Sausage Party :
Dans leur grand magasin, les aliments mènent une vie paisible, en adoration des dieux humains qui, chaque jour, viennent parmi eux pour choisir une poignée d'élus, afin de les emmener au paradis. Mais Frank (Seth Rogen), une saucisse, apprend un jour qu'en fait de paradis, c'est une mort certaine qui attend tous les aliments, dans les estomacs affamés des humains cruels : avec ses amis Brenda (Kristen Wiig), un petit pain, Teresa Taco (Salma Hayek), une Taco lesbienne, et Sammy Bagel J. (Edward Norton), un bagel, Frank va alors tenter d'ouvrir les yeux de ses congénères, et de se rebeller contre la race humaine.
Le problème de la plupart des films de Seth Rogen/Evan Goldberg, c'est qu'on sait systématiquement à quoi s'attendre : de la vulgarité, du cul, de l'humour de stoner, de la drogue et, ici ou là, des vannes et/ou des thématiques qui fonctionnent, mais qui ont tendance à être noyées dans le reste.
Ici, il en va exactement de même : on a droit à une distribution exemplaire (tous les habitués de la bande de Rogen - Wiig, Jonah Hill, Bill Hader, Michael Cera, James Franco, Danny McBride, Craig Robinson, Nick Kroll - et quelques autres noms connus - Hayek, Edward Norton, David Krumholtz, Paul Rudd), à un script parodiant les Pixar comme Toy Story, à une musique d'Alan Menken et de Chris Lennertz, et à une satire politique et religieuse en filigrane... mais tout est tellement englouti sous les dialogues interminables, sous les vannes graveleuses, sous les gags idiots ou qui tombent à plat, et sous les moments poussifs qui plombent vraiment l'ensemble du métrage (je pense notamment à sa toute fin, avec apparition des acteurs, une fin qui n'apporte absolument rien au film, et ressemble à une mauvaise idée née d'une session de fumette entre scénaristes) que l'ensemble ennuie plus qu'il n'amuse.
Alors ponctuellement, c'est drôle, ponctuellement, c'est original et/ou osé (l'orgie est délirante, par exemple), mais dans l'ensemble, ça tourne rapidement à vide (ça donne l'impression d'un concept de court ou moyen-métrage étiré sur 90 minutes), ce n'est visuellement pas très beau (malgré un aspect technique plutôt compétent), et ça n'exploite jamais vraiment le potentiel de sa satire (pourtant louée, outre-atlantique, comme formidable et subversive).
Un anémique 3/6
(et puis, j'ai toujours du mal avec ces films d'animation au budget limité, réalisés dans des conditions indignes par des boîtes de production canadiennes prêtes à tous les sacrifices pour décrocher un contrat pouvant assurer leur survie)
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