Noël approche, et comme tous les ans, c'est l'heure de la Christmas Yulefest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma festif pendant toutes les fêtes de fin d'année...
Cher Père Noël... (Love Always, Santa) :
Attristée par la solitude de sa mère Celia (Marguerite Moreau), veuve depuis plusieurs années, la petite Lilly (Isadora Swann) écrit une lettre au Père Noël, lui demandant de rendre le sourire à sa mère. Elle ignore cependant qu'à l'autre bout de la chaîne postale se trouve Jake (Mike Faiola), un auteur de livres pour enfants à succès, qui répond bénévolement aux lettres adressées à Santa. Rapidement, une romance épistolaire s'engage entre Celia et Jake, et ce dernier finit par tenter de retrouver Lilly et sa mère, pour peut-être enfin rencontrer celle qui l'a charmée par sa plume...
Ce téléfilm me pose un problème : outre-Atlantique, il a globalement été très bien reçu, mieux que beaucoup d'autres de cette même saison, et est considéré comme le haut du panier de la production 2016... mais en ce qui me concerne, je le résumerais à un seul et unique mot : BANCAL. Bancal, à l'image de cette fin qui (spoilers) voit le trio à bord d'une calèche, en train de chanter Jingle Bells, tandis que l'illustration musicale et orchestrale part dans une mélodie radicalement différente, qui se mélange et s'oppose au chat des personnages jusqu'à donner lieu à une cacophonie des plus médiocres.
C'est un peu l'histoire de ce téléfilm, en fait. Un téléfilm qui souffre d'une double personnalité inhérente à sa chaîne de diffusion : Hallmark Movies & Mysteries, une chaîne secondaire de Hallmark, supposément consacrée aux films plus "dramatiques". Ce qui se traduit, ici, par des personnages divorcés, veufs ou malheureux en couple, qui larmoient beaucoup ; par une photographie "réaliste" (comprendre que les images sont ternes, désaturées, et les décors minimalistes et sous-éclairés) ; par un rythme volontairement pesant ; et par une illustration musicale omniprésente, très souvent dramatique et mélancolique, au piano.
Mais comme ce téléfilm est censé être un téléfilm de Noël (son postulat de départ est ultra-classique, dans ce domaine), la production tente d'en faire rentrer certains éléments par la force : les personnages secondaires semblent sortis d'une rom-com basique (les deux grands-mères qui surjouent, la soeur amère et râleuse, le prétendant redneck avec son canon à pommes de terre, l'agent/BFF qui se plaint de sa femme) et paraissent trop caricaturaux pour s'intégrer dans le drame réaliste du film ; la fillette, par ailleurs attachante, est écrite comme une adulte de 35 ans dans tous ses dialogues, et écope elle-même d'une "romance" forcée avec l'un de ses petits camarades (une sous-intrigue clairement censée être charmante, mais qui ne semble jamais organique et naturelle) ; et puis, comme le premier tiers du film consiste en de nombreuses scènes montrant les personnages principaux en train d'écrire ou de lire des lettres d'un air concerné, tandis qu'une voix off en lit le contenu, la production tente parfois de donner artificiellement du rythme au tout avec une illustration musicale maladroite, aux transitions en fondus enchaînés très amateures.
Le film apparaît donc trop gris et sérieux pour son propre bien, malgré une distribution principale pas désagréable (Marguerite Moreau n'a plus à faire ses preuves, sa "fille" est sympathique, et Mike Faiola est compétent, en plus d'avoir de l'alchimie avec Moreau) : le premier tiers est bien trop dramatique et terne pour fonctionner en tant que comédie de Noël, le second redresse un peu la barre, et le troisième conclut le tout de manière assez quelconque, tentant d'injecter au dernier moment un peu d'esprit de Noël au récit... mais c'est trop tard.
Un film bancal, donc, qui ne sait pas s'il veut être une comédie romantique de Noël ou un drame larmoyant, et qui se retrouve donc le postérieur entre deux chaises...
2.25/6
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