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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Halloween Oktorrorfest 2016 - 75 - Si Près du Danger (2016)

Publié le 17 Octobre 2016 par Lurdo in Critiques éclair, Cinéma, Oktorrorfest, Review, Télévision, Lifetime, Comédie, Drame, Horreur, Halloween, Fantastique

Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...

Si Près du Danger / Amour, Danger (Mother, May I Sleep With Danger) :

Leah (Leila George), une étudiante, tombe amoureuse de Pearl (Emily Meade), une apprentie-photographe, et entre les deux jeunes femmes, c'est le grand amour, au grand dam de Julie (Tori Spelling), la mère de Leah, et de Bob (Nick Eversman), un ami de cette dernière, épris d'elle. Mais si Julie et Bob se méfient, c'est parce qu'ils ont découvert que Pearl est une Nightwalker, une vampire à la recherche du grand amour. D'autant que les trois consoeurs de Pearl (Amber Coney, Zoe Sidel & Gabrielle Haugh), assoiffées de sang, tournent aussi autour de Leah...

En 1996, dans Si Près du Danger (alias Amour, Danger), un téléfilm de la chaîne NBC (depuis diffusé régulièrement sur Lifetime), Tori Spelling interprétait (mal) Laurel, une adolescente éprise d'un beau brun ténébreux (Ivan Sergei), en réalité un dangereux psychopathe dont seule la mère de Laurel (Lisa Banes) avait conscience du secret.

Aujourd'hui, Lifetime étant désespérée à l'idée de créer un buzz ironique à la Sharknado (cf Joyeux Noël, Grumpy Cat, ou encore le téléfilm récent avec Will Ferrell et Kristen Wiig, Grossesse Sous Surveillance), elle a donc décidé de fêter les 20 ans de ce téléfilm médiocre et insipide en mettant en chantier un remake, et en demandant à James Franco de le réinventer.

Ce qui, dans l'esprit de James Franco, se résume à une phrase : "en faire un film d'exploitation avec des lesbiennes vampires". Et pour coucher sur papier cette idée de génie (parce que Franco est clairement trop occupé pour ça), rien de tel que d'avoir recours à l'une de ses copines du moment, qui en prime récolte ainsi un petit rôle, en tant que l'une des trois vampirettes antagonistes pseudo-goths à forte poitrine. À la réalisation ? Une autre amie de Franco, actuellement en charge de l'adaptation de l'un de ses livres.

Mais qui dit Lifetime, dit aussi respect des bonnes moeurs : ce téléfilm sera donc un porno soft lesbien, aux scènes de nudité toutes amputées, mais qui pourtant en garde tous les clichés et les défauts. Sans compter que, malgré l'intelligence supposée de Franco, le propos même du film est d'un pataud incroyable, choisissant de faire du vampirisme une métaphore (déjà bien éprouvée et éculée) de l'homosexualité, puis de le répéter encore et encore dans les dialogues d'un enseignant de l'université (Ivan Sergei dans un rôle microscopique), qui fait un cours étrangement obsédé par les vampires et les gays (et qui prône Twilight comme exemple de bonne adaptation vampirique !).

Autant dire que le niveau du discours est digne d'un tumblr superficiel pseudo-engagé, et qu'il vire parfois au féminisme peu assumé et contradictoire, en montrant des vampirettes qui s'en prennent principalement aux hommes brutaux, violeurs, etc.

Mais pas d'inquiétude : le peu d'ambition du film est vite recadré par l'interprétation affreusement figée et botoxée de Tori Spelling, par des passages musicaux déplacés à la limite du softcore (sous les yeux d'un James Franco goguenard, dans le rôle anecdotique du directeur d'une pièce de théâtre), par une distribution inégale (Leila George est la fille de Greta Scacchi, et ressemble nettement plus à sa mère qu'à Spelling), par une réalisation aux effets forcés et artificiels très 90s, bref, si le tout fait illusion pour un téléfilm Lifetime diffusé au mois de Juin, on est quand même à deux doigts de l'équivalent lesbien d'un film de David DeCoteau.

Restent tout de même un cast qui, Spelling exceptée, fait des efforts, ainsi qu'une histoire d'amour lesbienne, du surnaturel et une tendance au gore gratuit, trois points en particulier qui détonnent nettement sur une chaîne aussi carrée et conservatrice que Lifetime.

Au premier degré, c'est médiocre, au mieux ; au second degré, c'est kitsch au possible. En conclusion, c'est du

2.5/6

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