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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Halloween Oktorrorfest 2016 - 69 - La Cabane dans les Bois (2012)

Publié le 15 Octobre 2016 par Lurdo in Critiques éclair, Cinéma, Oktorrorfest, Review, Halloween, Horreur, Fantastique, Comédie

Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...

La Cabane dans les Bois (The Cabin in the Woods) :

Cinq étudiants (Kristen Connolly, Chris Hemsworth, Anna Hutchison, Fran Kranz, Jesse Williams) vont passer un week-end dans un chalet forestier, mais rapidement, ils sont attaqués par les cadavres réanimés des anciens occupants des lieux ; en parallèle, une étrange organisation scientifique surveille les jeunes gens, et semble contrôler tout ce qui leur arrive...

Un film signé Joss Whedon et Drew Goddard, et qui, à sa sortie, a reçu un accueil critique unanimement positif outre-atlantique, car perçu comme une déconstruction ironique du genre du slasher, par un créateur estampillé geek et en très claire odeur de sainteté (à l'époque, du moins, puisque Avengers était sur le point de sortir), mais qui n'a de cesse de diviser la communauté des amateurs de genre.

Et moi-même, je dois bien avouer qu'à chaque revisionnage, je reste toujours assez mitigé sur le produit fini. Que l'on soit (ou non) au courant de la nature réelle du récit (que de toute façon l'on devine assez facilement dès le générique de début, avec toutes ces illustrations de sacrifices religieux) ; que l'on remarque (ou pas) le degré de lecture métadiscursif du script (qui fait des scientifiques des réalisateurs de film d'horreur, et des spectateurs du film des dieux sanguinaires exigeant la souffrance des personnages pour apaiser leurs pulsions) ; que l'on reconnaisse (ou pas) les nombreux visages familiers des oeuvres de Whedon ; que l'on s'attache (ou non) à une héroïne (Kristen Connolly) pas désagréable du tout, assez jolie, touchante, et bonne actrice... et bien le tout reste tout de même assez plat.

La faute à un gros déficit d'empathie envers les jeunes étudiants, déficit imposé tant par l'idée de base du film (oui, ils sont supposés être des clichés ambulants, je sais), que par une incapacité du métrage à nous intéresser un tant soit peu à leur sort (pas forcément aidé en cela par l'interprétation des acteurs, parfois insipides, et parfois agaçants au possible - Kranz) ; mais la faute aussi des choix créatifs particulièrement discutables, qui ne font qu'affaiblir le concept fort au coeur du récit. Un film centré sur le quotidien des ingénieurs dans leur labo ? Ouaip, je serais partant. Un métrage sur une bande de jeunes plus intelligents que la moyenne, et qui parviendrait à repousser des vagues de créatures attaquant leur cabane, sans la moindre perte humaine ? Dans le cadre d'une parodie, pourquoi pas !

Mais le métrage tel qu'il est construit, alternant entre clichés d'horreur volontairement déroulés sans la moindre originalité, la moindre tension ou le moindre intérêt (franchement, difficile de faire moins intéressant visuellement et conceptuellement que la famille de zombies sadiques... même si c'est amusant de voir Thor asséner une corde-à-linge brutale à Jodelle Ferland, comme ça, en passant), rebondissements sans surprise et télégraphiés (le saut en moto, par exemple), et scènes de laboratoire qui cassent tout début de suspense avec des vannes et autres répliques décalées et ironiques ? Ça ne fonctionne pas totalement, tant sur le plan de l'humour que sur celui de l'horreur ou du métadiscursif.

Après, il faut bien avouer que le grand n'importe quoi des 20 dernières minutes est amusant (à défaut d'être très subtil - le gros bouton rouge - , original - on retrouve de nombreux concepts recyclés de l'univers de Buffy/Angel - ou bien écrit - la Directrice qui arrive à la fin pour bien tout expliquer pour les spectateurs idiots), et que le métrage dans son ensemble n'est pas forcément désagréable à suivre.

Mais il en reste néanmoins une étrange impression de fanservice, et un peu le sentiment que Whedon & co ont voulu, avec cette Cabane, avoir le beurre, l'argent du beurre, et le c*l de la crêmière, comme on dit, en utilisant la caution artistique de l'hommage au genre horrifique et du propos métadiscursif intelligent, pour camoufler le fait qu'en soi, une grosse moitié de Cabin in the Woods est un slasher basique et médiocre, recourant à tous les clichés racoleurs du film d'horreur (plan topless inclus) de manière assez hypocrite, et surtout, totalement inefficace (puisque c'est la comédie qui prime avant tout, et que l'horreur est inexistante).

Bref, avis mitigé, comme je le disais plus haut : c'est suffisamment sympathique et original pour avoir la moyenne... mais c'est aussi particulièrement frustrant, comme souvent chez Whedon.

3.5/6

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