeur.
Alors certes, les défenseurs du film (très vocaux et passionnés, par ailleurs) me répliqueront que je n'ai rien compris, que c'est l'époque qui veut ça, que c'est voulu, qu'il faut avoir lu le livre pour mieux comprendre la relation, etc.
Reste que je n'ai pas cru à ce couple, à cette romance, et que ça m'a totalement coupé du contenu émotionnel de cette histoire. Ce qui est un peu dommage pour un drame romantique.
Un petit 4/6 (parce que sinon, c'est très bien produit)
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