Dans un futur très proche, Malison (Liv Collins), une jeune femme complexée, timide, obéissante et fébrile, vient de rejoindre les rangs d'une compagnie fournissant des services légaux d'euthanasie. Après une première mission qui se termine mal, on lui confie un nouveau dossier très important, pour un client richissime aux demandes excentriques. Accompagnée par Olivia (Sarah Power), une autre employée, quant à elle sophistiquée, décomplexée, et aux méthodes peu orthodoxes, Malison se rend donc chez ce client, qui vit dans un manoir étrange, sous la surveillance de l'étrange Edgar (Timothy Burd)...
Un film indépendant qui s'est avéré à la fois une bonne surprise, et un moment de frustration certain. Qui aurait cru qu'en s'associant pour la seconde fois avec le scénariste de Pontypool, le réalisateur de Monster Brawl (un nanar sur des combats de catch entre monstres pour déterminer qui est le plus monstrueux) parvienne à mettre en boîte un film d'épouvante aussi réussi visuellement ?
Parce que c'est bien là la réussite principale de cet Hexecutioners : son visuel et sa photographie. Tout est particulièrement travaillé, la direction artistique est impeccable, et par conséquent, l'ambiance est particulièrement prenante et tendue. Et comme le tout est globalement bien filmé - voire même, plutôt inventif (cf la scène de rituel presque poétique, muette, aux couleurs désaturées de manière sélective), ça fonctionne pendant une bonne partie du métrage.
Là où le film pêche nettement plus, c'est son script. Le postulat de départ est intéressant (bien qu'un peu sous-exploité, je dois dire. J'aurais aimé voir le duo-titre sur plus de missions, histoire d'accentuer un peu plus leur rapprochement amical), les deux actrices principales plutôt convaincantes et sympathiques (malgré un peu de surjeu çà et là chez Liv Collins), et le métrage se suit avec une certaine curiosité, bénéficiant de décors très convaincants et originaux (encore un labyrinthe de verdure, décidément !), et d'un déroulement intrigant.
Mais malheureusement, progressivement, le scénario se délite, à mesure que l'on approche de la dernière demi-heure : les séquences oniriques se multiplient, les personnages ont des réactions et/ou prennent des décisions improbables, les motivations de chacun s'obscurcissent un peu trop, bref, il y a un certain manque de rigueur structurelle et scénaristique qui s'infiltre petit à petit, au détriment du film.
Malgré toutes les qualités techniques de cet Hexecutioners, celui-ci déborde d'idées, trop d'idées, qui par conséquent ne sont pas toujours très bien exploitées ni maîtrisées, et finissent par paraître un peu aléatoires et brouillonnes lorsque le film touche à sa fin.
Dommage, mais néanmoins 3.5/6 pour l'ambiance et le visuel
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